TEST Pokémon Diamant Étincelant et Perle Scintillante : des joyaux de nostalgie légèrement repolis
Pokémon Diamant Étincelant : La région inspirée d'Hokkaido fait son retour dans nos consoles modernes à travers des remakes un peu trop fidèles à leurs modèles.
Dans une galaxie pas si lointaine...
28 septembre 2006, les joueurs japonais découvraient enfin la 4e Génération de monstres de poche dans Pokémon Version Diamant et Version Perle sur Nintendo DS, que nous n'avons eus qu'en 2007 dans nos contrées, la norme n'étant alors pas aux lancements mondiaux. 15 ans plus tard, en cette année du 25e anniversaire de la licence, The Pokémon Company a décidé de ressortir ces titres cultes sur Switch au travers des remakes Diamant Étincelant et Perle Scintillante. Rien de bien surprenant en soi, chaque nouvelle console nomade ayant accueilli une aventure remise aux goûts du jour depuis la GBA. Et pourtant, pour la toute première fois en 25 ans, ce n'est plus Game Freak qui est au développement, mais ILCA, avec tout de même la supervision de Junichi Masuda. C'est avec un plaisir certain et bien des souvenirs en tête que nous avons donc à nouveau arpenté les routes de Sinnoh pour devenir Maître Pokémon et compléter le Pokédex local, décortiquant durant une quarantaine d'heures les différents aspects de ces productions. Il est donc temps de rendre notre verdict.
Du classique sur presque toute la ligne.
Les petites idle animations de notre personnage et autres expressions faciales du casting sont adorables et vraiment bon enfant, avec des passages « cinématiques » zoomant sur eux, tandis que les décors très colorés sont une transposition très fidèle de ceux d'époque sur ce nouveau moteur. Le cycle jour/nuit est lui toujours présent, les faisant varier au cours de la journée en fonction de l'horloge de la Switch. Que ce soit en mode Portable ou TV, ce style a le mérite d'être constant et de proposer le même rendu peu importe notre manière de jouer, sans écueil technique notable. Cela ne veut pas dire que tout est impeccable pour autant. Bizarrement, et ce dès l'intro dans la chambre de notre avatar, la majorité des intérieurs de bâtiments présentent des reflets au sol tel un miroir, à croire que les titres des jeux ont été pris un peu trop au pied de la lettre... Rien de dérangeant, mais curieux pour sûr. Autre bizarrerie, certaines textures de points d'eau dans les grottes paraissent plates, sans l'effet d'ondulation présent ailleurs.
Outre l'aspect visuel clivant, nous retrouvons donc tout ce qui faisait la grandeur de Diamant et Perle, dont une bande-son aux petits oignons soigneusement remixée, s'accordant toujours du plus bel effet à l'action. Mention spéciale à une certaine composition au piano toujours aussi parfaite ! Côté scénario et contenu associé, rien ne bouge, ne vous attendez donc pas à y retrouver des ajouts de Platine. Si vous étiez trop jeunes pour y avoir joué, rappelons rapidement de quoi il retourne. Notre personnage (garçon ou fille, avec désormais 4 choix de teintes de peau et/ou couleur de cheveux) et son meilleur ami René (ou tout autre nom que nous lui choisissons) vont donc partir à l'aventure avec l'un des trois starters de la région de Sinnoh obtenu par la force des choses, aidant le Professeur Sorbier dont les travaux de recherche portent sur l'évolution et son assistante Aurore (ou Louka si vous choisissez d'incarner une fille). Durant ce périple, nous affrontons les Champions d'Arène locaux, luttons contre la Team Galaxie aux objectifs aussi grandiloquents que leur nom et arpentons même certaines zones en compagnie d'un allié de circonstance. Du classique sur presque toute la ligne certes, mais qui reste bien meilleur que le fil rouge d'Épée et Bouclier, la mise en scène en moins.
Moderne, mais pas trop non plus
De petites améliorations par-ci, par-là viennent tout de même rendre l'ergonomie et le plaisir de jeu bien meilleurs qu'à l'époque. La Pokémontre est de retour avec ses multiples applications bien pratiques et, faute de dual screen, se loge dans le coin supérieur droit de l'écran en l'activant avec R. Une deuxième pression l'affiche en gros plan pour l'utiliser avec le curseur lié au joystick ou via l'écran tactile de la Switch selon notre manière de jouer. Pour le coup, l'ergonomie est top et s'adapte au mieux au support. Et en parlant de tactile, il est à nouveau possible de polir nos badges, qui ont conservé leurs notes de musique, un détail que nous attendions tout de même au tournant ! Courir se fait désormais automatiquement en inclinant le joystick (il fallait garder enfoncé B à l'époque, un réflexe resté gravé), nous avons la possibilité d'accéder aux boîtes de stockage depuis le menu presque à tous moments (pas dès le départ) et, évidemment, le fonctionnement des CS a été modifié.
Le game design accuse l'âge.
D'ailleurs, les CT ne sont pas utilisables en illimité, mais qu'une seule fois comme à l'époque. Les développeurs ont tout de même fait en sorte que les PNJ nous en offrent plusieurs (3 ou 5). Cela reste néanmoins problématique pour les adeptes de stratégie s'il n'est pas possible d'acheter la technique voulue par la suite. Autre détail lié aux CS et qui accuse l'âge, le game design. À l'époque, le choix nous était par endroit offert entre un chemin de hautes herbes, avec donc des combats aléatoires, et un plus sûr nécessitant que l'un de nos Pokémon puisse déblayer le passage. Forcément, la question ne se pose plus maintenant, mais ces décors ont été repris à l'identique, rendant caducs certains des éléments présents. Autre choix douteux, potentiellement lié à la localisation française, les textes en Zarbi des ruines Bonville. Outre le terme anglais « friend » non traduit, c'est la présence de « ' », « . » et « À » parmi les symboles qui nous a sorti de l'ambiance...
15 ans en arrière, il était encore possible d'intégrer des machines à sous dans un jeu Pokémon sans souci, mais plus depuis la sortie européenne de Platine, dont notre version avait été censurée en urgence. Le casino de Voilaroc n'existe donc plus et a été remplacé par le Coin Mode Métronome, une boutique permettant d'acheter des tenues et dont le thème musical est vraiment top. Pas de choix de vêtements à associer selon nos goûts en revanche, la personnalisation est limitée à l'achat d'onéreux costumes plutôt chouettes. Oui, nous pouvons enfin aller marcher dans la poudreuse en étant habillés pour résister au froid si nous le désirons, c'est tout de même bien plus pertinent ! Notez que l'icône de notre personnage sur la carte de la région change aussi selon la tenue portée.
Un filon bien exploité ?
Les nouveautés de gameplay de ces remakes ne se bousculent pas au portillon, mais existent tout de même, bien qu'il s'agisse de la réutilisation de lieux et activités déjà là de base. Ainsi, le Parc des Amis devenu bien inutile laisse sa place au Parc Rosa Rugosa, atteignable en cours de partie, mais qui n'ouvre pas ses portes de suite, logique puisqu'il a été transformé en coin pour légendaires. Le Square Paisible a lui vu sa limite de Pokémon nous suivant monter à six, mais toujours parmi une liste prédéfinie. Une fois que nous l'avons visité une fois, il est possible de se promener avec l'un des membres de notre équipe à travers toute la région, une fonction qui peut heureusement être désactivée. Si nous disons cela, c'est bien parce que son implémentation laisse encore à désirer, en cause des soucis de collision avec notre avatar dans les passages étroits et des téléportations à outrance s'il n'arrive pas à suivre. Nous avons même eu droit à un bug où le modèle 3D de notre Pingoléon nous suivait en lévitant sans son animation de course... Et contrairement à Let's Go, les Pokémon ne sont pas à l'échelle, ce qui est compréhensible puisque nous retrouvons de sacrés géants parmi les 493 monstres de poche pouvant être affichés.
Les Grands Souterrains, toujours aussi addictifs.
Enfin, parlons rapidement du Super Show Concours, qui nous a quelque peu laissé de marbre. Terminées les trois épreuves de Style, Danse et Comédie bien séparées, elles ont été fusionnées en une unique prestation. Le Style de notre Pokémon est donc évalué lors de son introduction sur scène en fonction des effets appliqués via les Capsule Balls (tellement de PNJ en parlent et en donnent, même les Champions, qu'il est difficile de passer à côté) et de sa condition liée aux Poffins qu'il a mangés, que nous pouvons d'ailleurs à nouveau concocter. Ainsi, plus de décoration en une minute chrono de notre partenaire sur un thème donné. Le mini-jeu de rythme dansant est lui de retour dans une version plus lisible durant laquelle nous pouvons utiliser une capacité en coordination avec les autres participants et non plus avec plusieurs tours face à un jury, retirant une grande partie de son attrait et côté tactique. Pour autant, le contenu est toujours là et a de quoi occuper bien des heures pour décrocher les nombreux rubans disponibles.
Pour résumer Pokémon Diamant Étincelant et Perle Scintillante, nous avons affaire à une dose authentique de nostalgie manquant de réelles innovations, une production qui fera découvrir à la jeune génération ces jeux au plus proche de ce qu'ils étaient à l'époque, avec tout de même un certain confort moderne. Y jouer en mode Portable sur Switch OLED est d'ailleurs super plaisant, un bon combo au pied du sapin ! Les joueurs plus vieux peuvent eux déplorer le manque de nouveautés ou de reprises d'éléments de Platine. Nous avons pleinement apprécié redécouvrir ces productions sous ce format et saluons tout de même le travail d'ILCA pour sa grande première sur la série principale, mais aurions aimé une plus grande prise de risque. Tâche désormais à Game Freak de nous montrer avec Légendes Pokémon : Arceus que déléguer ces remakes tant attendus était la bonne solution.
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- Une formule classique toujours aussi efficace
- Une refonte visuelle charmante...
- La bande-son remixée reste un régal
- Les Grands Souterrains, encore plus addictifs qu'avant
- L'écran tactile de la Switch utilisé à bon escient
- Un contenu généreux
- Le game design coincé entre respect des jeux d'origine et modernité
- ... mais potentiellement clivante selon les goûts
- Un réel manque de nouveautés
- Le Super Show Concours, peu palpitant