TEST - Red Dead Redemption 2 : un jeu calibré pour être grandiose

Si Rockstar a tenu à proposer une carte aussi grande et variée, ce n'était heureusement pas pour la remplir de vide et simplement de jolis paysages. Non, il y a un tas de choses à faire dans Red Dead Redemption 2, les amateurs d'open world en oublieraient presque la bande de Dutch van der Linde pendant de longues heures pour explorer les lieux, faire des rencontres inattendues et s'adonner à tout un tas d'activités.

La maniabilité est complètement aux fraises dans Red Dead Redemption 2.

Le jeu se veut sérieux, mais il propose quand même plusieurs choses à faire, comme se saouler au bar d'un saloon, aller traquer des têtes mises à prix, chasser pour vendre la peau et la viande au boucher (ou ravitailler le camp), pêcher avec différents appâts, aller se refaire une beauté chez le barbier (qui fait aussi coiffeur), acheter des vêtements, des armes (et les personnaliser, d'ailleurs il faut les nettoyer régulièrement avec de l'huile), et même de jouer au poker, aux dominos ou au jeu du couteau (attention, ça pique). Et comme si cela ne suffisait pas, plusieurs PNJ sont là pour donner des missions secondaires scénarisées, qui ne volent pas bien haut, mais qui offrent un poil (un tout petit poil, mais il faut s'en contenter) d'originalité par rapport à la campagne principale. Il faut enfin compter sur des rencontres aléatoires permettant d'aider (ou non) des habitants, soit en les défendant contre des ennemis, en leur donnant un remède ou simplement en les transportant jusqu'à une ville. Des rencontres souvent soudaines et inattendues, mais qui se révèlent généralement sympathiques (pour les joueurs, pas forcément pour les PNJ qui se retrouvent avec du plomb dans le crâne).

Ça, c'est pour les gentils, mais Arthur reste un bandit, capable de braquer une banque tout seul, de partir à l'assaut d'un train en marche pour dépouiller les passagers ou plus simplement de braquer n'importe quelle boutique. Des actions qui rapportent gros, mais qui font grandement baisser la barre d'Honneur. En plus d'avoir une prime sur la tête, les habitants vous éviteront (dommage, ils peuvent avoir des informations intéressantes) et certains marchands fermeront même boutique à votre arrivée en ville. La dure vie de bandit, c'est à Arthur de choisir sa voie. Même avec l'équipe de Dutch, il est possible de faire la plupart des petites activités, pour le simple plaisir de discuter avec les autres membres. Si la campagne peut se terminer en 35h environ, il y a pas mal d'à côté pour divaguer pendant une quinzaine d'heures supplémentaires. Sans oublier la possibilité de refaire les missions, certaines pouvant varier suivant le choix pris par le joueur.

Notons d'ailleurs la qualité des musiques, façon films de western classiques, mais efficaces, et surtout des doublages anglais, qui sont parfaits. Pas une voix n'est à côté de la plaque, les personnages principaux sont ultra crédibles, tout comme les rôles plus mineurs. L'idée d'un doublage français est à exclure, tant les accents (américains, irlandais, allemands et même polonais) renforcent l'immersion d'être à la conquête de l'Ouest dans le pays de l'Oncle Sam. Même si lire les sous-titres (le langage est parfois argotique et d'époque, pas simple de suivre à l'oreille), diriger le cheval et viser au fusil en même temps demande d'avoir un doigt en plus sur chaque main. Mais globalement, la maniabilité est complètement aux fraises dans Red Dead Redemption 2.

Si les gunfights sont nombreux à la fin des missions (c'en est presque un running gag), ils ne sont pas pour autant très plaisants à jouer. Arthur est ultra difficile à contrôler, le système de couverture est très imprécis, voire aléatoire (des fois il se cache, des fois non), diriger un cheval en tirant correctement demande autant d’entraînement que pour piloter et tirer avec un char d'assaut, la plupart des armes sont très imprécises (c'est réaliste... mais pas fun), et explorer des environnements clos demande de la patience et du doigté tant Arthur se cogne dans tout et n'importe quoi. C'est la même physique que dans GTA V, avec des gamelles ridicules. Au moins, cela est compensé par l'IA pas bien intelligente, mais les ennemis sont souvent mortels, car nombreux. Lors des confrontations face à une petite poignée d'adversaires, rien ne vaut un petit coup de Sang-Froid pour viser au ralenti les points vitaux, c'est un peu de la méchanceté gratuite, mais c'est toujours aussi satisfaisant. Il faut aussi noter la nécessité d'effectuer des combinaisons de touches parfois alambiquées pour réaliser de simples actions, les premières heures de jeu sont très douloureuses avant d'avoir appréhendé tout cela.