TEST Humankind : le challenger est-il à la hauteur du grand Civilization ?
Humankind : Amplitude tente la confrontation directe avec le roi du 4X historique. Les Français sont loin d'avoir perdu la bataille.
Une Civilization peut en cacher une autre
Vivre avec le spectre de la mythique licence Civilization, c'est la vie qu'a choisi de mener Humankind, un titre dévoilé en 2019 et qui ressemble à s'y méprendre à la série de Sid Meier. Une nation qui débute son aventure au Néolithique et qui doit étendre ses colonies à travers le monde pour prospérer jusqu'à l'ère moderne, ça ne vous rappelle rien comme pitch ? Il n'y a pas que le contexte qui soit identique. Humankind reprend à son compte la plupart des mécaniques qui ont fait les beaux jours de la série et du 4X en général. Exploration, construction de bâtiments et de quartiers, projets communs, influence, recherche scientifique, recrutement des unités... Tous ces points ultra importants sont plus ou moins des copiés-collés de Civilization. Nous ne pouvons pas en vouloir à Amplitude de piquer des idées de jouabilité à son illustre modèle. Au moins, la messe est dite et nous savons directement que nous avons affaire à un contenu riche qui ne lésine pas sur l'aspect stratégique de nos décisions. Le contrecoup, c'est qu'il n'y a aucune surprise dans la découverte. 80 % du temps, Humankind n'est qu'un énorme déjà-vu qui devient très vite un déjà-joué pour les vétérans de Civilization.
Il y a des concepts qui peuvent échapper aux non-initiés.
Parmi les trucs nouveaux, nous devons aussi avouer qu'il y a des concepts qui peuvent échapper aux non-initiés, faute d'explications claires. Nous pensons par exemple à l'expansion de nos territoires, un poil différente par rapport à ce dont nous avons l'habitude. Il faut ici réclamer les différents secteurs de la planète à l'aide d'avant-postes. Les laisser tels quels ne nous rapporte rien, à part l'exploitation des ressources stratégiques et luxueuses. Vous devrez rapidement choisir entre les faire évoluer en ville ou les rattacher à des villes déjà existantes. Cette dernière idée n'est pas claire alors qu'elle est pourtant capitale. En faisant cela, vous fusionnez la population et la richesse de votre colonie avec celles déjà existantes. Le nombre de villes étant limité dans Humankind, il faut considérer cette option avec stratégie, du moins après l'avoir comprise. Il en va de même pour l'impact de l'influence ou de la religion, changeant la face du monde sans que nous sachions forcément comment l'altérer lors des premières parties.
Brassage social
Nous l'avons dit, l'objectif au bout du compte est de traverser les âges de la manière la plus glorieuse possible. Ce n'est pas juste une façon de parler, la Gloire représente réellement votre score général dans Humankind, et c'est là-dessus que va se baser le titre pour déterminer votre classement à la fin de la partie. Pas bien compliquée la condition de victoire, et là encore c'est du vu et revu. La façon de faire n'a d'ailleurs rien de folichon non plus. Nous passons notre partie à courir après les points, et par extension, après les Étoiles d'ère qui sont votre principale source de renommée. Pour les obtenir, il suffit de remplir des objectifs dans les sept catégories de développement : construction, culture, science, finance, militaire, expansion et croissance de population, sachant que vous pouvez en obtenir trois par domaine et par époque. Ce que vous allez faire de ces étoiles est déjà beaucoup plus intéressant.
Humankind est un 4X plus complet que ses concurrents.
En choisissant de la sorte, vous n'adoptez pas qu'une nouvelle unité, un bâtiment et un bonus passif. La nation de votre choix a également une spécialisation primordiale correspondant à l'un des sept domaines mentionnés plus haut. Elle gagne ainsi plus de gloire dans son domaine de prédilection en plus d'avoir une capacité spéciale qui lui permet d'évoluer en adéquation avec celui-ci. Une faction scientifique peut par exemple convertir toute sa main d'œuvre et sa production d'or dans le développement de la recherche pendant plus de cinq tours. Ce que nous aimons dans cette idée de métissage, c'est la souplesse qui se dégage du titre grâce à elle. Il est parfaitement possible de passer d'une société guerrière à une civilisation basée sur le commerce.
Ce qui commence par de petites escarmouches improvisées et dispersées aux quatre coins de votre royaume devient vite une machine de guerre organisée. À mesure que la technologie s'améliore, vos armées peuvent accueillir plus de troupes en leur sein. Plus de soldats, c'est aussi des batailles plus grandes. Pour peu que vous ayez des renforts prêts à rejoindre le combat, les affrontements deviennent vite dantesques. Il est intéressant de préciser que les combats n'arrêtent pas le jeu le temps qu'ils se terminent. Vous continuez de gérer votre empire et de batailler en même temps, tour après tour. C'est un peu déstabilisant au tout début et cela fait partie des mécaniques qui mériteraient d'être approfondies, mais au final, les guerres s'étalent sur plusieurs tours et n'en sont que plus épiques.
Dans les grandes lignes Humankind est un Civilization qui s'assume. Bien qu'il essaie, il est difficile pour le jeu d'Amplitude de cacher ses ressemblances qui le font souvent rester dans l'ombre de son mentor. Ce n'est pourtant pas faute de sortir de nombreuses idées originales. Le fait est qu'elles sont souvent trop mineures ou mal expliquées pour vraiment s'inscrire dans un cadre de renouveau. Nous avons quand même la conviction que Humankind est un 4X plus complet que ses concurrents et peut-être même l'un des plus riches à l'heure actuelle. Ce n'est sans doute pas étranger à cette histoire de compilation de culture qui donne une dynamique originale à la gestion de votre faction, ainsi que ses nombreuses mécaniques qui impliquent des choix avec une subtilité que nous apprécions.
La Digital Deluxe Edition d'Humankind est à 47,99 € au lieu de 59,99 € sur Gamesplanet.
- Plus complet que ses concurrents
- Les Étoiles d'ère, une idée de progression originale
- Mixer les civilisations
- Un gameplay changeant à chaque ère
- Des combats classiques, mais solides
- Encore un peu trop dans l'ombre de Civilization
- Diplomatie trop simpliste
- Une poignée de mécaniques pas claires