TEST de Paper Mario: The Origami King, loués soient les Oris !
Paper Mario: The Origami King : Nous nous sommes pliés en quatre pour rétablir une fois de plus la paix dans le Royaume Champignon, un voyage qui fut particulièrement agréable.
Esplit, es-tu plat ?
Depuis l’an 2000 au Japon, Mario a vu ses aventures être couchées sur le papier, littéralement, puisque le héros moustachu et son univers décalé sont passés entre les mains d’Intelligent Systems, qui a plié tour à tour cinq jeux Paper Mario embrassant le genre du RPG à différents degrés avant de le mettre de côté. Avec un tel matériau à leur disposition, les développeurs ont déjà joué avec les dimensions et les Pixels, les décalcomanies et la peinture, autant de thèmes permettant une liberté créatrice sans cesse renouvelée. Faisant désormais son apparition sur Switch avec un 6e épisode, Paper Mario: The Origami King s’adonne lui à l’art du pliage, une nouvelle forme qui sied parfaitement à la licence, en résulte une longue aventure qui nous a scotchés à notre console.
La localisation des textes est d’une incroyable richesse.
Bien entendu, parvenir jusqu’à eux ne sera pas une mince affaire, sans compter qu’ils sont bien gardés par les membres de la Légion de papeterie, des fournitures de bureau collant parfaitement à cet univers de papier et à la personnalité bien marquée. Oui, Intelligent Systems parvient à donner du relief à ces objets de notre quotidien, en plus d’en faire de redoutables adversaires. Au fil de nos pérégrinations, nous faisons également la rencontre de plusieurs alliés de circonstance, à l’instar d’un Bob-omb amnésique, créant une dynamique de groupe plus poussée et servant de moteur à la narration. Ils valent également le détour pour leurs interactions avec Olivia, elle qui découvre le monde à nos côtés et n’est jamais la dernière pour faire de l’esprit (et en utiliser). Notre attachement à cette « origamine » et ses mimiques a d’ailleurs bien participé à notre appréciation du jeu dans sa globalité.
Et tu tapes, tapes, tapes, c’est ta façon d’explorer ♫
Contrairement à Color Splash dont l’exploration se faisait à travers différents niveaux, toutes les zones de The Origami King sont directement interconnectées, réparties en cinq grandes régions principales ayant chacune un thème visuel bien reconnaissable. Si certaines jouent la carte du classicisme (prairie et désert), nous avons tout de même droit à un peu d’originalité avec une magnifique zone automnale aux influences japonaises fortement ancrées et un environnement céleste pas si paradisiaque que ça. Les développeurs ont même osé le mini monde ouvert avec la Vaste Mer sur laquelle nous naviguons librement, avec son lot d’îles et de secrets sous-marins à découvrir, qui nous a légèrement fait penser à The Wind Waker.
Les couleurs chatoyantes de ces décors entièrement faits de papier nous régalent les mirettes.
Les fameux Bras multi-pliés servent ainsi à résoudre certains puzzles et débloquer un passage, mais uniquement si un cercle de pouvoir est dans les parages. Ils utilisent le gyroscope des Joy-Con ou de notre manette Pro Controller ainsi que les gâchettes ZR et ZL pour agripper certaines surfaces, avant de nous laisser les arracher ou frapper en effectuant un petit mouvement. Et si vous n’aimez pas ce type de commande, les développeurs nous laissent le choix dans les options de passer à une visée avec le stick. D’autres cercles font eux appel aux pouvoirs d’Olivia, capable de maîtriser les capacités élémentaires des Esplits que nous affrontons au fil de l’intrigue.
Oh mon Goomba, mon Goomba, il combat tous les soirs
Les affrontements prennent eux deux formes distinctes. Certains se déroulent donc directement dans la zone d’exploration face à des ennemis en papier mâché géants nommés à juste titre mâchos. Ils ont sur eux un autocollant à détruire avant de leur asséner quelques coups de marteau pour en venir à bout, rien de bien compliqué. Des boss sont à combattre de cette manière, pour une bonne dose d’action décomplexée et sans prise de tête. L’autre approche, qui est la plus répandue, consiste à rentrer en contact avec un origuerrier, un saut ou une frappe au marteau à ce moment-là offrant un très léger avantage de dégâts, pour lancer l’affrontement. Cela peut aussi vaincre instantanément les plus faibles sbires si notre santé est suffisamment élevée, seule statistique augmentant durant le jeu, qui n’est pas un RPG !
Ces combats se veulent particulièrement dynamiques et nous ont vraiment plu.
Vient ensuite le tour par tour traditionnel où nous avons droit à un ou plusieurs coups en fonction du nombre de regroupements voulus par le puzzle. À nous de bien choisir nos attaques, pouvant aussi faire intervenir des objets (Fleur de feu, POW, etc.), pour gagner en un tour et empocher un max de pièces à l’arrivée. Sinon, il faudra se défendre avec A pour minimiser les dommages reçus, avant de recommencer l’enchaînement puzzle (s’il reste trop d’ennemis) et attaques. Ces combats se veulent particulièrement dynamiques et nous ont vraiment plu, mais il faut en prendre le pli. C’est clairement le point le plus clivant de cette production si vous n’adhérez pas au concept. Une légère variante fait elle intervenir plusieurs vagues à la suite, mais le concept reste identique.
Un jeu vite plié ?
Avant de clôturer ce long papier, notons également la présence tout au long du scénario de différents mini-jeux, certains plus annexes que d'autres, comme du lancer de shuriken sur cibles grâce à notre marteau ou de la pêche utilisant là encore le gyroscope. Pour venir à bout de Paper Mario: The Origami King, il nous aura fallu un peu plus de 40h en farfouillant à droite à gauche. Si vous souhaitez parvenir au 100 %, comptez quelques heures supplémentaires pour fouiner à nouveau dans certains recoins. C’est assez généreux et nous ne nous attendions pas à passer autant de temps avec Mario et Olivia.
Pourvu d'une écriture fine et d'un système de combat remis à plat, Paper Mario: The Origami King a tout pour cartonner auprès des amateurs de la licence et des joueurs recherchant un excellent jeu d’action et d’aventure tout public. Il n’est certes pas difficile et propose un scénario classique, mais nous a fait passer d’excellents moments manette en mains, ce qui est l’essence même d’un jeu vidéo réussi après tout. Toutefois, si nous pouvions émettre un seul vœu quant à l’avenir de la licence, ce serait tout de même de revoir un épisode façon RPG à la manière de La Porte Millénaire.
Paper Mario: The Origami King est disponible à 44,49 € sur Amazon.
- L’utilisation des origamis dans la narration et le game design parfaitement maîtrisée
- Un système de combat alliant brillamment puzzles et tour par tour classique
- Un scénario bon enfant bourré d’humour (merci la localisation !)
- Les fonctionnalités gyroscopiques de la Switch utilisées intelligemment
- La bande-son accompagnant l'action à merveille
- Une seule sauvegarde par compte
- Certains affrontements de boss un poil trop prise de tête
- Certains temps de chargement entre intérieurs et extérieurs (pour chipoter)