Vers l'infini et au-delà

Après bien des années d'attente, Borderlands 3 a enfin été annoncé et a eu droit à une révélation de son gameplay en grande pompe à Los Angeles. Nous avons depuis été invités dans les locaux français de Take-Two pour une session de jeu de deux heures. La démo, tournant sur PC et jouable à la manette, nous a transportés sur Prométhée, l'une des nouvelles planètes que nous aurons le loisir d'explorer. S'il y a bien une chose à retenir, c'est que la licence Borderlands revient en force, meilleure que jamais, et ce sur tous les points.

Du côté de la mise en scène, les améliorations sont notables.

Pour commencer, parlons rapidement du fragment de scénario principal qui nous a été servi. Tout juste débarqué sur Prométhée, notre Chasseur de l'Arche (au choix Amara ou Zane pour cette démo) s'en va répondre à un appel de détresse et y découvre Lorelei, une jeune femme au caractère bien trempé, adorant le café et travaillant sous les ordres de Rhys, devenu CEO d'Atlas depuis Tales from the Borderlands.

La planète sert justement de base à la société d'armement, assiégée par son concurrent Maliwan, l'occasion d'en apprendre davantage sur cet acteur majeur présent depuis le premier épisode, qui travaille ici de concert avec les Jumeux Calypso. Le duo d'antagoniste aura la lourde tache de succéder au Beau Jack et interviendra tout comme lui au fil de l'aventure via des messages audios, avec des discours assez savoureux du peu que nous ayons vu. L'objectif était simple, reprendre le contrôle de la base d'Atlas en explosant tout ce qui oppose la moindre résistance, rejoindre l'agent qui n'était autre que Zer0 et venir à bout de Gigamind, une IA dans un bocal œuvrant pour Maliwan. Bref, une journée typique dans la vie d'un Chasseur de l'Arche.

Du côté de la mise en scène, les améliorations sont notables, avec pour commencer des cinématiques présentant les protagonistes et boss. Notre personnage est lui bien plus loquace que par le passé, donnant lieu à de vraies discussions et remarques tout au long des missions. Le doublage anglais a déjà tout pour plaire, avec pour ne pas changer de l'humour à foison et des personnalités uniques qui font le charme de la saga. Les quelques missions secondaires auxquelles nous avons pris part servaient d'ailleurs à développer le personnage de Lorelei, Rise and Grind nous demandant d'aller lui chercher du café et Dynasty Diner de bons burgers. Oui, devoir venir à bout de plusieurs bataillons ennemis pour de simples denrées alimentaires montre bien toute la dérision dont Borderlands 3 fera preuve à l'instar de ses ainés.

Un gameplay qui dézingue

En ce qui concerne les mécaniques de jeu, quelques changements plus que bienvenus ont été apportés. Déjà, notre personnage peut se mouvoir bien plus aisément à travers le champ de bataille grâce à la possibilité d'effectuer des glissades juste après avoir couru. L'action s'en retrouve fluidifiée, surtout qu'il est possible de tirer en même temps.

Le gameplay est bien moins statique.

Il est aussi permis de s'agripper aux rebords et ainsi atteindre des surfaces plus élevées (un marquage spécial indiquant où monter par endroit), ce qui évitera certaines frustrations pour atteindre les coffres en hauteur. Cet ajout va de pair avec des décors donnant davantage dans la verticalité, d'autant plus au sein de cette cité futuriste aux immenses buildings. 

Le gameplay est d'ailleurs bien moins statique, invitant davantage à se déplacer, surtout que les couvertures sont désormais destructibles. Les sensations de tir sont elles bien meilleures, avec des armes dont l'impact se fait mieux sentir et à la cadence dans l'ensemble bien plus soutenue. Autre modification notable qui va révolutionner la vie des addictes de l'ouverture de coffres et autres conteneurs (oui, nous sommes tous accros à ces petites lumières vertes) : le ramassage automatique des munitions, de l'argent et de la santé. Si cela se produisait déjà par moment dans les précédents jeux lorsqu'un ennemi en lâchait, c'est désormais une généralité qui fluidifie le rythme, même si perdre l'habitude de marteler la touche pour tout récupérer demandera du temps.

Les barils explosifs sont toujours présents avec leurs différents éléments, qui accueillent d'ailleurs un petit nouveau, Radiation, remplaçant le Slag. La mécanique de Second Souffle fait aussi son retour, de même que les véhicules à piloter. Nous avons d'ailleurs pu essayer le Cyclone, une D-Wheel volée à Jack Atlas grande roue équipée de deux bras armés et qui se pilote aisément dans ces environnements urbains plus confinés, même si la maniabilité reste assez rigide. Enfin, certains PNJ nous accompagnent sur le terrain lors de certaines missions, pouvant nous ranimer au besoin, et ils ne font pas que de la figuration.

Pimp my Vault Hunter!

Si nous avons encore une fois le choix entre quatre nouveaux Chasseurs de l'Arche, leur personnalisation est bien plus prononcée que par le passé. En effet, si Borderlands 3 est beaucoup plus nerveux, c'est aussi grâce aux compétences d'action de ses protagonistes, oui, au pluriel.

Le loot est plus abondant que jamais.

Désormais, chacun des trois arbres de compétence donne lieu à une action spéciale qu'il est possible d'attribuer à tout moment selon la situation ou simplement pour varier les plaisirs. Les compétences passives sont elles toujours présentes et Gearbox a ajouté des Action Skill Elements, modifiant notre technique principale. Avec Amara, Blight Tiger confère ainsi à son attaque des dégâts corrosifs. Cette dernière est donc la nouvelle Sirène, avec qui nous avons passé le plus clair de notre temps de jeu et qui nous a vraiment séduits. Elle sera parfaite pour les débutants avec Clarity qui lui restaure de la vie en permanence et One with Nature qui augmente sa santé maximale, entre autres choses. Ses trois actions lui permettent respectivement d'invoquer six bras pour donner un gros coup au sol infligeant des dégâts de zone (Phaseslam), de créer une projection astrale d'elle-même attaquant les ennemis devant elle (Phasecast) et d'emprisonner une cible dans un gigantesque poing sorti du sol pour l'immobiliser durant quelques secondes (Phasegrasp).

Nous avons aussi rapidement incarné Zane, l'Agent Spécial adepte des gadgets. Sa particularité est qu'il peut utiliser deux compétences d'action à la fois, au détriment de l'utilisation de la grenade. Son Digi-Clone lui permet de distraire et tirer sur ses ennemis, avec la possibilité d'échanger de place avec lui à tout moment, tandis que sa Barrière lui assure une bonne protection tout en permettant de continuer de tirer à travers. Enfin, son drone SNTNL peut attaquer les cibles de façon autonome. Oui, il n'est clairement pas du genre rentre-dedans. Rien qu'avec ces deux personnages, les possibilités de gameplay sont déjà variées, et nous n'avons pas encore vu Moze et FL4K en action.

Du côté de l'équipement, le loadout principal est toujours composé de quatre emplacements, dont trois étaient débloqués dès le niveau 10 pour cette démo. Parmi les armes que nous avons pu manier ou looter, un grand nombre possédait un deuxième mode de tir. Passer de l'un à l'autre se fait simplement en avec la flèche du bas, pouvant totalement changer les propriétés du joujou que nous tenons entre les mains en modifiant même son élément. Inutile de vous dire que la diversité est plus que jamais au rendez-vous alors que les types d'armes sont restés les mêmes (pistolets, mitraillettes, fusils d'assaut, à pompe, de précision et lance-roquettes). Nous avons d'ailleurs pu voir en action la fameuse arme sur pattes avec Zane, qui se dupliquait et était lancée au rechargement, acquérant au passage de petites jambes pour aller attaquer les ennemis d'elle-même.

Quatre autres emplacements sont eux réservés à la grenade, au bouclier, à la relique et au mod de classe, ce qui ne chamboule pas les habitudes. Enfin, le loot est plus abondant que jamais, surtout à chaque fin de gros affrontement, de quoi se sentir récompensé. À noter qu'un mystérieux score d'objet est présent, sans que son rôle précis ait été détaillé.

Un Second Souffle pour la licence

Terminons par un point sur la partie visuelle, qui bien qu'ayant évolué, ne marque pas une trop grande rupture. Ce n'est clairement pas un mal tant il aurait été malvenu de trop modifier ce point au risque de briser ce qui fait le charme de la licence.

Les pupilles sont flattées et l'envie d'en voir plus se fait sentir.

En revanche, nous avons désormais droit à des démembrements à foison et davantage de gerbes de sang exacerbant la violence à l'écran (c'est assez jouissif il faut bien l'avouer) en plus d'effets élémentaires plus prononcés et diverses améliorations de l'éclairage. Le design des nouveaux ennemis croisés est dans l'ensemble bien trouvé et apporte là encore une touche de fraicheur, tout comme les environnements déjà assez variés alors que nous n'avons eu accès qu'à Prométhée. Bref, les pupilles sont flattées et l'envie d'en voir plus se fait sentir.

L'interface a elle connu un relooking total, la rendant bien plus ergonomique et lisible d'un simple coup d'œil, que ce soit pour l'ATH (affichage tête haute) ou les menus. Le Journal permet toujours d'accéder à l'ensemble des missions disponibles (classées dans principale et secondaire si nous le souhaitons via un filtre) et achevées, mais aussi aux Échos débloqués (oui, plus besoin de retourner sur le terrain pour les écouter de nouveau) et à de mystérieux Journaux Typhon et Éridiens. L'onglet de la carte affiche désormais l'ensemble de la zone de jeu dès le départ et plus seulement les secteurs découverts, avec les reliefs, ainsi que des sous-onglets pour le voyage rapide et les défis.

D'ailleurs, tout a été pensé pour s'intégrer dans l'univers du jeu, car les menus ne sont que des fonctions de notre appareil Écho V3 tout comme l'interface. Et si les clés dorées, l'Éridium et les nombreux défis sont une nouvelle fois de la partie, les points de Brutasse semblent avoir été remplacés par un système de Rang de Gardien scindé en trois catégories (Enforcer, Survivor et Hunter), mais qui ne se débloquera qu'une fois le scénario achevé. Wait & see.

Nos premières impressions : vivement !

Borderlands 3 reprend pour le moment à merveille les ingrédients qui ont fait le succès de ses aînés tout en y apportant des évolutions nécessaires pour un FPS sortant en 2019. Avec son gameplay viscéral et simple d'accès, son humour toujours aussi décapant et sa patte graphique reconnaissable d'entre mille, le looter shooter de Gearbox a toutes les cartes en main pour remporter la mise auprès des joueurs.