TEST - Bodycount : le raté de l'année 2011 ?

Côté gameplay, Bodycount ne fera pas l'unanimité. La faute à un personnage d'une lourdeur mal dosée et d'un système de couverture très aléatoire (c'est comme avec les canards, si vous arrivez à vous couvrir, c'est une grande victoire). Le système de visée pourrait également en choquer plus d'un dès le début. En effet, quelle que soit l'arme, il est impossible de regarder à la mire afin d'enchaîner les tirs dans la tête, a contrario de tous les autres FPS qui proposent ce type de visée, et il faudra se contenter d'un zoom ô combien peu précis. Continuons d'en parler de ce système qui se veut original, mais qui est au final très inconfortable. La touche dédiée, , est en fait divisée en deux : si nous pressons le bouton jusqu'au bout, le personnage vise, mais devient incapable d'avancer et de reculer, et ne peut bouger que de haut en bas, et de droite à gauche. Pour viser tout en continuant de se mouvoir, il suffit de ne pas appuyer au maximum sur la touche. Dès lors, imaginez le nombre de situations incongrues où un joueur veut avancer tout en visant, mais se retrouve bloqué parce qu'il a appuyé trop loin sur . C'est certes un coup de main à maîtriser grâce à un temps d'adaptation, mais le système aurait pu être bien plus simple et attrayant.

Manier son personnage n'est pas chose aisée dans Bodycount, mais affronter une armée de soldats au QI d'huître (et encore, cela est insulter les huîtres) rend la campagne un peu plus facile. En effet, rarement un jeu aura eu une Intelligence Artificielle aussi basse. La plupart du temps, les ennemis se contentent de rester debout et de nous mitrailler. Cependant, lorsqu'un éclair de génie les traverse, ils osent essayer de nous contourner, mais toujours sans se protéger ou se mettre à couvert. Autant dire que ça ressemble plus à un bon vieux Duck Hunt sur NES.

Le titre essaye cependant de se frayer un chemin vers l'originalité en instaurant un système de bonus. En tuant un ennemi, des sortes de pastilles "Info" apparaissent à côté du cadavre (comme sur la capture plus bas). Et le nombre varie suivant le multiplicateur de bonus et la façon dont nous tuons les vilains : un tir dans la tête, dans le dos, un meurtre à la grenade ou à la mine font augmenter le multiplicateur. Au final, les points Info remplissent la jauge de bonus qui permet d'utiliser ces derniers : balles explosives, capacités physiques accrues, élimination directe des membres de La Target aux alentours ou frappe aérienne viendront ainsi nous faciliter les missions.

Les objectifs peu diversifiés n'aident pas à atténuer le sentiment de moquerie dont nous sommes envahis manette en mains. Le plus souvent, il suffit d'aller tuer un ennemi précis, ou d'appuyer sur un bouton. Même constat pour les phases de jeu. Bodycount se contente de nous larguer dans des zones afin d'accomplir les objectifs. N'espérez pas avoir droit à une petite phase de véhicules ou de sniper. À la limite, un niveau se la joue un peu infiltration, mais devient vite impossible à réaliser dans ce sens parce que les ennemis devinent systématiquement notre position.