TEST de Assassin's Creed Valhalla : La colère des druides, un agréable filler
Assassin's Creed Valhalla : La saga d'Eivor est loin d’être achevée et se poursuit désormais avec un détour en Irlande. Un DLC qui fait « Dublin » ?
Un voyage dû au Azar
Comme ses prédécesseurs avant lui, Assassin's Creed Valhalla n'échappe pas à son destin de AAA et va donc accueillir deux extensions payantes réunies dans un Season Pass en cette année 2021, à commencer par La colère des druides, un DLC nous faisant voguer de l'Angleterre vers la contrée verdoyante et embrumée qu'est l'Irlande du 9e siècle EC revisitée par Ubisoft Bordeaux. Avant toute chose, il faut savoir que ce contenu ne nécessite d'avoir achevé que l'un des deux arcs introductifs passé le prologue en Norvège et que les nouveaux territoires traversés ont une Puissance de base fixée à 55. Pour autant, le niveau s'ajuste comme dans notre cas afin de proposer une aventure qui ne soit pas plus simple qu'elle ne l'est déjà. Si vous êtes venus à bout de cet ultime épisode concluant la trilogie de Layla, plusieurs questions doivent donc vous venir en tête à la lecture de ces lignes quant à l'implication que cela a sur les évènements du présent voire l'imbrication de cette trame dans la temporalité de l'époque d'Eivor, et la réponse est simple : à aucun moment il n'est fait mention des évènements du jeu de base. Pour l'expliciter autrement, La colère des druides aurait pu voir le jour sous la forme d'un stand-alone que cela n'aurait rien changé et cette constatation entraîne une interrogation dont nous cherchons encore la réponse : à quoi sert cette extension dans l'absolu ?
Les artistes d'Ubisoft Bordeaux ont parfaitement réussi à capter le charme de l'île d'émeraude.
Oui, toute l'Irlande n'est pas accessible, mais les quatre régions proposées sont assez vastes, à savoir Dublin, Midhe, le Connacht et l'Ulster, faisant donc toujours appel à notre embarcation et notre fidèle destrier pour nous déplacer plus rapidement, les moins patients pouvant également utiliser les points de voyage rapide, mais ce serait se priver de la magie des lieux visités. S'aventurer dans un marais fortement embrumé ou une forêt sauvage jonchée de racines, piquer une tête dans l'un des nombreux loughs (lacs) ou encore admirer un arc-en-ciel depuis le sommet d'une formation rocheuse à la suite des fréquentes averses font vraiment partie de l'expérience. Les artistes d'Ubisoft Bordeaux ont parfaitement réussi à capter le charme de l'île d'émeraude et ne se sont évidemment pas privés pour y placer quelques points clés remarquables à l'instar de la formation naturelle connue sous le nom de Chaussée des géants.
Pilier de comptoir
Il nous est donc donné la chance de faire rayonner Dublin à l'international via son commerce en nous aidant de Comptoirs marchands répartis en plusieurs points de la carte, fortement reconnaissables à leur architecture circulaire en pierre. Il est nécessaire d'en récupérer le titre au préalable avant d'en devenir l'heureux propriétaire, et ce au travers à chaque fois d'une quête où les potentiels ennemis ne font pas long feu. Une fois acquis, ils génèrent de façon régulière l'une des quatre ressources exclusives à ce DLC (Vêtements, Textes, Denrées délicates et Biens de luxe) envoyées dans un coffre en ville, nous forçant à y revenir régulièrement à la manière de ce que pouvait proposer la Villa Auditore à l'époque.
Le système de commerce se mêle de façon organique à nos parties.
Outre augmenter le niveau de renommée de Dublin, cela nous permet surtout d'acquérir des sets de cosmétiques et d'équipement de chacune de ces contrées. Depuis que notre Eivor est affublée de son ensemble ibérique, il ne nous lâche plus ! L'autre avantage, une fois tout débloqué, c'est la présence de contrats répétables offrants quelques pièces d'argent et de l'XP, sur lesquelles nous ne crachons pas. Sachez également que la région ne contient que du Tungstène dans ses coffres (la ressource la plus précieuse, en mettant de côté l'Opale), soit une excellente opportunité d'améliorer considérablement, assez vite et sans peine nos armes et armures nouvellement acquises. Et puisque nous évoquons les collectibles, un ensemble d'objets Ui Neill est caché dans le monde avec à la clé un équipement légendaire lié à la mythologie locale.
L'Ire des landes
Oui, il est temps de parler de druides, qui sont évidemment au cœur de l'extension. L'introduction de Frann Sinna en guise d'allié s'accompagne par la suite d'une menace pesant sur toute l'Irlande, le culte de druides radicaux appelé les Enfants de Danu, dont les exactions apportent une part plutôt sombre au DLC en plus de l'aspect mystique et mystérieux. Nous n'en dirons pas beaucoup plus au sujet du scénario, qui se veut un peu plus linéaire en n'offrant pas de choix dans l'ordre des régions à visiter dans le cadre de l'intrigue et ne fait donc pas intervenir de Carte des Alliances cette fois. C'est une bonne chose et le rythme nous a paru plutôt bon malgré l'introduction en bonne et due forme un peu tardive de la secte ennemie, bien que présente assez tôt dans l'ombre, ainsi que quelques passages moins inspirés à Ulster, dont un évènement majeur qui paraîtrait presque anecdotique. Mais avant de passer à la suite, comment ne pas évoquer LE personnage que nous retiendrons de ce contenu, à savoir la ravissante Ciara ingen Medba dont le regard charmeur et la voix (en anglais) ont su nous faire craquer. Cette jeune barde et poétesse au service de Flann joue un rôle majeur, en plus d'être au centre de la meilleure cinématique de La colère des druides avec son chant aux paroles fort symboliques. C'est d'ailleurs par son intermédiaire que la menace des mauvais druides est mise en avant.
La présence de loups-garous ne passe pas si mal au final.
Sinon, l'un des points qui risquent de faire débat, c'est la présence au sein des forces ennemies de... loups-garous. Bon, nous ne sommes pas encore au niveau de The Witcher, puisque leur présence est liée au brouillard hallucinogène verdâtre souvent présent lorsque nous devons combattre le culte. Nous avons d'ailleurs pu constater que ce sont bien les chiens-loups irlandais, de base déjà bien ennuyeux à gérer, qui se transforment dans cette brume malsaine. Et bien sûr, certains druides peuvent se téléporter dans ces moments-là, même si l'archétype se la jouant pyromane pose bien plus de souci en comparaison. Au final, cette touche de fantasy ne passe pas si mal, ne nous a pas trop sorti du jeu et était bien fun.
♫ Dans la vallée oh oh de Dana lalilala ♫
Pour venir à bout des différentes quêtes, l'éditeur nous annonçait environ 13 heures auxquelles il en rajoutait 5 de plus pour les activités annexes. De notre côté, nous avons pleinement vécu ce contenu en le bouclant quasiment à 100 % avant de rédiger notre avis, ce qui nous a pris un peu plus de 40h en prenant notre temps. Pour un tel contenu, la durée de vie est donc plus que satisfaisante. Enfin, difficile d'esquiver le sujet des bugs dont le jeu est victime depuis son lancement. Lors de nos sessions, nous n'avons eu droit qu'à un unique plantage de l'application, mais les classiques soucis de collision avec le décor, pour nous ou nos alliés parfois coincés, ou d'animation lors des coups de grâce ont eux été bien plus nombreux.
Avec La colère des druides, Ubisoft Bordeaux vient donc plus ou moins remplir la case du DLC « mythologique » comme l'ont pu l'être avant lui The Curse of the Pharaohs d'Origins et Le Sort de l'Atlantide d'Odyssey en exploitant les éléments mystiques des Tuatha Dé Danann et de la culture druidique. Si l'histoire qu'il raconte est dans l'ensemble simple et efficace, elle est finalement trop indépendante pour réellement marquer et fait office de bon filler. Nous en retenons surtout les personnages principaux et les environnements charmeurs traversés au fil de nos nombreuses heures de jeu. Après tout, ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage pour y parvenir.
Lire aussi : TEST de Assassin's Creed Valhalla : une épique saga destinée au succès
- Un récit additionnel plaisant à vivre…
- Une très bonne durée de vie pour qui vise le 100 %
- Des paysages et une atmosphère uniques
- Le retour d'objectifs secondaires liés à la discrétion !
- Le système de Comptoirs marchand
- … mais qui semble bien anecdotique au final
- La présence de certains éléments fantastiques sans trop d'explication