TEST - Deadpool : en rouge et noir, qui exilera sa peur ?

Deadpool était tranquillement en train de… ne rien faire quand il a reçu une bonne nouvelle, à savoir qu’il sera prochainement le héros d’un jeu vidéo à gros budget. Forcément, le mercenaire qui n’a pas sa langue dans sa poche s’est demandé pourquoi diable il a reçu un script (c’est vrai, à quoi ça sert ?) et a donc décidé de prendre les choses en main. Et quand Mister Sinistre lui a chipé un contrat sous le nez, Wade Wilson – son nom à la ville – va devoir sauver le Monde en compagnie d’amis collants et en collants (pour les filles, ça passe mieux que les mecs). Le tout, dans la joie et la bonne humeur… Après tout, foutre le dawa, c’est tellement drôle…

La personnalité de Deadpool est respectée.

C’est un fait, l’histoire de Deadpool offre du nawak à tous les étages. Partant sur un concept de mise en abîme et de l'absurdité à en revendre (sans trop de justifications), il déploie une intrigue éculée, mais propice à se transformer en entonnoir à gags pour le super-héros rouge et noir, fils caché de Jeanne Mas et de Wolverine (la régénération, tout ça, tout ça). Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à une once de subtilité puisque l’humour est très pipi caca, nourri par une bonne dose d’autodérision. C’est souvent too much, toujours un peu lourdingue, en sachant que cela fonctionne plutôt bien l’espace de quelques minutes.

En somme, nous pouvons dire que la personnalité de Deadpool est respectée, étant donné que nous avons droit à toutes ses facettes (il est impertinent, gaffeur, entêté, pervers, arrogant, bavard, insupportable, égocentrique, insolent, immature, lourd, sexiste …). Pour les fans, c’est du pain béni. Pour les autres aussi, d’ailleurs. En revanche, il est dommage que les autres membres de la famille Marvel ne soient là qu’en qualité de simple faire-valoir, même si leur biographie matérialisée sous forme d’un comics animé est plutôt réussie.

Si High Moon Studios a bien bossé sa tête d’affiche, il a un peu mis de côté l’aspect technique. N’y allons pas par quatre chemins, excepté quelques fulgurances visuelles dans certains environnements, Deadpool n’est pas très beau. Pire, il se paie même le luxe de ramer, ce qui est un comble pour un beat them all. Sur la précédente génération, il s’en serait sans doute tiré avec les honneurs, mais sur l’actuelle, c’est très, très limite. Il faut dire que les décors – sombres et peu accueillants – n’aident pas vraiment non plus. La bande-son est du même acabit, avec son rock/métal attendu comme pas permis.