TEST - Assassin's Creed Unity : il est venu le temps des cathédrales

Assassin's Creed Unity est donc un épisode résolument next-gen, le premier de son genre. Celui qui doit poser la première pierre. Celui qui doit repousser les limites fixées par ses prédécesseurs, qui arrivaient logiquement à bout de souffle sur PlayStation 3 et Xbox 360, faisant comme ils pouvaient pour continuer à faire rêver les fans. Alors oui, Assassin's Creed Unity est bien une claque, mais ce n'est pas LA claque. Cela peut paraître choquant, sauf qu'en l'état, il traîne encore beaucoup trop de soucis de finition pour mériter uniquement des éloges. Pourtant, il affiche un rendu de toute beauté la majorité du temps, pas forcément impressionnant par la qualité des textures, mais davantage par la vie qui se dégage de Paris.

Un impressionnant travail de reconstitution.

En quatre ans, les développeurs sont parvenus à reproduire la capitale française à l'échelle quasi 1:1, une véritable prouesse à souligner, qui fera sans aucun doute date dans l'histoire du jeu vidéo, à défaut de marquer l'Histoire avec un grand H. Le résultat est réellement subjuguant, presque transcendant. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder la modélisation des décors, qui va d'ailleurs plus loin qu'une simple "modélisation" au sens strict du terme puisqu'elle cache ou plutôt s'appuie sur un impressionnant travail de reconstitution. Notre-Dame, bien que non fidèle à 100 %, ressemble à Notre-Dame - et Versailles a ses lumières. Les quartiers sont là, les bâtiments aussi. C'en deviendrait presque contemplatif pour ceux qui n'ont pas la chance de connaître la plus belle ville du Monde (chauvinisme, encore). Ceux qui y vivent n'ont pas intérêt d'en être lassés.

Au-delà de ces adjectifs dithyrambiques, qui transformeraient presque Assassin's Creed Unity en carte postale, voire en guide touristique ou historique, il y également une vraie ambiance visuelle et sonore. Elle se traduit par une foule de PNJ, la plupart étant là pour une raison précise, qui fredonne la Marseillaise par désir de soulèvement populaire. Cet accompagnement permanent, cette atmosphère révolutionnaire, ce sont eux les principales réussites de ACU. Ils sont les garants d'une immersion à nulle autre pareille, mais c'est un point qui se perpétue d'Assassin's Creed en Assassin's Creed. Avec Unity, elle atteint juste son paroxysme de par la générosité sans concession - ou presque, mais nous y reviendrons - d'Ubisoft. Avancer parmi la plèbe, grimper Notre-Dame, faire un tour à Versailles, s'asseoir sur un banc aux Invalides... C'est tout cela à la fois.

Pour autant, plus grand est le rêve, plus vite la réalité nous rattrape. Plus cruelle elle est, également. Techniquement parlant, Assassin's Creed Unity est une déception, une désillusion même. Les concessions qu'Ubisoft n'a pas voulu consentir sur les graphismes se ressentent ailleurs, notamment dans le framerate, étrangement bancal durant les cinématiques réalisées avec le moteur. À cela, il faut ajouter les nombreux bugs, très souvent liés à des problèmes de collision. S'ils n'ont aucune vraie incidence sur le gameplay, ils entachent un tableau qui ne demandait qu'à être regardé sans rien dire pendant des heures. Un peu comme si Ubisoft avait repeint la Joconde en grossissant certains traits. Pour terminer sur ce point, il convient de citer les quelques plantages de mission, les crashes de scripts, les temps de chargement longs comme nombreux... Tout cela sent le jeu mal fini, voire, pour les plus pessimistes, pas fini. Dommage.