ANALYSE sur la Xbox Series X : la puissance, argument de vente ou véritable boulet marketing ?
Depuis la première présentation de la Xbox Series X, Microsoft ne cesse de répéter à qui veut l’entendre qu’il s’agit de la console la plus puissante jamais créée. Néanmoins, à l’approche de la sortie de la console, cet argument ne risque-t-il pas de se retourner contre Microsoft ?
Comment résumer la Xbox Series X en un mot ? Puissance. C’est l’argument de vente principal de Microsoft. Depuis les Game Awards 2019, lorsque Phil Spencer a présenté la console pour la première fois, la firme américaine articule sa communication autour de la puissance de la machine. Sur le papier, avec ses 12 Téraflops, la nouvelle Xbox a en effet une avance sur la PS5 à ce niveau. Néanmoins, à force de trop vouloir mettre cet argument en avant, Microsoft ne risque-t-il pas de devenir contre-productif ?
Ne serait-il pas judicieux pour Microsoft de recentrer sa communication autour d’arguments perceptibles et vérifiables ? Que de s’entêter à mettre en avant un argument qui finit par se révéler contre-productif ?
Et c’est là que se situe le problème principal pour Microsoft : ne pas arriver à concrétiser et à prouver cette supériorité technologique de sa nouvelle console. Certes, le géant américain a mis en avant quelques prouesses, comme les upgrades significatives que recevront les titres Xbox One sur la Series X. Mais dans les nouvelles productions, jusqu’à présent, cet avantage ne se ressent pas.
D’un côté, les prochaines productions first-party seront, pendant deux ans encore, cross-gen. Elles sortiront donc également sur Xbox One et, même si Microsoft se tue à répéter que ce choix n’aura pas de répercussion et que le hardware de la X1, qui date de 2013, ne nivellera pas la qualité des titres vers le bas, il ne fait aucun doute qu’il y a un impact puisque les jeux doivent être pensés pour 2 consoles (voire jusqu'à 4 en comptant la Xbox One X et la probable Lockhart). Microsoft a voulu mettre en avant quelques jeux qui seront bel et bien exclusifs à la Xbox Series X (Forza Motorsport, Fable) mais, ces jeux n’étant pas attendus avant 2 à 3 ans au mieux, la firme américaine n’a pas voulu trop en montrer, nous laissant avec quelques teasers seulement.
Microsoft se retrouve donc avec un argument commercial, la puissance de la console, qu’il ne parvient pas à illustrer, et qui lui porte préjudice à chaque prise de parole puisque, à force d’avoir entendu parler de cette supériorité de la Xbox Series X, les joueurs attendent de la voir, et sont déçus à chaque fois. Par ailleurs, outre le fait de ne pas pouvoir l’illustrer, un deuxième risque se pose : celui que les joueurs s’attendent à des performances très hautes. Il suffit de parcourir les réseaux sociaux pour lire que, pour certains joueurs, le 4K 60 fps devrait être un standard, avec le ray-tracing en prime. Des performances qui pourraient se retrouver dans certaines productions, mais qui ne devraient pas devenir un standard : comment demander à une console de faire ce que même des PC très haut de gamme ne parviennent pas à réaliser sur tous les titres actuels ? À force de trop parler de puissance, Microsoft ne risque-t-il pas de créer des attentes auxquelles la Xbox Series X ne pourrait pas répondre ?
Cela porte doublement préjudice à Microsoft puisque cet argument est devenu tellement central dans la communication autour de la Xbox Series X que les autres arguments, pourtant séduisants, de la console passent pratiquement à la trappe. En effet, à quelques jours du Xbox Games Showcase, la firme américaine faisait quelques annonces fortes : la rétrocompatibilité quasi totale avec la catalogue de la Xbox One ou l’arrivée de Project xCloud dans le Xbox Game Pass Ultimate sans frais supplémentaire, par exemple.
Le Xbox Games Showcase fut par ailleurs l’une des conférences les plus fournies de Microsoft ces dernières années, avec de nombreux titres présentés, des exclusivités, des styles variés, mais tous ces efforts ont été occultés par ce simple fait : cette puissance si souvent vantée ne s’est pas retrouvée dans cette présentation.
Quitte à mettre cet argument en avant plus tard, lorsque les consoles next-gen seront sorties et qu’il sera possible de comparer directement le rendu d’un même jeu sur les deux consoles ? Ou quand Microsoft sortira des exclusivités first-party exploitant pleinement le potentiel de cette nouvelle console ?
Si vraiment Microsoft s’obstine à mettre cet argument en avant, alors il serait judicieux, lors de leur prochaine prise de parole, de donner quelque chose de concret pour illustrer ce qui reste, jusqu’à présent, un argument marketing. Sans quoi la déception chez les joueurs pourrait être encore plus grande.
Retrouvez des packs Xbox One à partir de 295,84 € sur Amazon.