La tension se ressent à nouveau alors que les techniciens lèvent le voile sur une dizaine de Marshall blanc. Les premières notes de l’intro de
Can You Feel My Heart annoncent l’entrée en scène de Bring Me The Horizon, on distingue les musiciens dans la pénombre bleutée du Rocher de Palmer. Et ça commence très fort : le public est en transe, la sécurité se voit obligée d’en évacuer quelques unes, car dès le premier morceau le chanteur se sent d’attaque pour un bain de foule, et n’a pas peur d’aller au contact des fans, ce qu’il fera tout au long du concert.

Oliver Sykes, qui a la réputation d’être assez aléatoire au niveau de la performance, semble dans son élément, on sent que le concert sera bon. Et la déception ne sera pas de mise : le son est soigné, les effets dosés, le groupe nous sert plusieurs de ses bombes comme
Shadow Moses où le public reprend en chœur le refrain, ou
Go To Hell,
For Heaven’s Sake et son excellent refrain parfaitement adapté au live. Les anglais enchaînent avec
And the Snakes Start to Sing, laissant encore plus de place à Oliver Sykes dans une power ballade aux accents et thématiques emo.

Mais le leader du groupe en avait-il besoin ? Les autres se font discrets, alors qu’il mène le concert comme il l’entend : il est définitivement le visage de Bring Me The Horizon, les autres se tenant dans son ombre. On ne s’endort pas pour autant, puisque bientôt Oli nous demande de brandir nos majeurs en l’air pour l’accompagner sur les riffs incisif
d’Anti-Vist, un titre plus hardcore et excellent en live.

On commence à sentir la fin approcher, alors que la voix s’éteint un peu, ça devient plus difficile. Pourtant la setlist de 13 chansons est exécutée avec brio, on n’est pas déçus, et malgré la tendance à l’émotion du groupe et de ses thématiques, on ressent une véritable bonne humeur sur les visages ravis, quoiqu’un peu éreintés, des fans qui sortent du Braveheart, et autre circle pit. Le rappel ne s’éternise pas, le groupe reprend avec Blessed with a Curse, pour finir avec l’efficace Sleepwalking, dont l’air nous accompagnera le long du chemin du retour…