TEST - Octopath Traveler : une Aventure avec huit grands A

C'est en janvier 2017 que Square Enix annonçait un jeu de rôle inédit à destination exclusive de la Nintendo Switch, Octopath Traveler. Développée en collaboration avec Acquire sous la supervision notable de Tomoya Asano et Masashi Takahashi, qui avaient travaillé sur Bravely Default et sa suite, cette production est finalement parue en ce mois de juillet 2018. Nous sommes partis à l'aventure sur le continent d'Orsterra et nous ne regrettons pas nos péripéties.

C'est très old-school, mais terriblement efficace.

Commençons avec l'un des éléments centraux de tout bon RPG qui se respecte, le scénario. Enfin, ici, il est plus approprié d'employer le pluriel, car nous avons l'opportunité de suivre le récit de huit aventuriers pour tout autant d'histoires à vivre. Nous devons tout d'abord sélectionner notre personnage de départ, choix à ne pas prendre à la légère, ce protagoniste ne pouvant pas être retiré de l'équipe avant d'avoir achevé l'ensemble des scénarios. Dans notre cas, c'est le brave Olberic Eisenberg qui a eu nos faveurs. Ex-chevalier du Royaume de Cornebourg, tombé il y a des années suite à la trahison de l'un des siens, il est désormais en quête d'une raison de tenir sa lame et va se mettre en route à la recherche du traitre pour lui faire payer sa faute.

Nous avons ensuite été de par le monde, découvrant au fur et à mesure les sept autres héros de cette aventure. Tous disposent d'une personnalité et de traits de caractère bien marqués, de quoi varier les plaisirs au fil des longues heures de jeu en suivant leurs périples. En termes de construction narrative, un système de chapitre a été mis en place - 4 par personnage, avec le premier servant de gros prologue -, laissant un maximum de liberté au joueur dans le choix de l'ordre de leur complétion. Le découpage dans l'avancement des différentes trames n'est pas sans faire penser à certains Dragon Quest, chaque chapitre nous faisant visiter une ville précise, où il faut interagir avec la population, avec un donjon et un boss à la clé, même si tout reste lié à la quête initiale du protagoniste. Oui, c'est très old-school, mais terriblement efficace.

Mais au fait, sont-elles intéressantes ces intrigues ? Eh bien oui, et très bien écrites en plus de ça, tout comme la quasi-intégralité des dialogues, avec différents niveaux de langage employés, une certaine subtilité et un ton qui dans l'ensemble se révèle assez mature dans les sujets abordés, avec tout de même quelques moments amusants et plus légers. Ainsi, la danseuse Primrose est en quête de vengeance et souhaite retrouver les meurtriers de son père, le tout sur fond de prostitution. Thérion est un voleur travaillant en solo et qui se retrouve contraint de récupérer une série d'items, donnant au passage une vision du monde de la clandestinité. Tressa la marchande et Alfyn l'apothicaire quittent leurs villages natals, respectivement pour découvrir les richesses de ce monde et soigner les gens malades ou blessés. Cyrus l'érudit cherche lui à retrouver un mystérieux ouvrage volé il y a des années, ambiance occulte garantie. La prêtresse Ophilia part accomplir un rite religieux sacré nommé l'Attisement dans différentes villes, aidant au passage quelques habitants, un récit questionnant la foi et le rapport à l'Église assez convaincant. Enfin, H'aanit est une chasseuse qui va se mettre sur la piste de son maître parti traquer une redoutable créature, mais n'ayant pas donné signe de vie depuis des mois. Tous ces personnages sont attachants à leur manière, et à aucun moment une once d'ennui ne se fait sentir, certains passages étant même assez épiques à leur façon.

Nous avons donc autant d'histoires que de héros, mais qui restent indépendantes de bout en bout. En effet, les cinématiques ne font pas intervenir les membres de l'équipe nous accompagnant, ce qui peut par moment sembler bizarre, voire incohérent, mais qui au final ne gêne en rien la progression ni la compréhension, même si nous espérions bien plus sur ce point. Enfin, et sans en dire davantage, sachez que tout n'est pas si déconnecté que ça, mais il faudra viser le 100 % pour y voir plus clair et faire quelques liens logiques avec les éléments du lore distillés tout au long du jeu.