Test Switch
Jurassic World Evolution

TEST de Jurassic World Evolution: Complete Edition, une reconstitution digne d’un archéologue sur Switch ?

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Jurassic World Evolution: Complete Edition : La théorie du chaos a sans doute un avenir sur la console de Nintendo.

T’as de beaux œufs, tu sais ?

Cela fait plus de deux ans que le parc à dinosaures a ouvert pour les mordus de gestion. Deux ans durant lesquels nous nous sommes épanouis dans le rôle du savant fou qui met au monde des créatures incompatibles avec notre espèce. Les acclimater n’est pas chose aisée, mais il fallait bien cela pour impressionner notre public fictif et faire tourner la machine capitaliste. Bref, cela fait un moment que nous nous amusons avec ce Jurassic World Evolution qui s’est révélé être un très bon jeu gestion en 2018. La perspective de pouvoir en profiter sur Switch nous a tantôt inquiétés et tantôt emballés. L’idée de pouvoir profiter de l’intégralité du jeu en toutes circonstances, c’était ça notre vraie motivation. Notre crainte en revanche c’était plutôt de constater une inévitable diminution des performances dans la transition, et c’est précisément ce qui s’est passé.

Force est de constater cependant que la machine de Nintendo a été domestiquée avec succès.

Jurassic World Evolution Complete Edition Developer Spotlight 2 Nintendo SwitchLa puissance de la Switch n’étant pas la même que celle d’un bon PC et des consoles de Sony et Microsoft, Frontier a visiblement dû faire des concessions. Le downgrade graphique est évidemment ce qui nous frappe en premier lieu. La qualité du rendu est globalement inférieure, mais il faut avouer que les développeurs ont soigné les détails. À notre grande surprise, Jurassic World Evolution reste agréable à observer avec un zoom très serré. L’infrastructure du parc a gardé un bon niveau d’immersion, mais le plus surprenant c’est encore de voir les dinosaures évoluer avec un certain charme, comme en 2018, et cela même si vous jouez en mode Portable.

Il ne faut pas trop rêver pour la gestion à plus large échelle. Tout semble un peu brouillon lorsqu’il s’agit de superviser l’ensemble du parc. Vous aurez vite fait d’utiliser la vue dédiée à la gestion qui vous permet de mettre bien en évidence les bâtiments et les dinosaures. Cette option est d’autant plus capitale en nomade où les plus petits reptiles sont dans le meilleur des cas de minuscules pixels et invisibles dans la pire des situations. Pas très pratique de les trouver en cas d’évasion par exemple. Dans le même genre, les conditions météo passent aussi inaperçues et c’est bien dommage, car elles peuvent se révéler désastreuses. Ce serait d’ailleurs le cas si elles n’étaient pas signalées par des alertes sur l’interface. Il y a bien d’autres limitations que nous pourrions signaler, comme le cap des 100 dinosaures dans un parc, mais ce serait cracher dans la soupe, car ce nombre est déjà très élevé et ne risque de brider que les amateurs du mode Bac à sable. Quand bien même ces limites existent, cette édition assure l’essentiel en termes de gameplay et n’est par conséquent jamais frustrante malgré elles.

La théorie de l’adaptation

C’est à peu près tout ce que nous pouvons dire des spécificités de cette Complete Edition, car autrement nous sommes nez à nez avec une expérience console assez similaire à celle de la PS4 et de la Xbox One. Les contrôles sont tout simplement identiques. Le menu de construction est accessible via la croix directionnelle, un bouton permet d’accéder à la gestion de votre île (bilan financier, recherches, note de l’île, fossiles de dinosaures...), un autre vous donne la fameuse vue tactique dont nous parlions plus tôt. Les gâchettes L et R servent de raccourcis pour les services d’urgence et hop le tour est joué. Rien de neuf donc, mais la jouabilité est toujours aussi irréprochable, et cela quelle que soit la façon dont vous utilisez votre Switch. Jurassic World Evolution: Complete Edition aurait pu être un portage parfait si Frontier s’était donné la peine d’exploiter les capacités tactiles de la console, mais il n’en est rien. Petite déception donc pour cette version qui se repose un peu trop sur ses lauriers à notre goût.

Pas trop mal pour une nouvelle édition.

Jurassic World Evolution 3Au moins les utilisateurs de Switch ne peuvent pas se plaindre puisqu’ils ont directement accès à tous les DLC sortis jusqu’à présent. Un avantage unique ce coup-ci et non négligeable vu que les contenus additionnels en question ont de la gueule. En termes de durée de vie, nous sommes sur quelque chose de plutôt correct. Le plus plaisant, ce sont encore les nouveaux dinosaures introduits et le degré de difficulté que représentent les campagnes supplémentaires. Les débloquer n’est d’ailleurs pas une partie de plaisir puisqu’il faudra obtenir des scores assez élevés dans certains niveaux. Une bonne idée pour pousser les joueurs dans leurs retranchements, mais cela demande quand même un investissement de plusieurs heures, ce qui risque de ne pas être du goût des personnes impatientes.

Pour le reste nous vous renvoyons à la version de base de 2018 dont la Complete Edition a bien entendu conservé les défauts et les qualités. Heureusement pour elle, il y a bien plus de choses positives à mettre en avant, à commencer par les dinosaures qui font tout le sel de ce titre. Outre le downgrade graphique dont nous avons déjà parlé, il faut avouer que la modélisation des sauriens force le respect. Ce n’est pas qu’une question d’admiration. Il y a tout le côté mythique des films qui ressort chaque seconde de notre progression et qui est encouragé par les voix off des personnages bien connus de la saga. Difficile de ne pas se prendre pour John Hammond dans ces conditions. Nous devons avouer qu’il y a d’ailleurs un côté étrangement excitant de voir votre installation partir en sucette comme au cinéma. Et tant pis si votre économie ainsi que votre réputation sont entachées par la mort d’une trentaine de touristes venus observer le T-rex. La magie de Jurassic World Evolution, c’est aussi de pouvoir simuler ce genre de « petits accidents ».

Le titre de Frontier n’a pas trop à rougir du niveau de la profondeur de sa gestion en plus du reste. Il faut avouer qu’elle est davantage focalisée sur la création des dinosaures, la satisfaction de leurs besoins et la sécurité du parc. Toute la partie micro-gestion passe finalement un peu au second plan (en particulier le développement économique). Pas de panique, il y a assez de choses à faire dans Jurassic World Evolution pour éviter l’écueil de la gestion mollassonne. La seule chose qui nous a vraiment embêtés en 2018 et qui continue de nous poser problème, c’est le concept des contrats. L’idée de base est louable : ce sont de petites missions facultatives qui orientent le développement de votre parc. Elles apportent également un peu de financement en cas de réussite ainsi que de la réputation pour l’une des trois divisions qui vous proposent ces objectifs, mais ce dernier point pose problème. Il faut littéralement farmer les contrats pour obtenir la réputation nécessaire pour débloquer de précieuses récompenses auprès des divisions. Cela vous permet également de vous prémunir contre leurs brillantes ides de sabotage. Une dynamique qu’il faudra reproduire sur chaque île puisque les trois divisions oublient d’une fois à l’autre vos engagements. C’est redondant et un peu handicapant par moment, autant vous dire que nous nous en serions bien passé.

Jurassic World Evolution 2
Jurassic World Evolution: Complete Edition est loin d’être une grosse surprise. Frontier coche ici toutes les cases du portage tranquille et profite de son expérience sur les autres consoles de salon pour réussir son pari avec la Switch. Force est de constater cependant que la machine de Nintendo a été domestiquée avec succès. Les contraintes qu’elle imposait ont été parfaitement surmontées. Graphiquement, nos parcs à thèmes sont moins léchés, mais les dinosaures sont quant à eux toujours au top. La prise en main fait le café elle aussi, tandis que le contenu reste fidèle à lui-même avec son ambiance pas banale, son challenge et ses petits défauts (les contrats bien sûr). Pas trop mal pour une nouvelle édition, non ?

Si vous aimez les univers décalés, nous vous conseillons aussi LEGO Jurassic World sur Switch, disponible à 39,99 € à la Fnac.

Les plus
  • Les dinosaures convaincants
  • Une prise en main parfaite sur console
  • Gestion assez poussée
  • Tout le contenu du jeu
  • Du bon challenge
  • Ambiance Jurassic Park assez grisante
Les moins
  • Downgrade graphique
  • Gestion pas très claire en mode Portable
  • Capacités tactiles pas exploitées
  • Les contrats, toujours aussi lourds
Notation
Verdict
15
20

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