TEST Dying Light 2 Stay Human : un pèlerinage tumultueux sur les traces du passé
Dying Light 2 : Après plus d'une centaine d'heures passées à arpenter Villedor, à quel point ce deuxième épisode a-t-il su nous séduire ?
Le monde de demain
En 2015, Techland lançait une nouvelle licence d'action-aventure en monde ouvert avec des « zombies », Dying Light. Sept ans se sont écoulés et c'est désormais sa suite qui prend la relève, se voulant plus ambitieuse que ce soit dans sa narration ou son gameplay mêlant à nouveau parkour et combat de mêlée. Nous venons de passer ces derniers jours à parcourir le terrain de jeu de Dying Light 2 Stay Human sur PS5 et pouvons d'ores et déjà vous dire que les déclarations du studio au sujet de la durée de vie n'étaient pas galvaudées. Il était en effet annoncé environ 80 heures pour compléter la campagne et l'ensemble des quêtes annexes lors d'une partie, et nous avons passé près de 110 heures à nous amuser en ayant encore une poignée de tâches à accomplir. Rien que le scénario principal devrait donc bien vous occuper une vingtaine d'heures sans souci et il n'est évidemment pas rare de se laisser attirer par les opportunités de l'open world, sans compter les mésaventures et essais infructueux au cours de défis. Et avant d'aller plus loin, sachez qu'il n'y a nul besoin d'avoir vécu l'aventure de Kyle Crane pour profiter de cet épisode, les néophytes n'auront aucun mal à l'apprécier pour ce qu'il est.
Dying Light 2 a su nous toucher à bien des reprises.
C'est dans ce contexte que nous incarnons Aiden, un Pèlerin vagabondant entre les campements en dehors des murs et donc doué pour la survie, notamment grâce à son aptitude au parkour. À la suite du prologue faisant office d'excellent tutoriel et d'introduction, il réussit à s'infiltrer dans Villedor en quête de sa sœur Mia, qu'il a perdue de vue à la suite d'un incendie étant enfant, un fil rouge narratif qui pourrait paraître dérisoire, mais qui nous tient en haleine jusqu'au bout, avec un démarrage un peu lent, une deuxième partie bien plus rythmée et intense, et un final survenant un peu trop rapidement dans son enchaînement. Son casting de personnages principaux n'y est pas étranger, dans l'ensemble réussi et convaincant, nous plongeant dans les affaires locales et méandres de cette ville malgré nous. Hakon, Sophie, Lawan, Franck, Jack Matt, Waltz et tant d'autres... vous allez apprendre à en aimer certains, en détester d'autres, mais rarement à leur être totalement indifférent. Alors, certes, son écriture n'est peut-être pas toujours très fine, mais Dying Light 2 a su nous toucher à bien des reprises, même par l'intermédiaire de quêtes annexes ne payant pas de mine.
Dans tous les cas, rarement atteindre le générique de fin nous aura laissé un tel sentiment d'amertume, non pas en termes d'amusement, mais en voyant où nos actes nous ont mené sans la possibilité de retour en arrière, si ce n'est celle de continuer à expérimenter le contenu disponible avant l'épilogue évidemment. Une option de sauvegarde manuelle, voire un mode New Game+, n'aurait sans doute pas été de trop, car il est difficile de mettre de côté toutes ces heures passées à améliorer notre Aiden pour recommencer l'aventure, expérimenter les autres choix et corriger nos erreurs, encore plus quand il s'agit de la fin.
Les mille et une nuits
Outre l'attention portée à sa narration, Dying Light 2 peut avant tout compter sur son monde ouvert pour nous divertir, qui est une franche réussite, ne donnant jamais l'impression d'être trop vaste pour son propre bien et proposant une bonne densité favorisée par son contexte urbain. Véritable personnage à part entière, la ville subit quelques transformations résultant de nos choix ou de l'avancée de l'intrigue, l'un de ces changements nous ayant bien impressionné sur la fin. Globalement, deux vastes zones s'offrent à nous. D'un côté, le Vieux Villedor avec ses environnements assez ternes dans les rues et un peu plus verdoyants sur les toits végétalisés, proposant des bâtiments à échelle humaine et quelques structures plus imposantes. De l'autre, la Boucle Centrale est un vestige de la modernité avec ses buildings colorés au look identique et quelques gratte-ciels donnant littéralement le vertige. L'île de Saint-Paul qui en fait partie abrite pour sa part divers édifices religieux et se distingue aussi à sa manière. C'est un véritable melting-pot urbain qui nous est proposé, avec quelques autres surprises liées au scénario usant notamment du fait que l'attaque chimique précédemment évoquée a cloisonné ces grands espaces l'un de l'autre.
Dying Light 2 peut compter sur son monde ouvert pour nous divertir, une franche réussite.
Au gré des décisions scénaristiques et de notre exploration, il est possible d'attribuer les différents quartiers de Villedor aux Survivants ou aux Pacificateurs par l'intermédiaire de points d'intérêt prenant la forme de châteaux d'eau ou stations électriques, puis de débloquer des zones de repos qu'ils vont occuper sur les toits en remettant en état des moulins à vent. La face de la cité s'en trouve inexorablement changée puisque le premier groupe installe des équipements favorisant le parkour (tyroliennes, tremplins...) alors que l'autre place des pièges et infrastructures aidant à éliminer les menaces (voitures piégées, canons...). Maisons en bois, culture de potiron et tentures orange ou abris bleus et métal donnant un look très spartiate ? C'est aussi un choix d'esthétique qui s'offre à nous.
La bête humaine
Plus qu'un simple modificateur de difficulté, il en va aussi de la vie d'Aiden et par extension d'une grande partie des habitants en ville, qui sont infectés par le virus sans s'être transformés et portent tous un Biomarqueur servant à suivre l'évolution de la maladie dans les zones sombres. En effet, en dehors des abris disposant de lampes UV et de la lumière du jour, nous n'avons qu'un temps limité pour explorer les intérieurs avant de mourir, matérialisé par un compte à rebours à l'écran. Fort heureusement, la prise d'Inhibiteurs permet d'augmenter la limite de 5 à plus de 15 minutes, mais gare aux déchets toxiques réduisant drastiquement cette durée ! Ces collectibles au nombre de 126 accroissent également notre endurance et notre santé, un point étant attribué à chaque fois que nous en récupérons trois. La différence se fait sentir sur le long terme et ce n'est pas la seule manière de nous améliorer.
L'évolution se fait bien sentir sur la durée.
Et tenez-vous bien, cette progression en entraîne une autre, le rang de joueur, allant jusqu'à 9. C'est ce dernier qui détermine le niveau de l'équipement ramassé et de celui vendu en boutiques. Avant d'achever le scénario, vous ne croiserez au pire que des ennemis de niveau 6 lors des missions, une limitation qui s'applique malheureusement au loot, mais pas au contenu des boutiques (qui coûte cher) et nous aura un peu ennuyé alors que certaines activités annexes faisaient apparaître des menaces de niveau 8, celui auquel nous étions alors. La puissance, et donc les dégâts infligés, ainsi que la résistance adverse variant selon ce facteur, il nous apparaît que bloquer ce paramètre derrière la complétion de l'histoire n'a pas vraiment de sens, les affrontements de boss n'étant pas compliqué, ni originaux, de toute manière (en Normal, pouvant être modifié à tout moment). Oui, la plupart des rencontres se résument à esquiver et taper. Par ailleurs, l'IA a tendance à un peu trop se laisser faire, du moins côté humains. Pour autant, le système de combat fait parfaitement l'affaire et offre diverses possibilités, et c'est un réel plaisir sadique de trancher un membre précis tout en voyant le sang gicler !
En plus de ça divers accessoires sont à notre disposition (cocktail Molotov, couteaux de lancer, mines...) ainsi que des consommables (médicaments, divers boosters sous forme d'inhalateurs) dont la majorité est craftable en ayant amassé suffisamment de ressources et acheté le plan correspondant auprès d'un Maître-Artisan. Chez ce même type de PNJ, nous pouvons d'ailleurs les améliorer pour les rendre plus efficaces, moyennant là encore des matériaux ramassés et des trophées obtenus sur les cadavres des Infectés spéciaux. Des outils de Traceurs nocturnes se débloquent enfin au fil de l'aventure et nécessitent du matériel militaire pour être upgradés, à récupérer dans des caisses larguées sur certains toits.
Aiden est dans la place !
Deux d'entre eux donnent au parkour de nouvelles dimensions. Le premier n'est autre que la grande nouveauté de cette suite, le parapente, indispensable pour nous envoler vers certaines hauteurs en utilisant les grilles de ventilation nous propulsant en l'air et dont le maniement est réellement plaisant une fois bien maîtrisé. Le deuxième, qui se débloque assez tardivement, c'est le grappin, permettant de nous accrocher à tous types d'éléments du décor et de nous balancer pour franchir des précipices, se révélant même utile au combat. La combinaison de ces outils à nos aptitudes rend la navigation très grisante lorsque tout est exécuté au millimètre près.
Le maniement du parapente est réellement plaisant une fois bien maîtrisé.
D'autres points d'intérêt sur la carte sont liés au GRE, avec des anomalies nous faisant combattre un Revenant la nuit au sein d'une zone délimitée et des centres de quarantaine sur plusieurs étages tous construits sur le même modèle, mais avec un agencement un peu différent à chaque fois, demandant de récupérer 4 Inhibiteurs tout en nous frayant un chemin parmi les hordes d'Infectés locaux. Ces deux-là sont bien fun en plus de nous récompenser comme il se doit. Des cavités sombres, magasins à l'abandon et convois sont eux des sources de loot et ressources renouvelables à piller, sans parler des multiples intérieurs regorgeant de matériaux utiles. Si vous n'êtes pas fan du crochetage, il va falloir vous y mettre, car c'est une technique essentielle et qui demande une sacrée précision pour les serrures les plus récalcitrantes. Des coffres forts nécessitent eux de dénicher au préalable le bon code, qui n'est jamais bien loin. Nous retrouvons aussi des camps de bandits à nettoyer, en nombre très limité rassurez-vous et tous uniques, des rencontres aléatoires variées, des stations de métro où il faut réactiver l'électricité et qui permettent les voyages rapides entre les zones, et des tours radio bien haut perchées, nous aidant à trouver plus facilement les Inhibiteurs une fois activées. Enfin, du côté des bâtiments de faction à attribuer, les châteaux d'eau nous les font escalader et les stations électriques demandent de raccorder des bornes à l'aide d'un câble ayant une longueur définie, ajoutant un côté puzzle qui se complexifie intelligemment entre chaque, allant même jusqu'à nous faire nager dans la pénombre pour cela.
Le pèlerinage de toute une vie
Au cours de ce test, nous avons dans un premier temps eu accès à la version 1.0.0 qui accusait de graves problèmes audios lors de discussions rendues muettes, les sous-titres nous sauvant alors la mise, du moins si eux aussi ne disparaissaient pas. À priori, cela ne devrait plus arriver désormais. Un premier patch massif de 6,46 Go ayant corrigé plus de 900 bugs en amont du lancement et deux autres d'environ 250 Mo chacun ayant suivi. Pour autant, cela ne changera pas le fait que la VF laisse par moment à désirer, avec des intonations à côté de la plaque, des voix ne collant pas au personnage (imaginez un vieillard parlant comme un adolescent) ou changeant littéralement au cours de la discussion (une gamine parlant d'un coup comme une femme d'âge mûr). Par moment, la traduction des sous-titres ne colle d'ailleurs pas exactement avec ce qui est dit. D'ailleurs, des éléments sont restés en anglais, comme le « respawn unlocked » dans un château d'eau, et nous avons même noté des manquements dans la transcription du code évoqué plus haut, heureusement qu'il y avait un visuel.
Dying Light 2 Stay Human est une franche réussite qui nous a grandement séduit et longuement occupé.
En termes de graphismes, nous avons opté pour le mode Performance offrant du 1080p à 60 fps, un framerate qui se ressent et dont nous ne pouvons plus nous passer. Que ce soit avec les modes Résolution pour jouer en 4K ou Qualité pour bénéficier du ray tracing (qui ne nous a pas semblé apporter grand-chose), la baisse du nombre d'images par seconde à 30 fps ne vaut vraiment pas le sacrifice et peut limite donner la nausée en déplaçant la caméra et lors de déplacements vifs, pourtant nous sommes habitués à jouer à des FPS. Ce qui est sûr, c'est que sans être une claque graphique, Dying Light 2 est beau et se laisse même contempler, surtout depuis les plus hauts toits, avec des jeux de lumière crédibles. Dernier point et non des moindres, même si nous n'avons pas énormément à dire sur le sujet, la bande-son composée par Olivier Derivière est vraiment géniale, accompagnant parfaitement les évènements marquants de l'intrigue et nos escapades.
Même s'il n'est pas parfait, Dying Light 2 Stay Human est une franche réussite qui nous a grandement séduit et longuement occupé. Son riche monde ouvert est cohérent, regorgeant d'activités à effectuer sans paraître trop redondantes, sa narration fait un bond en avant tout en restant assez classique et son gameplay a été raffiné, procurant un réel sentiment de liberté dans l'exploration via le parkour et l'approche des combats. Une fois le virus attrapé, difficile de lâcher la manette, notre premier coup de cœur de cette année !
Notez qu'avec un suivi prévu sur au moins 5 ans, une partie des défauts techniques cités devraient rapidement être de l'histoire ancienne, du moins nous l'espérons. Pour terminer, il est possible de jouer en coopération depuis le lancement officiel, une fonctionnalité que nous n'avons en revanche pas eu l'occasion d'essayer pour le moment, mais qui ne peut qu'ajouter plus de fun à l'expérience globale.
Vous pouvez vous procurer Dying Light 2 Stay Human en consultant notre guide d'achat.
- Un scénario prenant bien qu'assez convenu au final
- Un vaste monde ouvert invitant à l'exploration et bien rempli
- Les sensations grisantes du parkour enrichies avec le parapente
- Un système de combat efficace
- Une progression perceptible sur la longueur
- Une durée de vie impressionnante avec du contenu annexe assez qualitatif
- La bande-son qui régale avec son thème principal restant en tête
- (Des easter eggs franchement bien trouvés)
- La VF et ses sous-titres dénaturant par moment le propos ou les personnages
- Des bugs pas toujours amusants
- L'IA, peut mieux faire
- La lampe qui s'éteint durant les discussions et cinématiques
- (Un mode New Game+ ou un meilleur contrôle de notre sauvegarde ne seraient pas de trop)