TEST de Scarlet Nexus : un excellent cru pour le nouvel Action-RPG Brain Punk de Bandai Namco
Scarlet Nexus : Nous avions été carrément emballés par la preview du jeu il y a un peu moins de deux mois et il nous tardait de découvrir l'ensemble du titre dans sa version finale pour vous en dire plus. Alors, est-ce que nos premières impressions positives dans l'univers Brain Punk sont confirmées ?
Une nouvelle licence qui pose les bases d'un univers transmédia
Scarlet Nexus est le nouveau projet de vétérans de l'Action-RPG chez Bandai Namco Entertainment. Le studio est très connu pour ses nombreuses adaptations de mangas et d'anime en jeux vidéo, ainsi que pour des séries RPG fleuves et plus particulièrement dans le sous-genre de l'Action-RPG, avec la série des Tales of. C'est d'ailleurs un ancien de la franchise, Kenji Anabuki, qui avait travaillé en 2008 sur Tales of Vesperia ou en 2012 sur Tales of Xilia 2, accompagné du producteur Keita Iizuka, qui nous proposent une nouvelle licence pour l'éditeur japonais avec ce Scarlet Nexus. Annoncé depuis mai 2020 lors d'un évènement Xbox, le jeu est en gestation depuis plus de 4 ans et les développeurs ont de gros projets pour la franchise. Mais du coup, réunir tous ces talents, cela paye-t-il ?
En plus d'un jeu vidéo, l'éditeur Bandai Namco s'est associé avec le studio d'animation Sunrise pour sortir en parallèle une série d'animation Scarlet Nexus.
Il faut déjà expliquer pourquoi nous parlons de Brain Punk. Dans un avenir lointain, après la découverte d'une hormone cérébrale de type psionique, les humains développent des pouvoirs extra-sensoriels, changeant à jamais la face du monde. À l'aube de cette nouvelle ère, résultant d'un cataclysme nommé Le printemps de l'Extinction, d'étranges mutants appelés Autres dotés d'un certain appétit pour les cerveaux humains tombent littéralement du ciel. Très vite, le monde se rend compte que seules des mesures extrêmes peuvent venir à bout de ces créatures, insensibles aux armes conventionnelles, et que son unique chance de survie réside dans des êtres aux capacités extrasensorielles ultradéveloppées appelés les Psioniques.
Au niveau de son organisation, la BEA est composée de deux régiments. L'un commandé par le général Fubuki, l'autre par le major Karen. Chaque régiment comprend plusieurs compagnies et chacune d'elle plusieurs pelotons. Les pouvoirs psy de ces recrues deviennent instables et perdent en puissance avec l'âge et la croissance. C'est pour cela que les soldats de la BEA subissent un traitement anti-âge pour stopper leur croissance. Il leur a été expliqué tout cela pendant leur enrôlement et le traitement est intégré dans les repas, au point que les soldats oublient parfois qu'ils sont traités de force pour maximiser leur longévité au combat et donc leur utilité. Un destin tragique, mais faire carrière dans la BEA peut aussi vous apporter la gloire des projecteurs. Chaque fois qu'une escouade de Gardiens empêche une invasion de monstres, les Corbeaux (les drones de la presse) sont là pour tout enregistrer et même interviewer les stars de la brigade. Nous retrouvons d'ailleurs toujours quelques badauds sur les bords de l'académie qui aspirent à devenir Gardiens ou simplement pouvoir récupérer un autographe ou échanger quelques mots avec leurs modèles.
Un jeu qui intègre deux campagnes distinctes et complémentaires !
Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant lors de la preview que les deux personnages jouables n'étaient pas de simples gender swap pour permettre d'incarner au choix un héros ou une héroïne qui ont ensuite exactement le même type de gameplay et le même déroulé narratif. Les développeurs ont bel et bien prévu une campagne miroir qui vous impose de jouer deux fois le titre en alternant les personnages pour avoir tous les points de vue de cette histoire complexe !
La structure du jeu est assez linéaire, mais pour une bonne raison.
La structure du jeu est assez linéaire, mais pour une bonne raison. Elle alterne passages narratifs, combats, missions principales et activités secondaires annexes. Vous intégrez à la BEA un peloton qui est différent selon le personnage et donc vos compagnons de route varient tout autant. Nous nous retrouvons parfois à croiser notre alter ego lors d'évènements communs, mais le scénario est tellement bourré de rebondissements qu'il faut obligatoirement jouer les deux personnages à la suite pour saisir les tenants et aboutissants de l'histoire. Nous ne saurions trop vous conseiller de commencer avec Yuito, qui semble avoir été écrit comme le scénario principal, mais Kasane n'est pas en reste d'éléments clés. C'est quasi impossible de départager les deux scénarios tant ils sont complémentaires.
Le gameplay Action-RPG gravitationnel vient d'être inventé
Au niveau de nos compagnons de route, ils ne sont pas juste là pour servir à consolider le scénario ou à être habillés par vos soins avec l'éditeur de costumes, ils font partie intégrante du gameplay Action-RPG. Nous ne dirigeons bien que notre personnage principal, mais nous pouvons emmener jusqu'à 4 Gardiens additionnels, nouvelles recrues comme nous ou bien supérieurs hiérarchiques parfois. Chacun possède son pouvoir psionique, que nous pouvons combiner à loisir jusqu'à débloquer une compétence qui permet d'activer les quatre en simultané. Ils sont très variés : certains enflamment ou électrisent vos attaques, d'autres ralentissent le temps, vous permettent de vous téléporter, de voir à travers la brume, de consolider votre défense, etc.
Vous pouvez à la manière de Control, le jeu de Remedy, utiliser une grande partie des objets du décor pour les balancer sur les Autres et enchaîner des combos en alternant coups d'épée ou de couteaux et pouvoirs télékinésiques.
Pour encore rendre les affrontements plus variés, nous disposons du SAC (Système d'Armes de Combat), une connexion inter-cerveaux via un câble virtuel qui permet d'utiliser temporairement les pouvoirs des alliés. Le menu du SAC s’affiche en bas à droite de l'écran pendant les combats. Appuyer sur les 4 boutons de façade active le SAC correspondant à chaque emplacement. La durée effective du SAC varie selon les pouvoirs. Il est tout à fait possible d'interrompre un pouvoir en cours pour conserver de la jauge et réduire la durée du cooldown.
Il existe aussi des éléments environnementaux qui permettent de déclencher des coups spéciaux avec des objets précis du décor. Vous consommez alors la jauge de psychokinésie et attaquez avec des objets énormes. Une fois l'ennemi touché, le joueur doit réussir une série de Quick Time Event (QTE) affichée à l'écran, qui varie en fonction des objets, pour porter des attaques supplémentaires dévastatrices. Nous pouvons de cette manière nettoyer un couloir de métro désaffecté de tous ses ennemis avec un wagon de train ou encore faire tomber un échafaudage géant sur le crane d'un boss résistant. Les opportunités sont nombreuses et très fun à exécuter.
Au niveau de la technique, c'est presque irréprochable
Pour faire court concernant la partie technique, peu importe votre plateforme, vous bénéficierez de la même fidélité visuelle. Nous pouvons activer quelques paramètres additionnels sur PC, mais dans l'ensemble, les visuels et l'identité artistique du jeu sont préservés et similaires, peu importe votre plateforme. Seuls la résolution et le nombre d'images par seconde changeront. Sur PC, PS5 et Xbox Series X, vous pouvez bénéficier de la 4K native à 60 images par secondes (et plus sur ordinateur). Sur PS4 et Xbox One, la résolution est en 1080p, mais il faut accepter de jouer à 30 images par seconde. Nous n'avons par contre pas la certitude qu'un mode Performance existe sur PS4 Pro et Xbox One X, afin de choisir entre 30 et 60 fps. C'est un peu la seule déception de ce côté, d'avoir un Action-RPG si nerveux et dynamique tourner seulement à 30 fps.
Les visuels sont vraiment excellents.
Maintenant, les visuels sont vraiment excellents et font honneur aux artworks et à la direction artistique globale du titre. D'ailleurs, les cinématiques en temps réel du jeu sont plus détaillées et belles que l'anime officiel de Sunrise ! C'est dire le chemin parcouru pour réaliser cette 3D spécifique qui mixe cel-shading pour les personnages et un rendu plus réaliste, mais volontairement terne, pour les bâtiments et les environnements. Les néons Brain Punk et les fils rouges représentant les connexions au réseau central sont là pour compléter cette DA totalement dingue.
Nous tenons aussi à tirer notre chapeau à Kouta Ochiai, directeur artistique de Scarlet Nexus, pour avoir imaginé ces décors futuristes originaux, un look graphique qui dépasse l'anime japonais traditionnel, mais surtout un bestiaire complètement barré de monstres bigarrés en tout genre. Tout le long de l'histoire, nous nous demandons d'où proviennent vraiment ces monstruosités, un peu à la manière de l'Attack des Titans. Les designs des Autres partent dans tous les sens, mais avec une certaine cohésion. Nous retrouvons toujours des morceaux d'animaux, d'objet d'antan comme des corsets vintages ou des klaxons d'époque, des métaux rappelant de la tuyauterie, des ampoules, des jambes de danseuses, des plantes... Bref, le tout est indescriptible, mais sublime à regarder ! Idem pour les quartiers de la ville de Suoh qui mêlent l'architecture japonaise traditionnelle à des monuments plus récents des années 90 (comme la Tour de Tokyo, utilisée pour servir de bâtiment officiel de la BEA) en passant par les néons et câbles futuristes pour donner ce côté SF et Brain Punk.
La musique et le travail sonore sont tout aussi qualitatifs. Nous profitons d'un doublage anglais et japonais, avec dans les deux cas des voix connues dans le casting. Et pour accompagner tout ça, les pistes sonores alternent des thèmes orchestraux lors de la plupart des séquences, qui sont parfois ponctuées de quelques singles JPOP, comme l'ouverture animée du jeu Dream in Drive joué par le groupe The Oral Cigarettes.
Vous l'avez compris, Scarlet Nexus c'est un quasi-sans-faute pour Bandai Namco Entertainment, qui lance là une nouvelle franchise pleine d'avenir. L'univers nous rend immédiatement curieux, nous nous efforçons de vouloir comprendre d'où viennent et qui sont ces Autres. Les intrigues politiques et narratives en coulisse vont vous tenir en haleine tout le long et, une fois terminé, après avoir enchaîné les deux campagnes d'environ 25 à 30 heures chacune, vous en redemanderez ! Bandai Namco n'est pas bête, vous êtes d'ailleurs invités cordialement à regarder la diffusion de l'anime Scarlet Nexus, qui propose son premier épisode en VOSTFR librement sur Internet ! Chez nous, il faudra suivre la suite chez Wakanime dès le 1er juillet ! Il y a tellement à raconter dans cet univers où tous les personnages, même secondaires, sont multifacettes et attachants. Sans parler des rebondissements scénaristiques, qui risquent de vous motiver à relancer la seconde campagne pour comprendre tout ce qui s'y passe et tirer le maximum de ce jeu unique et si plaisant ! Pour une fois, nous sommes en face d'un jeu parfaitement équilibré qui plait autant à travers ce qu'il nous raconte qu'avec son gameplay efficace et profond. Vivement la suite !
Vous pouvez acheter Scarlet Nexus à la Fnac à partir de 59,99 €.
- L'histoire palpitante
- La direction artistique
- Les combats dynamiques
- La profondeur et les possibilités de gameplay
- La double campagne avec 2 points de vue différents
- Un jeu assez linéaire
- Level design simpliste
- Seulement 30 fps sur PS4 et Xbox One
- Un peu de ghosting lié au TAA (à 30 fps)
- Des boss fight peu inspirés