GamerGen étale sa culture #06 - The Imitation Game : Benedict Cumberbatch enfin vers l'Oscar ?
L'acteur anglais s'offre l'un des meilleurs rôles de sa carrière.
GamerGen étale sa culture, c'est votre rendez-vous du week-end pour réagir à froid sur l'actualité "artistique" récente ou donner nos bons et mauvais points sur des œuvres marquantes. En plus de l’actualité régulière, nous vous proposerons donc régulièrement un billet culturel pour sortir un peu du monde du jeu vidéo. Chaque rédacteur participant à cette rubrique pourra apporter sa touche personnelle à celle-ci, pour balayer des sujets comme le cinéma, les séries, la littérature, la musique, le dessin… Bien évidemment, nous n’avons pas le monopole de la culture, alors libre à vous d’exprimer votre approbation ou votre aversion pour les thématiques évoquées, ou de nous partager vos coups de cœur du moment dans les commentaires.
Benedict Cumberbatch. Au-delà d'avoir l'un des noms les plus durs à prononcer du paysage actuel du cinéma, le Britannique est surtout une "valeur montante" de l'audiovisuel. Enfin, c'est comme cela qu'il est présenté depuis des années, avec son physique et son charisme so british. Reviens-moi, La Taupe, Cheval de Guerre, Un été à Osage County, Twelve Years a Slave : il a d'abord enchaîné les seconds rôles dans des films de plus en plus grande facture.
La petite histoire d'un homme dans la grande, la grande dans l'immense. Voilà comment le film du réalisateur norvégien Morten Tyldum, ouvert à l'international depuis le succès de Headhunters en 2011, peut être résumé. Nous découvrons en effet l'histoire d'Alan Turing, génie des mathématiques et de la logique, alors qu'il tente de percer le secret d'Enigma, un code extrêmement complexe utilisé par les Allemands pour rendre leurs discussions secrètes, en temps de guerre.
La guerre n'est donc évoquée qu'en filigrane dans ce récit qui couvre plusieurs années de la Seconde Guerre mondiale, d'ailleurs avec des ellipses difficilement perceptibles dans le cadre paisible des chercheurs. Tout le film repose sur les moyens technologiques, les jeux de logique et la méthode maligne mis en place autour du déchiffrage du code, une véritable course contre le temps, contre la mort, qui va inspirer la société moderne à bien des niveaux. Et bien qu'il s'agisse d'un film ancré dans une époque, et là où beaucoup de longs-métrages du genre se contentent de raconter l'Histoire pour l'histoire, le charme de The Imitation Game vient surtout de ses personnages, qui permettent de mieux comprendre l'époque.
Et l'ami Benedict, dans tout cela ? En tenant le rôle principal de cette aventure, il est le prisme des sentiments et des valeurs qu'Alan Turing véhiculait. En jouant le scientifique asocial, mais humain aux différences qui ne demandent qu'à être assumées, en interprétant parfaitement la relation qu'Alan entretient avec Joan Clarke, en incarnant un génie qui possède les clefs d'une guerre au bout de sa réflexion, il donne majestueusement vie à cette figure emblématique et ambigüe qu'est Turing. Reste malheureusement qu'il demeure dans la peau d'un protagoniste froid, malin, malicieux et secret, des traits de caractère partagés par la majorité des grands personnages qu'il a campés.
Alors, un rôle à oscar pour Benedict ? Peut-être pas maintenant, l'homme méritant de mettre en avant d'autres facettes de sa personnalité avant de se voir entrer dans le panthéon des comédiens du grand écran. Mais statuette ou non, il serait temps de reconnaître que M. Cumberbatch fait désormais parti du haut du panier des acteurs hollywoodiens d'aujourd'hui, et qu'il nous propose ici un film qui, malgré ses imperfections, a tout pour rester dans les mémoires.