TEST de Call of the Sea : n'est pas Firewatch qui veut, même avec du Lovecraft
Call of the Sea : Le premier jeu d'Out of the Blue n'a rien de marquant, mais il n'est pas à jeter pour autant.
Firewatch avec des énigmes ?
Lors de l'Inside Xbox en mai dernier, Raw Fury et Out of the Blue ont présenté Call of the Sea, un jeu d'aventure très coloré avec une direction artistique qui n'est pas sans rappeler celle de Firewatch, d'autant que le personnage principal est ici aussi doublé par Cissy Jones, comme Delilah dans le titre de Campo Santo. Sauf que Call of the Sea est avant tout un jeu d'énigmes, et que la magie a du mal à opérer.
Call of the Sea s'inspire grandement des écrits de H.P. Lovecraft, sans tomber dans l'horreur.
Car oui, Call of the Sea s'inspire grandement des écrits de l'auteur américain, sans tomber dans l'horreur (ce qui est suffisamment rare pour être apprécié), à grands coups de mal incurable, de visions étranges, de peuples oubliés et évidemment de Grands Anciens. Les fans hardcore de l'univers lovecraftien restent quand même sur leur faim, malgré la présence de monuments à l'architecture impossible ou de fresques intrigantes, le jeu reste très sage, PEGI 7 oblige. Le scénario reste cependant plaisant à suivre, le mystère s’épaissit au fil de l'aventure avec des références évidentes à H.P. Lovecraft, mais il n'arrive jamais vraiment à décoller ni à atteindre son paroxysme, même en fin de jeu. Graphiquement, le titre tourne comme un charme sur une Xbox Series S, les environnements arborent un style épuré (comme dans Firewatch) qui laissent place aux couleurs vives, du moins au début, la suite fait davantage penser aux Montagnes Hallucinées, mais tout au long de l'aventure, le titre d'Out of the Blue sait rester propre et lisible. Si la bande originale se fait discrète, c'est pour mieux laisser place à la voix de Cissy Jones, ce qui aurait pu être sympathique si le personnage de Norah n'avait pas la fâcheuse tendance à commenter tout le temps ce qui se passe devant elle. Oui Norah, le joueur a vu le campement à 10 m devant toi, oui il a vu qu'il s'agissait d'une photo de Harry, pas besoin de le dire à haute voix. Et à contrario, lors des passages à vide (lorsque le joueur bloque sur une énigme par exemple), c'est le calme plat, pas un seul indice donné par Norah (ou le jeu) pour guider le joueur, c'est entre lui et l'abîme du temps.
Une courte expédition chez les Grands Anciens.
Il convient cependant de différencier Firewatch et Call of the Sea par leur manière de raconter leurs histoires. Le premier est un vrai jeu narratif assez dirigiste et linéaire, tandis que le second qui nous intéresse aujourd'hui fait évoluer son scénario au fil des énigmes, car oui, ce titre est bien un jeu de réflexion, avec de forts relents de narration, mais qui demande quand même de se creuser un peu les méninges si nous n'êtes pas trop doués.
Call of the Sea n'est pas bien long.
Et c'est tant mieux, car Call of the Sea n'est pas bien long, le générique de fin pointe le bout de son nez en six heures environ (encore moins si vous êtes habitués aux casse-têtes), et s'il y a bien deux fins possibles, pas bien passionnantes d'ailleurs, elles ne changent que les deux dernières minutes de l'aventure, pas de quoi inciter le joueur à relancer une partie, ni même ne serait-ce que le dernier chapitre.
Call of the Sea est ce genre de jeu d'aventure pas désagréable à explorer, mais qui n'arrive pas à briller d'une quelconque manière pour laisser un souvenir impérissable, comme l'avait fait Firewatch par exemple. Si la direction artistique est vraiment sympathique au début de l'aventure, elle reste moins séduisante vers la fin, malgré ses références évidentes aux œuvres de Lovecraft. Les amateurs du romancier peuvent trouver leur bonheur dans le scénario et les décors, malgré un final très mou, tandis que les autres passeront leur chemin.
Call of the Sea est disponible sur PC, Xbox One et Xbox Series X et S. Le titre est inclus dans le Xbox Game Pass, à 29,99 € pour trois mois, ce qui reste le meilleur moyen d'essayer le jeu.
- Un scénario lovecraftien sans horreur, c'est peu courant...
- Direction artistique très jolie au début...
- L'interface épurée qui évite de faciliter l'aventure
- Les énigmes accessibles
- … mais il manque un petit quelque chose pour les fans hardcore
- … mais un peu moins après
- Les monologues de Norah, c'est vite lourd
- C'est court
Rédacteur - Testeur Clint008 |