MAJ Assassin's Creed : les rôles d'Evie, Aya et Kassandra amoindris en raison du sexisme chez Ubisoft
Serge Hascoët considérerait apparemment les personnages féminins comme non vendeurs, d'où des situations un peu bancales dans les récents épisodes.
Le sujet de la représentation d'une héroïne féminine dans les Assassin's Creed fait débat depuis des années maintenant au sein de la communauté, surtout suite à la controverse de Unity et la « difficulté » qu'aurait été d'inclure un modèle de femme jouable pour le mode coopératif. Si l'épisode Liberation mettait uniquement en scène Aveline de Grandpré, ce n'était que dans un spin-off sorti en même temps qu'Assassin's Creed III avec Connor et Haytham jouables. Nous avons par la suite pu incarner Evie Frye en alternance avec son frère Jacob dans Syndicate (et Lydia durant un court passage). Dans Origins, c'est Aya qui s'est laissée contrôler à certains moments clés du scénario et dans Odyssey, nous avons carrément eu le choix entre Kassandra (considérée comme l'héroïne canon dans le lore) et Alexios. Pourtant, dans ces derniers cas, tout aurait pu être bien différent !
Dans le cadre d'Origins, c'est une conversation entre Ashraf Ismail et une internaute qui a été partagée par cette dernière (oui, la même personne à l'origine des accusations d'infidélité, mais ce n'est pas le sujet). Dans cet échange, le directeur créatif du jeu évoque clairement le fait qu'Aya aurait dû devenir l'héroïne dans l'aventure, apparemment dans la deuxième partie, mais ce ne fut pas possible. La raison n'est pas clairement donnée, simplement qu'Ubisoft ne l'aurait pas permis.
Ash said this stuff pretty frequently, and I *kind of* believe he wanted a female protagonist only? He said he originally wanted Aya to be the main protagonist for the second half of the game or something but they shot that down.
— ✨dani porter bridges✨ (@matronedea) July 13, 2020
It's so freaking dumb. pic.twitter.com/aTkY2Zpc2J
Plus en détail dans son article, le journaliste évoque aussi le fait que selon trois personnes impliquées sur Syndicate, le temps d'apparition aurait dû être égal entre Evie et Jacob, alors que ce dernier est bien plus mis en avant dans le produit commercialisé. Il confirme également ce que nous rapportions plus haut, à savoir qu'Aya aurait dû prendre la place de Bayek, et ce assez tôt dans l'aventure, mais a vu son rôle mis de côté au fur et à mesure du développement. Et tout cela serait uniquement dû au fait que le sexisme est fortement implanté dans la société et le département encore récemment dirigé par Serge Hascoët, qui considérerait les personnages féminins comme non vendeurs, ignorant le succès des Tomb Raider (Lara Croft) et d'Horizon: Zero Dawn (Aloy).
Les employés auraient ainsi dû faire de gros compromis s'ils ne voulaient pas voir leurs projets tout simplement annulés, et pas seulement au sujet des femmes. L'homme n'apprécierait apparemment pas la narration linéaire et les cutscenes, d'où le modèle de monde ouvert que nous retrouvons désormais dans la plupart des AAA de l'éditeur. D'ailleurs, petite digression avant de conclure, suite aux échecs commerciaux de The Division 2 et Ghost Recon Breakpoint, sept vice-présidents ont été nommés pour s'assurer d'une plus grande diversité de points de vue, sauf qu'ils étaient tous des hommes, dont Tommy François et Maxime Béland, également accusés dans les affaires récentes... Espérons que le grand ménage qui semble s'opérer actuellement permette de faire bouger les mentalités afin de laisser plus de liberté aux équipes créatives. Peu importe le sexe du personage principal, la priorité devrait passer par leur écriture, souvent critiquée par les joueurs.
En fin d'année, nous aurons droit à Assassin's Creed Valhalla (vendu dès 55,99 € en précommande sur Amazon), qui mettra uniquement en scène Eivor, mais dont le sexe pourra être choisi, avec une explication narrative que nous attendons de connaître. Dans tous les cas, si l'Ubisoft Forward a misé sur la version féminine, la dernière bande-annonce, bien plus marquante, faisait la part belle à son pendant masculin, que nous devrions voir bien plus souvent au cours de la campagne marketing, qui doit déjà être bien réglée au millimètre près.
The gentleman from editorial said "the protagonist must be a STRAIGHT WHITE ALPHA MALE" and underlined it in red marker, stamping a foot, for emphasis. I was demoted over this issue, and quit. I trust this cannot be interpreted as "disparaging" since the studio was proud of it. https://t.co/PphYi94vxQ
— Jill Murray (@disco_jill) July 21, 2020
Jana Sloan van Geest : Le directeur qui m'a embauché m'a dit que je jouerais un grand rôle dans la définition du personnage d'Aya. Puis il a pris un congé maladie, et je... n'ai pas fini par faire ça.
Mise à jour : suite à la publication de l'article de Jason Schreier, plusieurs ex-membres d'Ubisoft ont pris la parole, avec des commentaires plutôt affligeants appuyant les dires que nous avons relayés.