Dossier sympa, ca fait plaisir de voir des articles un peu plus profonds sur ce site.
Néanmoins, sur le fond je suis un peu moins émerveillé que l'auteure sur le modèle canadien.
Plusieurs raisons à ça:
1) donner divers avantages fiscaux et créer des pôles de compétitivité (le fameux modèle silicon valley aux states que sophia antipolis essaye de développer en France) est une bonne idée.
Mais entre accorder des aides aux petits studios et pour la création d'entreprises est autre chose que de donner des millions à chaque année à des poids lourds sans limitation de temps.
En France les zones franches urbaines permettent diverses exonérations fiscales pendant quelques années pour permettre l'implantation des entreprises, mais ces avantages ne sont que temporaires (et soumis à l'embauche d'un pourcentage minimal de personnes habitant le quartier).
Il faudrait voir plus précisément le rapport coût des avantages fiscaux/ gain pour l'économie locale et nationale. Surtout par rapport au 2).
2) On le sait (et on le voit à la publication du bilan d'Ubisoft aujourd'hui), le jeu vidéo est un secteur très instable.
Un studio et un publisher peuvent investir beaucoup dans un jeu qui fera un flop, ou ne pas réussir à suivre la concurrence. Les innovations et les nouveautés sont constantes, on peut vite ne plus arriver à vendre et faire du chiffre d'affaire. Par exemple, toujours pour Ubisoft, au vu des relatifs échecs (par rapport aux prévisions) des licences Ruse et Hawx si Assassin's Creed ne se maintient pas au niveau, ils vont se faire du soucis pour les prochaines années.
L'investissement du Canada est assez volatile, les emplois sont pas forcément assurés sur le moyen terme. De plus, si un pays émergent (style Chine, Inde ou Brésil) commence à développer des structures de travail intéressantes et des avantages en matière de main d'oeuvre importants (c'est l'ambition ouverte des deux premiers pays cités), rien ne dit que les studios vont pas commencer à délocaliser, d'autant que les asiatiques commencent à avoir des personnes qualifiées en matière de nouvelles technologies.
Donc même si je pense néanmoins que le Canada a eu une bonne idée sur ce point (comme sur de nombreux autres), il ne faudrait pas penser qu'il s'agisse d'une solution miracle.