TEST - SUPERHOT : le FPS au ralenti tient-il vraiment la durée ?

Bien évidemment, le point fort de SUPERHOT est dans son gameplay, qui peut se résumer en quelques mots : il s'agit d'un FPS et lorsque le joueur ne se déplace pas, rien ne bouge autour de lui, le but étant d'éliminer tous les ennemis présents dans chaque niveau.

La durée de vie de SUPERHOT est beaucoup trop courte.

Il est clair que ce principe, qui pousse à son paroxysme les effets de style présents dans certains longs-métrages des réalisateurs Wachowski et John Woo ou dans les Max Payne et Stranglehold (lui-même inspiré du film À toute épreuve), est particulièrement jouissif et surtout très facile à prendre en main. Le joueur s'amuse à slalomer entre les balles, à jeter son arme sur les ennemis, à les trancher au katana ou à les assommer à coups de poing ou à l'aide d'objets du décor en toute fluidité. Un résultat à en faire pâlir Neo. Cependant, le temps ne s'arrête pas totalement lorsque le joueur s'immobilise, il avance plutôt de manière très, très lente. Et ce petit détail fait toute la différence, car il est impossible de se poser tranquillement pour anticiper son tir ou son déplacement et le jeu demande une attention de tous les instants, ce qui le rend donc aussi lent que nerveux.

Malheureusement, la durée de vie de SUPERHOT est beaucoup trop courte, la faute à un gameplay qui n'évolue pas du tout pendant l'aventure, si ce n'est la possibilité de se téléporter dans le corps des ennemis vers la fin. Comptez un peu moins de deux heures pour arriver au générique de fin, et ce même en butant plusieurs fois sur les derniers niveaux. Mais la SUPERHOT Team a eu la bonne idée de proposer deux modes supplémentaires, à savoir l'Endless qui permet d'éliminer des ennemis à l'infini, le but étant de faire le meilleur score, et le mode Challenges. Ce dernier est particulièrement intéressant et propose de refaire les niveaux du jeu principal avec une contrainte précise, comme l'utilisation exclusive du katana ou encore le fait de devoir lancer son arme à feu qui devient alors létale, mais qui ne tire pas de balles. Mention spéciale au mode Fullstop, le temps s'arrêtant alors totalement (mais vraiment totalement cette fois-ci), tandis que les balles vont beaucoup plus vite. Les plus acharnés trouveront également un mode entièrement dédié au Speedrun, qui devrait les occuper un peu plus longtemps.

Enfin, l'interface en ASCII du jeu regorge de clins d'œil plus ou moins intéressants et utiles, le joueur pouvant les découvrir entre deux parties, mais globalement, il n'est pas question ici d'allonger la durée de vie, mais plutôt de proposer une dimension plus profonde et réaliste à SUPERHOT. Un bon point pour l'immersion, mais cela est totalement inutile à la longévité du jeu.