TEST - Inversion : un échec d'une gravité inattendue

À la base, le système de jeu d'Inversion est celui d'un TPS classique, voire vraiment médiocre. Il se détache de la concurrence dans le mauvais sens en raison de son faible nombre d'armes, de son système de couverture trop rigide sans possibilité de tirer tout en restant caché ou laissant de trop nombreuses fenêtres de tirs à nos ennemis, et surtout une coordination de jeu générale qui n'apporte aucune originalité, aucune tension particulière, donc un léger ennui quasi-permanent. Il ne faut pas non plus oublier l'intelligence artificielle, totalement générique et prévisible, ce qui donne lieu à des adversaires tournés vers l'attaque qui ne se mettent que trop rarement à couvert, pour des combats loin d'être stratégiques. D'ailleurs, la diversité des ennemis est très limitée, les développeurs ne s'étant pas faits prier pour nous refourguer régulièrement les mêmes bosses et demi-bosses en fin de niveau. Ajoutons également une difficulté très mal dosée, quel que soit l'échelon choisi en début de partie, avec de rares passages extrêmement difficiles à appréhender, même en sachant pertinemment ce qu'il faut faire.

À ces caractéristiques s'ajoute ce qui nous était présenté comme l'atout majeur du jeu : la possibilité de manier la gravité grâce à notre Gravlink, une technologie récupérée auprès des Lutadores. Ainsi, après un premier passage bien amusant où toutes les fonctionnalités de l'appareil pourront être expérimentées, l'outil nous est retiré, puis redonné dans sa version la plus épurée, que nous devrons perfectionner en récupérant des améliorations au fil du jeu : le summum de la frustration. Ainsi, depuis une simple action pour faire léviter nos ennemis, nous pourrons ensuite les attirer et les projeter, puis une fois la gravité inversée débloquée, les immobiliser voire les écraser, ou créer un champ de force capable de résister aux assauts simples. Au final, ces fantaisies sont vite relayées au second plan et utilisées quand nos armes ne peuvent pas intervenir, soit dans de trop rares occasions. L'utilisation de la gravité est également limitée par une barre d'énergie, à remplir dans des puits d'énergie ou grâce à des recharges laissées sur les cadavres, à tel point que nous nous retrouvons très vite à nous reposer sur la dernière case, la seule à pouvoir se recharger automatiquement, malheureusement trop lentement. Vous l'aurez compris, même l'utilisation de la gravité en combat est ratée.

Des phases de gravité zéro sont également au rendez-vous, pour une liberté très relative, où nous pouvons aussi bien évoluer librement en usant de notre énergie pour nous propulser que nous balader de plateforme en plateforme. Là encore, le fun escompté n'est pas au rendez-vous, les combats se déroulant durant ces moments-là étant tout bonnement horribles à jouer, surtout contre des adversaires qui peuvent nous éliminer s'ils réussissent à enchaîner deux coups. Dans la même idée, mais cette fois avec plus de réussite, des changements de plan nous permettent de mener un combat contre des ennemis qui ne sont pas dans le même plan de gravité : enfin un bon point ! Phases de tir ratées, gravité mal utilisée, rares originalités inutiles, Inversion ne réussira malgré tout clairement pas à séduire de ce côté-là.

À noter que la campagne peut être jouée dans son intégralité en coopération avec un second joueur, exclusivement en ligne. Leo accompagnant Davis à tout moment du jeu dans la campagne solo et se débrouillant plutôt correctement face aux adversaires, cela n'apporte pas grand chose, si ce n'est le fun très relatif de jouer avec un inconnu.