Agent : Dan Houser (GTA) explique pourquoi le jeu d'espionnage n'a jamais vu le jour
Le cofondateur de Rockstar revient sur Agent, un titre longtemps attendu par les joueurs, mais qui n'est jamais sorti. Voici pourquoi.
Lors de l'E3 2009, Rockstar dévoilait Agent, un jeu d'espionnage en monde ouvert. Développé par l'équipe d'Édimbourg, bien connue pour les Grand Theft Auto, le titre est longtemps resté mystérieux. Finalement, Agent n'a jamais vu le jour, que ce soit sur PlayStation 3 ou une autre console. Le titre est oublié, sauf de quelques fans et de Dan Houser, cofondateur de Rockstar qui a quitté le studio pour ouvrir Absurd Ventures.
Pourquoi Agent a-t-il été annulé par Rockstar ?
Après toutes ces années, Dan Houser nous reparle enfin d'Agent lors d'un entretien avec Lex Fridman. Le concepteur dévoile que le projet a eu droit à plusieurs versions, mais aucune n'était assez satisfaisante :
On a beaucoup travaillé sur plusieurs versions d'un jeu d'espionnage en monde ouvert, mais ça n'a jamais abouti.
Il y a eu environ cinq versions différentes. Je pense que ça ne fonctionne pas, j'en ai conclu – et j'y pense encore parfois, même au lit – que ce qui fait la force de ces histoires au cinéma les rend inadaptées aux jeux vidéo. Il faut qu'on réfléchisse à une autre façon de les aborder dans un jeu vidéo.
Agent devait être un jeu d'action et d'espionnage en open world, qui nous plongeait dans la Guerre froide dans les années 1970. Du moins dans l'une de ses versions, car Dan Houser dévoile qu'une version d'Agent se déroulait dans le présent. Malgré l'amour de Rockstar pour le cinéma et les films d'action ou d'espionnage, Agent ne fonctionnait pas et le scénario n'a jamais été vraiment peaufiné :
Je ne sais pas ce que ça aurait donné, car on n'a jamais eu assez de matière pour en faire un scénario digne de ce nom. On était en plein développement, on mettait le monde en place, et le jeu n'a jamais vraiment trouvé son rythme. Et je crois savoir pourquoi.
Ces films sont extrêmement frénétiques, l'action est implacable. Il faut aller là-bas et sauver le monde. Il faut aller là-bas et empêcher cette personne de se faire tuer, puis sauver le monde. Un jeu en monde ouvert offre justement ce genre de moments où l'histoire prend tout son sens.
Mais pour une grande partie du jeu, c'est beaucoup plus libre, on se balade et on fait ce qu'on veut. Je veux être libre, je veux aller ici et faire ce que je veux, et je veux aller là-bas et faire ce que je veux. C'est pour ça que jouer un criminel fonctionne bien : fondamentalement, personne ne vous dit quoi faire.
On essaie de créer une forme d'influence extérieure en faisant en sorte que certains personnages vous intègrent de force à l'histoire par moments. Mais pour un espion, ça ne marche pas vraiment, car il faut être contre la montre. Du coup, je me demande si c'est vraiment possible de faire un bon jeu d'espionnage en monde ouvert.
Espionnage et monde ouvert ne font pas bon ménage
Agent aurait gagné à être rebooté en jeu vidéo d'espionnage plus linéaire. Spécialisé dans les jeux en monde ouvert (GTA, Red Dead Redemption), Rockstar n'a donc jamais réussi à trouver la bonne formule pour Agent, désormais abandonné. Désormais, le studio développe Grand Theft Auto VI, tandis que Dan Houser conçoit deux univers inédits : American Caper et A Better Paradise.
Chose intéressante, IO Interactive développe actuellement 007 First Light, un jeu d'action et d'espionnage avec un jeune James Bond. Mais le studio danois, réputé pour la saga Hitman, privilégiera les zones ouvertes à un réel open world. Vous pouvez d'ailleurs précommander 007 First Light à 69,90 € chez Leclerc.
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| Clint008 Rédacteur - Testeur  |