Test PS5

TEST Death Stranding 2: On The Beach, une expérience poignante entre solitude et action

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Le nouvel ouvrage vidéoludique de Kojima voit le jour. Installez-vous confortablement et parlons-en !

Chaque pas mérite son fond d’écran

Nous y sommes, Death Stranding 2: On the Beach s’invite en exclusivité sur PlayStation 5. Toujours édité par Sony Interactive Entertainment et développé par Kojima Productions, ce nouvel opus s’inscrit comme l’une des grosses cartouches narratives de la console. Porté par la vision singulière du grand Hideo Kojima, amoureux de cinéma, le jeu suscite une impatience palpable chez les joueurs, qu’ils aient adoré ou fui le premier épisode. Entre sa réalisation hollywoodienne, ses thématiques philosophiques et son gameplay atypique, le jeu secoue à nouveau les codes, avec autant de conviction que d’ambition. Nous avons donc terminé cette nouvelle aventure, il est temps de vous en parler. Bien ou bien ?

C’est du jeu vidéo haute couture.

Pour ne pas changer, nous commençons avec ce qui saute aux yeux, la partie visuelle. Dès les premières minutes, Death Stranding 2: On the Beach ne laisse aucune place au doute : le moteur Decima, retravaillé par Kojima Productions, touche ici à une forme d’aboutissement visuel. Chaque environnement traversé, chaque matériau, chaque goutte de pluie semble peser de tout son poids. Et pourtant, nous ne sommes jamais face à une production qui cherche le réalisme pour le réalisme. Tout est stylisé avec intelligence, calibré pour soutenir l’atmosphère mélancolique et dérangeante qui règne sur ce monde post-rupture. Résultat ? Ça cogne fort (surtout sur un écran OLED), mais toujours avec une intention de mise en scène claire. Mais ne tournons pas autour du pot, sincèrement, c’est le plus beau titre jamais créé à ce jour. Ce n’est pas une, mais plusieurs claques que nous prenons en pleine face en progressant dans le jeu.

Dans la première moitié du jeu, le Mexique s’impose comme une vaste fresque désertique, faite de ravins instables, de roches brûlées par le vent, de tempêtes de sable qui avalent littéralement le décor. Nous ne sommes pas loin de Dune, nous sentons l’inspiration. Et à mesure que les heures s’accumulent, le level design se complexifie et donne au joueur le sentiment d’avancer dans une peinture mouvante. Chaque zone regorge de microdétails... Le sol craque, les herbes ondulent, les effets de particules saturent l’air dans les zones en proie aux BTs, et les transitions météo sont aussi crédibles qu’angoissantes ; merci la pluie qui fait vieillir la peau à vue d’œil.

Mais Death Stranding 2: On the Beach ne se contente pas d’être beau, il est scéniquement sublime. L’éclairage est travaillé comme sur un plateau de cinéma, littéralement ! Les couchers de soleil découpent les silhouettes, les ombres pleuvent dans les couloirs industriels, et certains plans fixes rivalisent avec les plus belles compositions de Roger Deakins. C’est du jeu vidéo haute couture. Impossible aussi de passer à côté des visages. Grâce au photogrammétrie et au motion capture de très haut vol, les expressions des personnages sont d’une justesse rare. Norman Reedus, Léa Seydoux, Elle Fanning, Troy Baker, Higuchi... chacun donne l’impression d’avoir été recréé jusqu’au moindre tressaillement de regard. C’est d’autant plus marquant que ce deuxième épisode joue souvent la carte du silence, de l’attente, du regard qui en dit plus qu’une réplique. Le titre prend son temps, et chaque micro-expression devient un événement à part entière.

Autre prouesse : la cohérence physique. Quand Sam escalade une pente, le balancement des sacs, le comportement des chaussures sur la roche humide, la fatigue dans le souffle, tout semble peser juste. Le gameplay repose sur ce rapport au sol, au relief, à la matière. Et ce sens du contact passe aussi par le visuel. Ce n’est pas juste une animation bien faite, c’est un corps crédible dans un monde hostile. Enfin, l’Australie, révélée plus tard dans l’aventure, propose un choc visuel assumé. Forêts tropicales, marécages brumeux, villes ruinées, c’est un autre ton, une autre palette. Plus de verticalité, plus d’obstacles, mais aussi un terrain de jeu plus riche pour l’infiltration et les combats. Nous sentons que l’équipe artistique a voulu marquer une rupture ; après le sable, la verdure étouffante. Même les interfaces et les effets HUD évoluent subtilement pour accompagner ce changement de registre.

Techniquement, Death Stranding 2: On the Beach s’inscrit dans la continuité du premier opus, avec un moteur Decima toujours aussi impressionnant, mais cette fois poussé dans ses retranchements. Deux modes graphiques sont proposés : un mode Qualité qui mise tout sur la précision visuelle, avec des environnements incroyablement nets, des textures ultra détaillées et une profondeur de champ saisissante. L’ensemble tourne à 30 images par seconde, mais ce framerate plus bas n’est jamais pénalisant tant la direction artistique et la mise en scène cinématographique imposent un rythme contemplatif. Nous profitons ainsi d’un rendu visuel d’une finesse folle, idéal pour apprécier les paysages mexicains dévastés ou les jungles oppressantes d’Australie. En mode Performance, cette production passe à 60 fps, offrant une fluidité bienvenue pour les phases d’action ou les longs trajets. En revanche, quelques compromis s’invitent à la fête, comme des décors légèrement flous, et un peu de clipping visible (notamment sur les rochers ou la végétation). Rien de dramatique, mais ceux qui veulent une expérience visuelle irréprochable devront accepter un gameplay un peu moins réactif. À chacun de trancher selon ses priorités : l’immersion visuelle ou la nervosité des déplacements.

Quoi qu’il en soit, Death Stranding 2: On the Beach fait parfois un peu trop dans la surenchère, oui, c'est vrai... Certaines séquences veulent épater coûte que coûte. Mais dans l’ensemble, c’est un chef-d’œuvre de direction artistique doublé d’un exploit technique. Et pour un studio d’à peine plus de 150 personnes, c’est tout simplement monumental !

Martial DUCHEMIN
Rédacteur en chef - Spécialiste Japon
Résident au Japon qui a trois passions dans la vie : les jeux vidéo, les figurines, et la bouffe. Adore les balades à Akiba, le retrogaming, et les salles d'arcade. Ma vie est vouée à Dragon Ball.
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