TEST - Murdered: Soul Suspect - Ma sorcière bien-aimée

Cela fait déjà trop longtemps que le Crieur des morts terrorise la ville de Salem en s'attaquant à de jeunes femmes a priori innocentes. Le détective Ronan O'Connor croyait alors tenir le bon bout en coinçant le serial killer en question. Hélas, ce n'est pas toujours le gentil qui gagne et notre infortuné héros se retrouve donc six pieds sous terre, ou presque. Désormais piégé sur le Pont, sorte de purgatoire faisant le lien entre la vie et la mort, le mal aimé au passé hyper trouble doit accomplir une dernière tâche avant de trouver la paix et, plus important à ses yeux, retourner auprès de celle qu'il a aimée et aime toujours. Laquelle ? Enquêter sur son propre décès.

L'univers et le scénario de Murdered: Soul Suspect forment sa plus grande force.

À vrai dire, incarner un fantôme, qui plus est bad-boy dans l'âme de son vivant, a de quoi bousculer les habitudes. Car, c'est un fait, Ronan O'Connor a de la gueule. Il est tatoué, il fume beaucoup et n'est pas du genre à plaisanter quand il s'agit d'atteindre un but. Autour de lui, nous retrouvons une galerie de personnages tout aussi réussis et qui nourrissent une intrigue ô combien paranormale, basée sur le folklore habituel entourant les mythes de Salem. Pour faire simple, l'univers et le scénario de Murdered: Soul Suspect forment sa plus grande force, le socle sur lequel les autres ingrédients s'imbriquent, pas forcément tous avec brio. Ils plongent le joueur dans une histoire aux multiples rebondissements, avec twist de rigueur pour surprendre jusqu'au générique final. Cela passe par une narration hyper poussée, basée sur des dialogues multiples et une tonne de collectibles permettant d'en découvrir davantage sur ce qui entoure ce bon vieux Ronan O'Connor. Après, libre à vous d'ouvrir toutes les portes criblant le chemin jusqu'au Crieur des morts, un bourreau n'ayant rien à envier à Hannibal Lecter.

Si réussi soit-il dans sa quête de donner envie de continuer l'aventure, Murdered: Soul Suspect traîne des démons appelés graphismes et technique. Clairement, il ne joue pas dans la cour des grands, surtout sur les consoles nouvelle génération, tandis que son moteur affiche de sérieuses carences pour un jeu datant de 2014. Le framerate est inconstant et inconsistant (même pendant les cinématiques), le tearing a tendance à s'inviter un peu partout, la modélisation est sommaire, les animations quelconques... En bref, l'habillage est loin d'être un plaisir visuel. Reste une atmosphère délétère qui fonctionne grâce à un beau travail sur les lieux traversés (cimetière, église, musée...) et une direction artistique marquante. Et puis, Ronan O'Connor a quand même de la gueule...

Côté sons, il faut d'abord citer la voix du protagoniste principal, qui a hérité du doubleur français de Jason Statham pour donner du corps à son esprit. Il n'y avait sans doute pas meilleur choix pour insister encore plus sur la facette brute (de décoffrage) de Ronan O'Connor. En parallèle, Murdered: Soul Suspect joue sur les petits bruits inquiétants pour se fondre dans les différentes ambiances suggérées par l'enquête d'un serial killer. Du classique, mais pas de musique classique.