TEST de XCOM: Chimera Squad, le tactical que nous attendions, ou presque
XCOM: Chimera Squad : Ce spin-off sorti de nulle part vise juste la plupart du temps.
Les tacticiens reprennent du service
Si Gears Tactics était une surprise pour sa qualité, XCOM: Chimera Squad l’a également été grâce à son annonce et sa sortie de dernière minute. L’occasion pour la licence de rappeler que c’est elle la patronne du tactical et qu’un simple spin-off suffit à raviver la flamme dans le cœur des fans. Car qui dit XCOM dit généralement maîtrise du gameplay absolu. Chimera Squad en est la preuve vivante puisque l'une des rares choses qui ne va pas dans ce jeu est finalement son récit de série B que vous pourriez croire sorti tout droit d’un épisode de Cordier, juge et flic. Certes, ce n’est pas un point essentiel quand il s’agit d’un jeu de ce type, mais il n’est pas interdit de pointer du doigt cette histoire de SWAT du futur un peu trop basique qui aurait pu nous scotcher si elle avait été un peu mieux mise en scène. Le reboot de 2012 et sa suite avaient bien réussi à le faire, alors pourquoi pas celui-là. Qui plus est, il fallait quelque chose de négatif pour contrebalancer tout le laïus dégoulinant de bons sentiments et d’adjectifs mélioratifs qui suit.
Tout cela est finalement assez commun pour la série, mais toujours aussi bien exécuté.
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Le fait est que nous nous extasions devant des mécaniques qui ont l’air de sortir d’une horlogerie suisse. Nous alternons entre des phases de préparations qui consistent à préparer l’équipement de vos agents, débloquer de nouveaux talents ainsi qu’un tout nouvel arsenal pour eux. Il faut s’occuper de la situation de la Cité 31, la ville mal fréquentée qui sert de décor à l’intrigue principale et qui semble sortir tout droit du film Judge Dredd. Pour cela, il ne tient qu’à vous de gérer les ressources qui vous sont allouées et de tout faire pour en récupérer davantage durant vos pérégrinations.
La carte de la cité est également l’occasion d’affecter vos agents aux diverses missions qui vous sont proposées. Le but étant de faire avancer la trame principale le plus rapidement possible sans négliger la tension qui peut escalader dans la ville et mener à l’anarchie, synonyme de game over. Tout cela est finalement assez commun pour la série, mais toujours aussi bien exécuté. Nous nous prenons toujours autant au jeu de la gestion bien que les enjeux ne soient plus la sauvegarde planétaire face à l’envahisseur extraterrestre. Durant les 20 à 25 heures que vous demandera le titre pour le boucler, il n’y a eu pour ainsi dire aucun temps mort.
Les oubliés de l’histoire
Nous n’irons pas jusqu’à dire que le jeu est ultra accessible. Il nous a fallu un peu de patience pour maîtriser la bête. XCOM: Chimera Squad n’est pas le titre le plus didactique du monde. Le constat est encore plus frappant après avoir joué à Gears Tactics qui pour sa part avait compris l’importance de nous prendre par la main dès le début. Ne soyons pas excessifs non plus. Évoluer dans cette production de Firaxis n’est pas une tannée, disons simplement que certains concepts pourtant importants (comme le blindage, la vigilance ou le mode garde) sont partiellement ou pas du tout expliqués. Ainsi, mieux vaut être un vétéran de la licence et des tactical pour saisir tout de suite toutes ces petites nuances.
Ça n’enlève rien à son mérite, mais dans ces conditions il est légitime de remettre en cause son ambition.
D’ailleurs même la recherche s’est un peu simplifiée dans ce spin-off. La technologie se limite en gros à des améliorations d’armes, d’armures et au développement d’accessoires à équiper (lunettes, viseur, munitions, grenades, etc.). C’est tout un pan de la personnalisation du jeu qui semble aux abonnés absents dans ce nouveau XCOM. Ça n’enlève rien à son mérite, mais dans ces conditions il est légitime de remettre en cause son ambition.
Le plein de nouveautés
Paradoxalement, si Chimera Squad a renié une partie de son héritage, le titre s’avère très créatif dans son fonctionnement, en particulier au niveau des combats au tour par tour. C’est d’ailleurs toute la spécificité de ce spin-off puisqu’il n’y a plus vraiment de tour, mais des actions alternées entre vos héros et les ennemis. C’est une nouvelle façon de lire le champ de bataille qui invite souvent à la prudence puisque vous êtes généralement en infériorité numérique. Plutôt séduisant sur le papier, notre préférence est cependant allée à l’autre grosse nouveauté du jeu : les infiltrations. Les missions sont en effet découpées en un ou plusieurs affrontements qui démarrent systématiquement par l’enfoncement d’une porte, d’une fenêtre ou le dynamitage d’un mur, comme dans les films d’action. Le terme infiltration est pour le coup assez mal choisi, mais qu’importe puisqu’il s’agit d’une nouvelle couche de stratégie plutôt bienvenue.
En gros, il faut attribuer à chaque membre de votre équipe un point d’entrée. Chacun vous expose un nombre d’ennemis et surtout à des bonus et malus. À vous de manager votre équipe pour obtenir le meilleur scénario et éliminer un maximum d’ennemis lors de ladite infiltration. Ces phases sont également l’occasion d’utiliser des techniques puissantes dédiées ainsi que des objets permettant de débloquer des entrées qui seraient autrement inaccessibles. Bref, cette nouvelle trouvaille offre de la créativité pour le tacticien zélé. En revanche, une fois l’infiltration passée, Firaxis n’a pas trouvé le moyen de rendre les objectifs de ses missions plus attractifs que cela. XCOM Chimera Squad vous demande 75 % du temps d’abattre toutes les cibles ennemies et/ou de sécuriser un ordinateur ou un civil. C’était déjà un peu le cas dans les deux opus précédents, mais force est de constater que cette redondance nuit un brin au spin-off.
En prenant l’expérience de XCOM: Chimera Squad tel quel, difficile de bouder son plaisir. Comme le reste de la licence, nous avons là un incontournable de la tactique au tour par tour avec un poil de gestion en plus. Sa richesse est indéniable et il prend en plus du reste des initiatives pour devenir plus innovant. Avec le prisme des anciens volets, le titre a cependant l’air moins audacieux que ses cousins germains, car il lui manque de grosses parties, notamment sur le plan de la gestion de base. Ses oublis lui donnent l’image que nous nous faisons d’un spin-off, autrement dit un projet de moindre envergure qui dans le cas de Chimera Squad n’en reste pas moins un très bon jeu.
- Tours alternés
- Infiltrations
- Mélange tactique/gestion réussi
- Les 11 agents bien travaillés
- Une bonne petite durée de vie
- La gestion de la ville moins intéressante que la gestion d’une base
- Objectifs redondants
- Des bugs
- Pas toujours didactique
- Scénario pas foufou