TEST - Deadpool : en rouge et noir, qui exilera sa peur ?

Avec ses sabres et ses flingues, Deadpool a tout d’un Dante déjanté. Sauf que, concrètement, il n’en est rien. En effet, plutôt que de s’inspirer ouvertement de la franchise Devil May Cry et de son mix armes blanches/gunfight réussi, High Moon Studios a préféré mélanger les genres beat them all et TPS, sans rien faire bien au sein des deux domaines visés. C’est dommage, car sieur Wilson méritait un meilleur traitement, eu égard à son pedigree et ses aptitudes physiques hors du commun (la régénération, tout ça, tout ça).

Sieur Wilson méritait un meilleur traitement.

Sur la partie beat them all, le plus gros souci vient de la caméra beaucoup trop brouillonne, qui a tendance à ne pas toujours suivre l’action, en se baladant comme bon lui semble. En outre, le bestiaire n’est pas assez varié pour faire frissonner, tandis que sa résistance rend le gameplay inintéressant au possible (matraquer la manette à répétition, jusqu’à ce que mort s’ensuive dans des missions trop longues). Quant au reste, nous avons droit à du classique, avec un arsenal à débloquer/améliorer, des combos à enchaîner (très peu de variations, soi-disant en passant), quelques coups spéciaux (très peu, bis) et des mouvements pour esquiver ou contrer les attaques ennemies (pas très dur, la touche dédiée s’affichant au moment idoine…).

Côté TPS, enfin ce qui semble s'apparenter à du TPS, ce n’est pas forcément mieux. Il n’y a rien à sauver, ni les joujoux dont dispose Deadpool, au nombre de quatre, ni le manque de profondeur (pas de couverture…). Ajoutez à cela un lock complètement aléatoire et bancal, et vous obtenez des phases très pénibles à jouer. Et quand le studio a eu le bon goût de les mélanger aux rixes au corps-à-corps, cela donne un résultat brouillon à bien des égards, nantis de Game Over débiles et énervants (quand des méchants ont le bon goût de vous tirer dessus quand vous vous occupez de leurs potes avec votre lame).

À part ça, les développeurs ont pensé à implémenter quelques séquences exotiques, en se moquant gentiment du passé (le 8-bits, la 2D à la Prince of Persia) ou de certaines œuvres ancrées dans la mémoire collective (Indiana Jones). Sympa, quoiqu’insuffisant.