TEST Chants of Sennaar : une Tour de Babel très solide et ingénieuse
Nous avons enfin déchiffré le nouveau titre de Rundisc, un jeu d'aventure avec des bons mots et de bonnes idées.
Salut, ça glyphe ?
Pas grand monde ne connaissait Rundisc il y a quelques mois. Le studio français n’avait développé que Varion, un jeu d’action arcade sympathique, mais sans plus. C’est dans un tout autre registre que Rundisc s’est associé à l’éditeur français Focus Entertainment pour créer Chants of Sennaar, un jeu d’aventure et de réflexion point & click inspiré du mythe de la Tour de Babel. Un voyage terriblement addictif et particulièrement bien réalisé.
Un vrai plaisir ludique.
Une fois ce principe assimilé, eh bien c’est parti pour l’aventure dans la Tour, mais Chants of Sennaar réussit à constamment attiser la curiosité du joueur. Les décors sont épurés, mais nous sommes vite captivé par cette étrange Tour et ces Peuples, différents à chaque étage, nous donnant l’envie de tout explorer et donc de tout comprendre. Chaque étage de la Tour est donc unique, avec son Peuple mais aussi sa langue. Si le début de l’aventure est assez basique, la première langue à traduire est simplement déchiffrable, c’est quand même une autre paire de manche par la suite, demandant aux joueurs de faire des suppositions, de se tromper, de revenir sur ses pas pour rediscuter avec des PNJ ou lire des notes dans l’environnement, et parfois de simplement compléter le carnet avec un peu de chance.
D’ailleurs, soulignons que certains dessins du carnet sont assez fourbes, représentant assez mal le mot à traduire, ce qui donne lieu à pas mal de frustration. D’autant que si la première langue est similaire à la nôtre et donc facile, d’autres ont des tournures plus particulières, leurs propres règles du langage qu’il va falloir bien apprendre pour tout comprendre. Les linguistes sont aux anges, mais même pour les autres, eh bien c’est un vrai plaisir ludique. Dommage quand même que les dialogues soient si brefs, car le titre propose un vrai scénario avec un message fort qui prend tout son sens vers la fin de l’aventure, sur le thème de la communication perdue. Un message d’ailleurs un peu à charge envers les joueurs, c’est ironique, mais notre propre expérience était totalement différente : nous avons réussi quelques énigmes en échangeant avec d’autres joueurs, et donc en communiquant. Comme quoi.
Une aventure Myst-ique
De manière globale, Chants of Sennaar reste un jeu de réflexion point & click qui n’aide pas le joueur. Outre le fait de pouvoir mettre en lumière les éléments interactifs dans le décor, il n’y a aucun indice de la part du jeu, c’est au joueur de se débrouiller. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose, le titre est très bien pensé de bout en bout, c’est un plaisir de se creuser les méninges, même si certains aller-retour sont obligatoires pour traduire tous les glyphes, notamment grâce à des sculptures avec du texte qui auraient mérité un petit griffonnage dans le carnet in-game pour éviter les multiples voyages en arrière. Des téléporteurs sont présents, mais il faut quand même marcher et se perdre, les environnements étant parfois un peu labyrinthiques.
Des casses-têtes vraiment ingénieux.
En plus de dialogues très succincts, barrière de la langue oblige, Chants of Sennaar comporte une mécanique de gameplay là aussi un peu bancale : l’infiltration. Le Voyageur n’est pas forcément le bienvenu à chaque étage de la Tour, il faut donc éviter les ennemis, c’est assez fastidieux et vraiment pas intéressant, nous nous en serions bien passés, mais fort heureusement, ces séquences sont minoritaires dans l’aventure. Et puis, même après un retour forcé au dernier point de sauvegarde (l’entrée de la pièce, ouf), il reste le plaisir d’admirer cette sublime direction artistique. Rundisc s’est fait plaisir, avec des étages uniques inspirés de différentes cultures, c’est un régal pour les mirettes, les environnements sont magnifiques, avec un style fortement basé sur celui de Jean « Mœbius » Giraud, qui avait déjà inspiré Sable il y a peu.
Chants of Sennaar, c’est la très bonne surprise de l’année du côté de l’Hexagone. Le titre revisite de mythe de la Tour de Babel avec subtilité et ingéniosité, l’idée de traduire des langues pour résoudre des énigmes est un plaisir de tous les instants, la difficulté progressive permet de bien comprendre la mécanique avant de se lancer dans des casses-têtes poussés, il en résulte d’ailleurs une bonne durée de vie : même sans trop galérer, le jeu se termine en une dizaine d’heures, comptez un peu plus si vous bloquez sur quelques énigmes. Bon, cela prend en compte les aller-retour un peu fastidieux, mais qu’importe, les décors sont si beaux.
Chants of Sennaar est disponible sur PC, PlayStation, Xbox et Switch, vous pouvez le retrouver sur Gamesplanet ou via des cartes PSN vendues sur Amazon, Cdiscount et la Fnac.
- La mécanique des glyphes ingénieuse
- La direction artistique à la Mœbius magnifique
- Une courbe de difficulté très progressive
- Des langues et Peuples uniques à chaque étage
- De très belles musiques...
- … mais qui se font bien trop rares !
- L’infiltration, fastidieux
- Des aller-retour qui auraient pu être évités avec le carnet
Rédacteur - Testeur Clint008 |