TEST Baldur's Gate 3 : le RPG sans limite qui toque à la porte du GOTY
Au cas où vous êtes passé à côté, vous ratez l’un des plus grands RPG de l’année, si ce n’est plus.
Ouvrez les portes !
Depuis sa sortie (accélérée) d’accès anticipé le 3 août dernier, nous avons eu pas mal de temps pour écumer Baldur's Gate 3. Jamais assez longtemps si vous voulez notre humble avis mais il faut bien lâcher à un moment ce qui est incontestablement l’un des meilleurs RPG de l’année avec un tel potentiel qu’il pourrait volontiers prétendre au titre de GOTY.
Il ne nous semble pas exagéré de considérer Baldur's Gate 3 comme l’ultime expérience bac à sable parmi les RPG
Pour parler plus concrètement, la liberté à la base même de Baldur's Gate 3 commence par des choses simples. Pensez création de personnage. Bien sûr son éditeur assez pointu permet de donner vie à pratiquement n’importe quoi. Les niveaux de détails physiques sont très bons mais bien sûr nous faisions davantage référence aux douze classes disponibles au lancement. Le choix est déjà assez large tel quel, bien qu’un peu confus pour la première mise en bouche. Nombre des éléments capitaux qui sont déterminés dès le début sont relativement incompréhensibles pour une première partie. Nous avons eu l’occasion de le constater à plusieurs reprises durant notre aventure, mais il semble que Baldur's Gate 3 ne soit pas le genre de jeu qui se laisse approcher avec légèreté. Bien au contraire, il faut s’accrocher pour appréhender tous ses rouages. D’ailleurs pour en revenir à notre création de personnages, il est assez dur d’avoir une vision à long terme sur l’évolution de notre classe de héros sans avoir recours à l’un des nombreux guides qui ont fleuri sur le net. Dans l’absolu, c’est un détail car toutes les classes que nous avons pu tester ont montré une profondeur qui fait honneur au genre. Il y a toutefois une chose que vous ne verrez nulle part ailleurs.
"Qu'est que la liberté ?"
Bien entendu, tout le travail du studio ne se limite pas à la création de personnage et au design de ses classes. L’essentiel de ses efforts a été porté sur la fabrication d’un monde vivant qui déborde d’opportunités. Dis comme ça, c’est un peu la promesse de tout RPG un peu ambitieux qui se respecte. La différence c’est que Baldur's Gate 3 a, à cœur, de vous raconter une histoire, celle de vos propres aventures. Le titre a bien un fil rouge : vous êtes infecté par un parasite mortel et vous devez vous en défaire rapidement. Pour le reste vous êtes laissé à l’abandon comme un chien pendant le mois d’août. Le jeu vous laisse chercher où aller et à qui parler pour résoudre votre problème.
Les choix de Baldur's Gate 3 sont vraiment impactant.
Baldur's Gate 3 est plein à craquer de ces situations qui mélange intelligemment réflexion, recherche et les compétences de vos protagonistes. Forcément, niveau implication l’aventure prend une toute autre tournure. La moindre trouvaille devient un accomplissement personnel, et c’est peu de chose de le dire. D’une partie à l’autre, les découvertes peuvent être diamétralement opposées ce qui sous-entend un potentiel de rejouabilité intéressant. Un sacré fait d’arme quand le scénario principal vous prend facilement plus d’une centaine d’heures de jeu en ligne droite et tellement plus en prenant le temps de s’émerveiller de ses innombrables détails. Au final, nous oublions presque le plus important à savoir l’énorme libre arbitre qui caractérise le titre. Larian est très friand de cette liberté dont nous parlions plus tôt. Un exemple tout bête pour donner le ton : il est possible de déclencher un combat avec n’importe quel PNJ, même s’il s’agit d’un allié. Bien sûr, ce n’est pas conseillé pour simplifier votre périple mais après c’est à vous d’assumer. Il se trouve que les choix de Baldur's Gate 3 sont vraiment impactant. Il n’est pas rare de se fermer des portes, parfois sans même le savoir comme par exemple en tuant la mauvaise personne ou ne trouvant pas un objet important. Evidemment, cela marche dans les deux sens. Il faut à cet égard souligner la richesse et l’incroyable flexibilité du design des quêtes. Ce sont grâce à elles que la structure de Baldur's Gate 3 est si permissive et en cela si rafraichissante par rapport à des RPG plus conventionnels.
Free fight
Là où Baldur's Gate 3 reprend des allures plus terre à terre c’est quand il s’agit de se battre. Son système de combat au tour par tour s’avère un peu plus traditionnel que le reste de l’aventure. Dans l’esthétique nous sommes d’ailleurs sur quelque chose de particulièrement classique. Il n’y a qu’à voir les jets de dés et les tests de compétences (toujours jouables avec des dés) qui rythment notre progression. Au-delà des simples affrontements qui en sont l’exemple le plus évident, Baldur's Gate 3 a la volonté de se rapprocher le plus possible de l’expérience du jeu de rôle plateau. À nos yeux, l’interface est un dommage collatéral de cette ressemblance. L’IU, bien que similaire sur certains points, est le seul domaine où Baldur's Gate 3 s’éloigne du modèle des Divinity. Tout ça pour faire pire au final. Entre les fiches de personnages illisibles (comme en vrai), les barres d’actions brouillonnes, et les inventaires en bazar, il n’y a pas grand-chose à sauver en termes d’intelligibilité.
L’ultime expérience bac à sable parmi les RPG.
Force est de constater que le titre n’a pas de bonnes excuses cette fois-ci, de la même manière qu’il n’en n’a aucune pour le manque de didacticiels qui risque de laisser quelques joueurs sur le carreau. Ces derniers n’auraient de toute façon pas donné suite étant donné que les combats dont nous commencions à parler s’avèrent dans l’ensemble très complexes. Il ne s’agit pas d’une simple critique. Certes, Baldur's Gate 3 est plutôt difficile mais il est aussi très complet quand il aborde les combats. Le simple nombre et la variété des sorts jouables pourraient suffire à vous convaincre mais comme pour la partie aventure, le titre fait preuve d’une grande créativité. Il n’y a pour ainsi dire pas de limite entre ce qu’il est possible de faire en combat et hors combat. Prenez par exemple cette bouteille de graisse que vous avez trouvée dans une cuisine. Bien qu’elle paraisse inutile, elle peut créer une flaque pouvant ralentir les ennemis et même les faire tomber. Si vous ajouter en plus de cela un sort de feu ou n’importe quel objet enflammé vous pouvez créer un brasier. Encore plus malin, il est possible de verrouiller magiquement les portes. Une solution qui peut être intéressante pour se défendre dans un endroit clos. Inutile d’en dire plus au sujet de la dimension stratégique des combats. Comme tout le reste toutefois, nous ne mettrons jamais assez l’accent sur la dimension empirique de cette expérience. À notre sens, une qualité qui manque à de trop nombreux jeux de rôle.
Concernant les joueurs sur PS5, sachez que deux options visuelles sont disponibles dans les paramètres. La première, Performance, permet de jouir d’une aventure tournant dans les 60 fps, sauf… à l’Act 3 où le framerate vacille pas mal ; les développeurs travaillent actuellement sur patch. Le deuxième, Qualité, exhibe une image plus clinquante, mais le jeu tombe à 30 fps (sans saccades, ni ralentissement). Pour le coup, nous avons une petite préférence pour le rendu Performance car, pour ce type de production, nous préférons privilégier la fluidité à des textures plus fines.
Au bout du compte, il ne nous semble pas exagéré de considérer Baldur's Gate 3 comme l’ultime expérience bac à sable parmi les RPG. À tous les niveaux du jeu, la liberté est totale pour nous laisser le plaisir d’expérimenter. Cette sensation d’être en contrôle de chacune de nos actions, et paradoxalement d’être guidé par nos découvertes, donne au titre un niveau d’immersion rarement atteint par la concurrence. Au risque d’insister, il y a bien les précédents titres de Larian Studios qui présentent à nos yeux des qualités identiques. C’est pourquoi nous avons tendance à considérer ce Baldur's Gate 3 non pas comme un jeu à part entière mais comme la dernière itération de la formule Larian. De loin l’œuvre la plus aboutie par ses créateurs !
- La liberté totale
- Les personnages origines
- Des combats aboutis
- L'expérimentation est plus importante que l'intrigue principale
- L'impression de réaliser des exploits à la moindre découverte
- Forte rejouabilité
- Un monde très dense
- Qualité d'écriture des quêtes
- L'interface à la ramasse
- Les affrontements parfois très rudes
- Pas très débutant-friendly
- Pas d'édition physique PS5, dommage