CRITIQUE de En Avant : le nouveau Pixar qui flatte les rôlistes
Avec En Avant, Pixar explore une nouvelle fois des thèmes chers au studio tout en optant pour un angle inédit, où le jeu de rôle a sa place. Difficile de rester insensible aux qualités du film, qui apparaît cependant comme dispensable.
Une nouvelle aventure signée Pixar
L’histoire d’En Avant prend place dans un monde peuplé d’elfes, de centaures et de licornes, mais où la magie, dont l'utilisation était des plus compliquées, a laissé place aux nouvelles technologies, plus simples à prendre en main. Tout le monde a oublié les pratiques de l’ancienne époque... sauf peut-être Barley Lightfoot, un ado metalleux qui fait revivre la magie sous la forme de quêtes épiques dans ses jeux de rôle. Un loisir qui n’intéresse pas son frère Ian, un garçon intelligent, mais timide, qui peine à trouver sa place. Un jour, les deux frères découvrent un message de leur père, qu’ils ont perdu très tôt d’une maladie : ce dernier a conçu un sort permettant de le ramener une journée entière auprès de ses fils. Mais pour réaliser leur rêve de rencontrer leur père, Ian et Barley ont besoin d’une pierre de résurrection très rare : leur quête commence alors.
En Avant rappelle l’univers de Monstres et Compagnie.
Force est de constater que cette ambiance fonctionne plutôt bien et que la sauce prend dès les premières minutes, ce qui permet de très vite s’immerger dans l’aventure vécue par Ian et Barley. C’est un bon point, car la bande-annonce tout comme l’affiche et même le titre du film pouvaient laisser assez pensif face à ce que le métrage avait à proposer. Il ne s’agit cependant pas d’une mauvaise traduction puisque le titre original est Onward.
Les rôlistes ont des sentiments
L’une des bonnes idées du film est de se pencher sur l’univers du jeu de rôle papier : Barley vit sa quête par le prisme de ses bons vieux JDR et il s’agit d’un fil rouge important de l’intrigue. Certains détails et références parleront d’ailleurs aux adeptes de Donjons & Dragons, et Wizard of the Coast est même crédité au générique de fin pour l’aide apportée. Un détail qui ne trompe assurément pas. Les néophytes ne sont cependant pas perdus, et pourront découvrir cet univers par le prisme de Ian, qui est le second protagoniste du film, et celui dont la quête a finalement le plus de poids.
En Avant peut quand même arriver à tirer une larmichette aux spectateurs les plus sensibles.
Pour autant, En Avant n’est pas exempt de certains défauts, le plus évident étant probablement ses thèmes majeurs, qui ont tendance à se répéter ces derniers temps chez Pixar. Le film place la famille au centre de son histoire, mais également le deuil familial et la manière de le gérer, autant de thématiques déjà présentes au sein de Coco, sorti en 2017. Indéniablement, le film de Lee Unkrich réussit mieux à capter l’émotion et s’avère bien plus touchant de bout en bout, mais En Avant peut quand même arriver à tirer une larmichette aux spectateurs les plus sensibles : Pixar sait toujours comment faire vibrer la corde sensible auprès du public. Néanmoins, il faut espérer que le studio change un peu de registre à l’avenir, au risque de se répéter un peu trop.
En Avant a des atouts séduisants et s’il sait se montrer drôle, touchant et parfois inventif, il est assez évident qu’il ne marquera pas l’histoire du studio. Il manque un petit quelque chose, une étincelle d’originalité, pour faire du métrage de Dan Scanlon une œuvre essentielle dans la longue filmographie de Pixar. Sa sortie pourrait même passer inaperçue tant elle est assez peu mise en avant. Pour autant, vous passerez sans nul doute un bon moment devant En Avant, en particulier si l’univers de la fantasy et des jeux de rôles vous intéresse.
Note : 3 étoiles sur 5