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Un très bon billet de Romain Mahut (GB) sur la Switch (avis indépendant de la rédaction du site, comme cet EDITO, pour cela que je me permets de le mettre ici):

http://www.gameblog.fr/chronique_1053_nintendo-switch-pourquoi-je-ne-suis-pas-convaincu-pour-le-mo

Je vais reformuler ma phrase, pourquoi faire le procès la Switch à propos de la qualité de Zelda quand celui ci est dispo sur WiiU ? Donc dans l'hypothèse ou la Switch n'existerait pas et qu'il serait sorti que sur WiiU, Zelda aurait été jouable, mieux... et moins critiqué dans l'ensemble vu que non ramené aux polémiques sur la console Switch ?

Je vais illustrer un exemple MGS PW est une petite pépite mais il tournait à 20fps sur PSP et la prise en main était rebutante au possible, les graphismes étaient bien entendu digne d'une PSP, il n’empêche qu'en faisant l'impasse sur ces défauts on s’imprègne très vite et on profite d'une expérience incroyable. Pour le parallèle je ne pense pas que Zelda tourne à 20fps max, que la prise en main bien plus agréable et jouable, et qu'il est beaucoup plus beau graphiquement aussi. Et pour le parallèle encore PW à son époque bien que limité par la PSP il poutrait haut la main tout les standards TPS sur les consoles New Gen de l'époque, et même aujourd'hui très peu lui arrive à la cheville.

Aujourd'hui PW tourne sur PS3 à 60fps et une prise en main revue et bien plus agréable dans les normes TPS, si ce portage ne serait pas sortie je pense que je ressortirais ma PSP sans hésiter pour me replonger dedans à l'occasion. D'un autre coté j'aime aussi dans la mesure du possible profiter de certains jeux sur mon PC dans des conditions optimales. Mais à un moment donné quand on aime le jeu vidéo faut savoir faire l'impasse sur certaines normes techniques dictées par la tendance, pour profiter de petites perles et savoir apprécier une direction artistique, un gameplay, un rythme, la musique, le développement des personnages, le scénario... une oeuvre en somme.

On en revient donc à cette éternelle question : qu'est-ce que chacun cherche dans un jeu vidéo ?

Et la réponse est évidente : "ça dépend des gens."

Certains recherchent une expérience graphique et sonore. Certains cherchent une expérience de mise en scène et d'ambiance. D'autres cherchent des choses relatives au gameplay. D'autres veulent tout à la fois, ou seulement deux de ces critères, ou encore tout autre chose...

Donc, la question que l'on doit se poser face à un jeu n'est pas tant "ce jeu est-il bon ou mauvais ?" que "Qu'est-ce que ce jeu cherche à faire ?"

Charge à chacun ensuite d'évaluer le jeu par rapport à cela et le mettre en rapport avec ses propres besoins et envies.

Par exemple, le drop de frames dans Breath of the Wild : certains vont trouver cela inadmissible. D'autres vont s'en tamponner le coquillard avec un batteur à oeufs. Qui aura raison ? La seule donnée objective ici c'est que parfois, on a des petits skips dans les mouvements de caméras. C'est tout. Dire si c'est bien ou mal, ça n'a de valeur que si on parle de la technique. Et on peut tout à fait légitimement chercher une expérience technique impressionnante et irréprochable dans un jeu. Ce n'est pas snob, ce n'est pas bêta, ce n'est pas non plus une règle absolue "sous prétexte qu'on est en 2017 à l'ère de la 4k".

C'est que que je voulais dire quand je disais que le jeu "me parle" : il fait ce qui m'importe, et se plante là où ça m'importe peu. Coup de pot... pas si coup de pot que ça : puisque j'ai adopté, apprécié, et fait un peu mienne la philosophie de Nintendo sur pas mal de jeux dont les Zeldas, il était statistiquement probable que j'adhère. Mais pas impossible que, pas de chance, ça fasse bouger les lignes pile-poil là où il ne le fallait pas.

Il y a suffisamment de façon de faire et d'apprécier les jeux pour que ce genre de phénomène fasse sens. Et pour qu'on repense la façon de faire des critiques de jeux. C'est aussi pour ça que j'apprécie quelques sites sur lesquels les critiques de jeux sont volontairement très subjectives, assumées comme telles, et plongent les deux pieds dans l'affect. Parce que finalement, ça parle presque autant, sinon plus, que les vaines tentatives d'objectivité.