TEST Theatrhythm Final Bar Line : 35 ans de virtuosité célébrés en rythme
Après des années d'attente, les mélomanes et amateurs de jeux de rythme peuvent à nouveau redécouvrir en musique la licence Final Fantasy dans un Theatrhythm inédit. A-t-il su nous captiver ?
Musical Battle at the Big Bridge
À l'époque bénie de la 3DS, les développeurs d'indieszero et Square Enix ont donné naissance à deux jeux de rythme Theatrhythm Final Fantasy, une série qui s'est même déclinée par la suite du côté de Dragon Quest dans l'Archipel. Depuis, les joueurs japonais ont été mis au défi avec la version arcade All-Star Carnival, dont le gameplay a grandement été repris dans Theatrhythm Final Bar Line, un épisode sorti cette fois sur Switch et PS4, abandonnant donc les contrôles tactiles si plaisants des premiers jeux. Nous avons passé une quarantaine d'heures dessus ces dernières semaines dans sa déclinaison sur la console de Nintendo, il est donc désormais l'heure du grand récital.
La bande-son de Final Bar Line est formidable.
L'éditeur nous a par ailleurs fourni l'édition Deluxe, qui inclus d'emblée 27 pistes supplémentaires et le premier Passe saisonnier avec à ce jour des compositions issues de Live A Live et SaGa, et prochainement d'autres de cette licence ainsi que NieR et The World Ends With You. Deux autres pass du genre sont aussi prévus, tous facturés 14,99 €, pour un total de 90 titres en DLC. La démarche mercantile peut faire grincer des dents, mais le contenu de base est généreux et ces ajouts proviennent de toute manière d'autres séries de Square Enix, ce n'est donc que du bonus pour les joueurs les plus investis. En revanche, il est bien moins acceptable que des classiques comme Zanarkand, Real Emotion voire Zero soient bloqués derrière l'achat de cette édition Deluxe, même si les deux dernières citées étaient déjà en DLC dans Curtain Call. Parmi les autres choix légèrement discutables selon nous, mais rien de bien méchant, nous notons la présence de bien trop de variantes du classique Battle at the Big Bridge avec pas moins de 7 déclinaisons (dont Raffaello Battle). Laisser la place à d'autres thèmes moins connus n'aurait pas fait de mal. De même, et c'est purement personnel, nous ne comprenons pas le choix d'avoir mis l'arrangement d'Utakata de Record Keeper plutôt que la version de Type-0 HD. En termes d'ajouts notables, Final Bar Line propose sinon bien plus de pistes de FFXIV provenant de ses extensions jusqu'à Shadowbringers, inclut évidemment des morceaux de FFXV et FFVII Remake et a même été jusqu'à en ajouter une poignée du récent Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin, parce qu'un peu plus de chaos ne peut pas faire de mal !
Avec comme seule optique dans un premier temps que de jouer chaque musique en difficulté Basique, sans recherche de performance, il nous a ainsi fallu un peu plus de 34 heures. Même si vous êtes un novice des jeux de rythme, vous devriez donc pleinement y trouver votre compte et vous amuser sans rencontrer trop de souci, car seuls quelques niveaux sont un peu plus coriaces en raison de la vitesse de défilement accélérée, voire trop lente pour d'autres, nécessitant d'adapter notre timing de réaction. Et qui dit RPG implique la présence d'un boss final. En arrivant au bout de la Série Theatrhythm et en ayant accumulé suffisamment de Rythmie, un score global augmentant à chaque partie terminée, ce bon vieux Chaos vient donc nous défier au cours d'un medley duquel découlent les crédits du jeu, sans pour autant en marquer la fin. Nous l'avons vu défiler après seulement dix petites heures, c'est dire. Après cela, nous débloquons l'Endless World, qui comme son nom le laisse entendre consiste à réussir le plus de niveaux à la suite. La subtilité, c'est que nous ne possédons que trois vies et devons remplir la quête associée au niveau sélectionné pour continuer. Il ne suffit donc pas de réussir le morceau. Heureusement, du moins dans ce que nous avons vu lors de nos premières tentatives, plusieurs choix de musiques s'offrent à nous, chacune avec ses propres objectifs.
Un gameplay mené à la baguette
En guise de récompenses, nous recevons notamment des CollectaCartes réparties en plusieurs catégories, 1 225 étant à collectionner, des apparences de Mogs, vaisseaux iconiques de la licence, objets d'amélioration ou d'aide à sélectionner en début de niveau (potions, œufs d'EXP) et des bonus liés à la Rythmie. Ces derniers prennent la forme de visuels des personnages pour notre ProfiCarte, qui comme son nom l'indique fait office de profil de joueur en répertoriant nos informations principales, dont le nombre d'Exploits accomplis (100 sont à réaliser) et notre taux d'Achèvement global. Outre des illustrations en 2D vraiment sublimes, nous retrouvons également des Art CG, mais aussi tous les modèles 3D du jeu dont les poses sont interchangeables. Cette ProfiCarte étant envoyée aux joueurs avec qui nous nous amusons en multi, ce genre de détail ne peut que faire plaisir pour montrer nos préférences.
Y goûter, c'est devenir accro !
Nous avons par ailleurs été confrontés à des cas où la précision semblait être moindre en ne réalisant pas exactement la diagonale demandée. Pire encore, un souci d'input est clairement présent dans This Is the End for You! (FFCC The Crystal Bearers) en Basique en y jouant en Portable avec les Joy-Con, une double flèche diagonale vers la gauche résultant systématiquement d'un Mauvais (nous avons réessayé plusieurs fois, avec différents timings, etc.), obligeant à réaliser parfaitement ladite diagonale. Avec notre Pro Controller, le souci n'a pas eu lieu… Autre souci reproductible constaté, dans Vana'diel March (toujours en Basique), le curseur reste figé un moment au milieu alors que notre déplacement du joystick continue d'être bien pris en compte. Un sacré élément perturbateur.
De plus, il est possible de jouer à chaque niveau en mode Standard, en Duo sur le même écran (chaque joueur dispose de ses propres notes) et en mode Simple ne nécessitant qu'une touche, même en FMS, sans les sticks. N'allez pas croire que cela rend les stages Ultime super faciles, même si cela aide forcément un peu. Chaque mode et difficulté disposant de sa propre grille de score, cela multiplie la durée de vie déjà fort conséquente. Scoring oblige, l'écran des résultats nous attribue donc un rang allant jusqu'à SSS, indiquant notre record avec la date à laquelle nous l'avons effectué, le tableau critique pour voir les passages à améliorer, la répartition de nos coups allant de Raté à Critique arc-en-ciel, un badge (Réussie, Combo parfait ou Tout critique) et donc notre score. Oui, il y a désormais deux types de coups critiques, bon courage si vous visez les 9 999 999 points, qui auparavant pouvaient être atteints, notre record absolu restant à ce jour 9 933 333.
Bien que ce ne soit pas un élément essentiel à notre appréciation du jeu, puisque nous n'avons pas spécialement le temps pour la contemplation, la direction artistique de cet épisode est dans la continuité de la série, avec des apparences « chibi » bien particulières et chatoyantes. Visuellement très correct, le jeu propose cette fois une traduction intégrale en français, ce qui est à saluer, bien que quelques erreurs et autres fautes d'orthographe se soient glissées par-ci par-là, la plus flagrante étant dans l'onglet des équipes où « set » a été traduit par « définir » au lieu de « groupe ». Rien de bien méchant dans l'absolu, mais un petit patch ne ferait pas de mal pour corriger le tir.
Theatrhythm Final Bar Line est un excellent jeu de rythme qui convient aussi bien aux néophytes qu'aux experts. Avec sa vaste sélection de musiques célébrant en fanfare les 35 ans de Final Fantasy, ainsi qu'un bon choix de difficultés et contrôles pour s'amuser ou viser les plus hauts scores, il dispose de tous les éléments pour être un incontournable du genre aussi bien sur Switch que sur PS4 et nous faire passer de bons et longs moments manette en mains. indieszero a de nouveau placé la barre haut, car y goûter, c'est devenir accro !
Theatrhythm Final Bar Line est vendu à partir de 54,99 € sur Amazon.
- Un choix énorme de musiques très qualitatif (385 incluses de base)
- Un gameplay aussi simple qu’addictif
- Un choix de difficulté convenant aux débutants comme aux experts, avec plusieurs manières de jouer
- Scoring et aspect RPG prolongeant la durée de vie
- Le multijoueur, bien fun
- Certaines musiques bloquées derrière l'édition Deluxe
- Quelques soucis d'input
- Des erreurs dans la traduction française