TEST Hubris : ses visuels de haute volée en font-ils un bon jeu VR de SF ?
Les jeux PC VR ne sont plus légion. Alors, quand un petit nouveau pointe le bout de son nez, il suscite un certain intérêt. Tout droit venu de l'espace, Hubris nous avait conquis lors du Next Fest de Steam par ses promesses en termes de rendu visuel et de gameplay annoncé. Qu'en est-il vraiment ?
Quelque part aux confins de l'espace...
Le dernier-né du studio Cyborn débarque dans l'univers du PC VR sous forme d'une saga spatiale aux doux airs d'action, de science-fiction et aux graphismes bien léchés, rendus possibles par le moteur de jeu Unreal Engine 4. Après l'avoir essayé pendant le Next Fest de Steam, nous avions hâte de le tester dans son semble. Une belle surprise ?
Ouvrez grand vos mirettes, Hubris est beau, même très beau !
L'aventure, d'une durée comprise entre cinq à six heures, nous flatte en permanence la rétine, que ce soit dans les environnements extérieurs comme intérieurs (gros coup de cœur pour la réalisation du loft et la bataille des cristaux). Le dépaysement est assuré dans cette flore locale, mixant l'aridité et la verticalité des canyons, aux poches d'eau qu'il faut traverser. Le tout nous rappelle un certain Kayak VR. Il s'agit ici d'une saga et nous ne découvrons à priori qu'une infime partie de ce que proposera la licence dans son ensemble, mais les tableaux actuels nous mettent déjà l'eau à la bouche. Si certains sont grandioses, d'autres sont vertigineux. Pour peu que votre configuration PC VR vous permette d'augmenter la résolution du jeu dans les paramètres de Steam VR ou dans l'Oculus Link, il est clair que vous ne serez pas déçus.
Un gameplay dynamique et des hot-dogs de l'espace
Nous avons apprécié le gameplay et la dynamique offerte par les déplacements. Attention, même si le vignettage est bien présent pour limiter les nausées, il n'y a point de téléportation dans Hubris.
Le jeu n'est pas un long fleuve tranquille, nous devons grimper, nager, sauter, esquiver les tirs ennemis et les bestioles trop attachantes.
Le titre nous met à disposition quatre armes uniques, à une main seulement, que nous pouvons améliorer (sans distinctions visuelles) grâce au système de crafting, qui ne nous ont cependant pas donné de réelles sensations de puissance. Les ressources (fibres, plastique, métal, etc.) permettant ces améliorations sont toujours les mêmes et se retrouvent ici et là, dans des caisses ou sur des étagères. Il n'y a rien à looter sur les ennemis. Certaines, provenant de la flore locale, nous permettent de fabriquer nous-mêmes nos potions et items de soins, tels que des hot-dogs de l'espace. Tout cet aspect crafting et récolte des matériaux n'est pas sans nous rappeler Seeking Dawn à l'époque. Dans l'ensemble, le modèle de crafting aurait gagné à être plus poussé afin d'offrir davantage de possibilités. Nous pensons notamment à des améliorations visuelles sur nos armes, plus de choix parmi celles-ci, pouvoir exploiter le corps à corps avec des armes contondantes (petit clin d'œil à Slice), mais aussi pouvoir améliorer des compétences et/ou notre combinaison, voire créer des potions ayant des effets, etc.
Hubris ne réinvente pas le genre action/aventure ni même les mécaniques d'un jeu de ce type en réalité virtuelle. Il nous a laissé sur notre faim, mais nous a aussi bluffé par la beauté de certaines scènes. Sans être très bon ni mauvais, il semble que les développeurs aient mis le paquet sur les graphismes, tout en laissant un jeu assez vide au niveau de ses mécaniques et de la profondeur de son histoire. La beauté d'un titre ne le rend pas bon pour autant. Même si nous comprenons qu'il s'agit là d'un premier épisode dans la licence, le lore (background) du jeu est clairement inexploité, il n'y a réellement pas grand-chose à découvrir ni à voir, hormis suivre l'histoire et ses personnages presque anecdotiques. Le jeu aurait mérité un réel approfondissement pour le rendre plus riche, plus vivant, plus attrayant. Il aurait été bien de pouvoir interagir avec les décors et les quelques rares objets. C'est aujourd'hui la base dans un jeu de ce style en 2022. La physique prend une place prépondérante. Le bestiaire est, lui aussi, trop peu fourni et le crafting est aussi trop léger à notre goût. Il s'agit certes d'un petit studio de développement, mais Hubris ne tient pas toutes ses promesses. Le titre est très plaisant à parcourir de bout en bout et les développeurs sont à l'écoute, mais ce sentiment d'avoir uniquement survolé ce nouvel univers et ses possibilités, et fait face à des mécaniques déjà connues, ne suffit pas pour faire de ce premier épisode, le jeu que nous espérions en cette fin d'année. Nous en attendons beaucoup plus du prochain épisode.
- Graphismes et modélisations très soignés grâce à la photogrammétrie et à la motion capture
- Crafting et ressources
- Quelques manipulations d'engins motorisés
- Des combats dynamiques
- Une difficulté mesurée
- Sous-titré en français
- Des personnages peu charismatiques et pas assez mis en avant
- Le lore (background) du jeu carrément inexploité
- Un gameplay trop peu mis à contribution
- Seulement une poignée d'ennemis différents