Un spin-off écologique

Mis à part cette petite dizaine de missions (dont une en DLC, demandant d’éliminer Adolf Hitler, une tradition dans la licence), Sniper Elite: Resistance propose quand même d’autres façons de tuer le temps (et des nazis). Dans la campagne principale, Harry peut dénicher des affiches, débloquant des missions de propagande. Ces dernières demandent d’éliminer rapidement un certain nombre d’ennemis pour marquer un maximum de points, avec de petits défis pour rajouter du temps supplémentaire. Un passe-temps sympathique, qui plaira surtout aux fans hardcore de la franchise et aux amateurs de scoring.

C’est quand même du réchauffé.

Le titre propose également d’autres modes déjà vus avant, que ce soit la campagne coopérative, du multijoueur PvP avec ce qu’il faut de skins à débloquer ou encore le mode Invasion. Ici, le joueur se lance dans les missions principales comme si de rien n’était, mais sa partie peut être envahi par un joueur incarnant un nazi et chargé de l’éliminer. De quoi renforcer la tension, mais il est tout à fait possible de se passer de cette fonctionnalité. Enfin, un mode Survie demande d’affronter des vagues d’ennemis de plus en plus nombreux et puissants, un vrai défi à haut niveau. C’est quand même du réchauffé. Au final, la campagne se plie une première fois en six à sept heures, c’est assez court, mais la rejouabilité et les autres modes augmentent la durée de vie.

Graphiquement parlant, Sniper Elite: Resistance reprend le même moteur que SE 5, qui n’était déjà pas une claque graphique en son temps. Le jeu est tout juste joli, surtout grâce à ses paysages agréables à l’œil, mais il ne faut pas regarder les textures de trop près. Notons par ailleurs que, lors de notre première partie, le framerate chutait drastiquement lors de l’activation de la killcam ou en s’approchant du cadavre d’ennemis (ce qui affiche les interactions possibles), qu’importe les réglages dans les options. Grâce à un internaute de Reddit, nous avons découvert qu’il suffisait de désactiver l’option « Lumières du clavier/de la souris » pour enfin jouir d’un framerate élevé et fluide. La logique nous échappe encore… Enfin, la partie audio est très moyenne, les bruits des armes sont percutants, mais les musiques ne collent pas toujours à l’action et les doublages (en anglais uniquement) manquent clairement de passion, d’autant que ce sont des comédiens et comédiennes anglophones qui doublent les Résistants français, avec un accent à couper au couteau.

Depuis quelques épisodes, la franchise Sniper Elite tourne en rond et ce spin-off avec Harry Hawker ne nous a clairement pas convaincus. SE: Resistance est un copié-collé de SE 5, qui ne brillait déjà pas par ses nouveautés. Harry est insupportable, l’IA des nazis est au ras des pâquerettes, les déplacements sont rigides et le titre souffre de bugs qui cassent l’immersion. Reste un gameplay de tir solide (mais qui n’évolue pas) et une killcam toujours aussi jouissive. Le level design est intéressant, mais le cadre de cet opus est trop similaire à celui du précédent volet pour vraiment nous extasier. Enfin, à part les missions de propagande, le reste du contenu est du pur recyclage. Sniper Elite: Resistance plaira uniquement aux fans hardcore de la franchise, ceux qui ont retourné SE 5 dans tous les sens depuis trois ans et qui en redemandent. Rebellion a sans doute voulu faire plaisir aux joueurs avec un petit opus sans grosses prétentions, développé en parallèle d’Atomfall et réutilisant les assets du précédent titre, mais quitte à faire un spin-off avec un autre personnage que Karl, les développeurs auraient pu choisir un cadre différent : il exploite la Seconde Guerre mondiale depuis les débuts de la franchise sans jamais s’en écarter.

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Testé sur PC via le PC Game Pass. Sniper Elite: Resistance est disponible sur PC, PlayStation 4, PS5, Xbox Series X|S, Xbox One et dans le Game Pass.