TEST Pixel Ripped 1978 : vers le Pixel Perfect sur PSVR 2 ?
Pixel Ripped est de retour et se dote d'un partenariat avec le géant Atari. Voici ce que nous pouvons en dire !
L'histoire d'une trilogie
Pixel Ripped 1978 est la suite de Pixel Ripped 1995 qui est lui-même la suite de Pixel Ripped 1989. Comme toujours dans l'univers de la série, il s'agit d'incarner tour à tour le meilleur joueur de jeux vidéo de l'époque avec l'héroïne du titre, Dot. Les deux ont pour but de protéger un joyau : la Pixel Ripped, garant de l'équilibre entre le monde virtuel et le nôtre. L'antagoniste de l'histoire, l'infâme Cyblin Lord, souhaite quant à lui conquérir les deux.
N'ayez crainte, nul besoin d'avoir fait les précédents opus pour apprécier celui-ci.
Une première dans l'histoire de la série, nous n'incarnons pas un joueur de jeu vidéo au sens propre, mais une développeuse travaillant pour la société emblématique Atari : Barbara Rivers (alias Bug). Celle-ci a pour mission, comme son nom l'indique, de déboguer les jeux se présentant à elle. Mais son rôle ne s'arrête pas là puisqu'elle est aussi responsable du jeu Pixel Ripped: Dot's Thrilly Frills, qui vient malheureusement de se faire hacker par le vil Cyblin Lord, volant alors la vedette à Dot, qui devait pourtant rester le personnage central de l'histoire.
Un jeu en 3 phases...
Pour ce faire, le titrese déroule en 3 phases. la première se passe dans le monde réel. Le joueur incarne Bug dans son bureau, situé dans l'open space de la société Atari. Vous devrez, parallèlement à votre travail, répondre au téléphone, à vos collègues, montrer que vous êtes investi... bref, autant de perturbations bien connus du monde du travail (et caricaturées pour l'occasion).
Si l'atmosphère est assez détendue et chill, le jeu arrive à nous faire comprendre à quel point nous sommes aliénés par le monde du travail.
Les plus nostalgiques arrivent sans peine à découvrir les nombreux easters eggs disséminés dans l'environnement, et chose surprenante, le jeu arrive à nous faire rappeler des choses que nous avions balayé de notre mémoire, comme le fait de devoir taper sur le côté de notre TV pour rétablir le signal. Même chose pour les cartouches de jeux Atari, nous avions oublié qu'à l'instar des jeux NES, nous soufflions également dessus. A ce propos, nous avons droit sur cette version à une vibration dans le casque lorsque la cartouche reçoit notre souffle. Et cerise sur le gâteau, les développeurs ont choisi de faire trembler l'image en même temps, une belle trouvaille, nous faisant demander pourquoi la chose n'est pas exploitée dans d'autres titres tant cela s'avère efficace (à l'instar des fermetures de portes d'Afterlife VR).
Enfin, voici comment nous appelons la dernière phase : la réalité virtuelle mixte. Vous vous retrouvez téléporté dans un moment clé de la vie de Barbara et vous devrez battre à plusieurs reprises le vilain du jeu, à travers une série de mini-jeux inspirés des hits de l'époque. Durant cette phase de mise en abyme, les éléments se superposent à la réalité (du jeu).
... d'une qualité inégale
Bien que Pixel Ripped 1978 alterne les différentes phases évoquées précédemment, celles-ci ne se retrouvent pas au même niveau, en plus d'exprimer une certaine redondance. Les phases de plates-formes 2D sont celles qui se complexifient le plus au fil de l'aventure, notamment grâce à des compétences débloquées façon Metroidvania, un régal pour les amateurs du genre.
Nous ne retrouvons ni la complexité ni la nervosité des phases 2D.
Par contre, les phases immersives auraient pu témoigner d'une plus grande profondeur, nous n'avons à notre disposition qu'une arme semblable à celle de Megaman (ou Cobra), permettant de tirer des boules d'énergie, et une arme de corps-à-corps. Concernant le bestiaire, celui-ci est varié mais de façon cosmétique, à 95% du temps il vous faut presser la gâchette de tir et viser l'ennemi pour l'anéantir, sans réellement réfléchir à une éventuelle stratégie. Vous pourrez utiliser vos capacités pour vous faire aider de tourelles ou bien faire tomber un bloc de pierre dessus, mais cela s'arrête là.
Un cri d'amour & d'humour au jeu vidéo
Vous aurez droit à des jeux de mots bien sentis, du comique de répétition et de situation. Le twist final vaut son pesant d'or car vous verrez comment Pixel Ripped 1978 détourne habilement l'épisode E.T de 1983 (si vous ne connaisez pas la véritable histoire, faites vos recherches, c'est édifiant !). S'agissant des personnages, ces derniers sont vraiment cartoonesques (mention spéciale à votre boss) et traités d'une légèreté aussi rare que surprenante. Aucun doute, nous sommes là pour nous évader et passer un bon moment.
" Atari ? Moi aussi ! " Dans ce jeu, l'humour est omniprésent.
Outre l'humour, l'amour ! Le studio ne semble pas avoir réussi à décrocher de l'excellent Demeo, dont les références sont extrêmement nombreuses, tellement d'ailleurs que le dernier niveau s'en inspire fortement. Celui-ci est tellement impressionnant que nous rêvons un jour d'obtenir la même chose dans un jeu à part entière. Les références aux jeux d'Atari ne sont évidemment pas en reste et demeurent nombreuses (Asteroids, Frogger, Centipede, Adventure...), vous retrouverez bien évidemment la mentalité et le matériel d'époque, bref, tout est fait pour nous faire voyager, ou presque...
Malheureusement, nous aurions aimé une histoire un peu plus développée, Atari oblige. Nous aurions vraiment souhaité en savoir plus sur la société, assister à des moments clés, à des réunions, manger un morceau avec l'équipe... autrement dit : donner un peu plus de vie à l'ensemble. Si vous avez fait les opus précédents, vous aurez remarqué que le premier volet s'attarde bien plus sur le gameplay que sur l'histoire, et inversement avec le second opus. Avec ce troisième volet, les deux sont en retrait. Eh oui, une fois les premières heures de découverte passées, les grosses ficelles apparaissent, nous conduisant à jouer mécaniquement dans l'espoir de débloquer l'intrigue principale, sans la hype qui nous animait pourtant au début. Notez que la durée de vie est de 4 à 5 h et c'est amplement suffisant.
A l'annonce du jeu, nous craignions que les références soient un peu trop éloignées des joueurs que nous sommes pour susciter l'adhésion... eh bien, il y a un peu de ça en effet, mais ce n'est pas rédhibitoire. Si les précédents volets nous mettaient dans des situations qui facilitaient l'identification : jouer en pleine nuit en toute discrétion, jouer en classe sans se faire prendre, jouer sur une borne d'arcade etc... difficile de s'identifier à une développeuse de jeux vidéo. Son vécu s'avère totalement différent du nôtre, sans comparaison possible. C'est d'autant plus regrettable que c'est cette analogie, propre à la série, qui constituait pourtant sa grande force : nous faire voyager dans le temps et avant tout dans nos propres souvenirs.
Qu'à cela ne tienne, si vous avez déjà grandement apprécié les précédents volets, vous pouvez de base rajouter un 1 à la note globale de notre test. Les nouveaux venus seront incroyablement surpris par la proposition du jeu, la répétitivité inhérente du titre pourrait en effet passer bien plus facilement si vous n'avez pas effectué les autres volets auparavant, mais si vous n'êtes pas fana de retro-gaming et des jeux Atari, difficile alors de vous le recommander. Enfin pas obligatoirement, si vous êtes curieux, si vous êtes de ceux qui aiment chercher en VR de nouvelles propositions, de celles qui la font véritablement avancer, alors foncez !
- Graphisme plus que correcte
- Musique soignée et entêtante
- Les phases 2D et en réalité virtuelle mixte
- L'humour omniprésent
- Des easters eggs à gogo
- Retours haptiques convaincants
- Un gameplay qui se diversifie au fil du temps…
- ... mais qui finit par tourner en rond
- Un peu d'aliasing pour chipoter
- Les phases immersives : simplistes et ennuyeuses
- Moins de titres marquants ou d'analogies possibles que dans les autres volets
- La visite des locaux d'Atari se limite à un seul lieu : l'open space