Test

TEST Little Nightmares III : une étreinte cauchemardesque, à deux

par

La série Little Nightmares revient d’entre les ombres avec un troisième opus signé Supermassive Games. Alors, cela donne quoi ?

L’élégance du macabre

Quatre ans après Little Nightmares II, la franchise change de main puisque Tarsier Studios passe le relais à Supermassive Games (Until Dawn), qui s’attelle à faire frissonner à nouveau le monde miniature de Nowhere. Et surprise, le résultat est fidèle à l’esprit de la série. Nous retrouvons cette ambiance pesante, ces silhouettes déformées, et ce mélange étrange de mignon et de malsain. La nouveauté ? La coopération. Les fans de l’univers sont donc ravis de retrouver ce sentiment de malaise fascinant, entre poésie noire et horreur enfantine, dans Little Nightmares III. Mais au final, la chandelle en vaut-elle le coup ? Parlons-en dans ce test !

Little Nightmares III ne cherche pas à révolutionner l’esthétique de la série, mais il la sublime à sa manière.

Commençons avec la partie visuelle. Ici, Supermassive Games reprend donc le flambeau avec respect, sans trahir l’ADN visuel instauré par Tarsier Studios. Résultat ? Nous nous retrouvons avec une direction artistique tordue, presque poétique, où chaque décor semble tiré d’un rêve brisé. Les environnements que traversent Low et Alone (ruelles trempées de pluie, manèges en ruine, appartements obscurs, bibliothèques hantées...) respirent une ambiance de cauchemar éveillé. Rien n’est laissé au hasard. En effet, les jeux d’ombre avalent les personnages, les lumières tremblotantes soulignent les silhouettes grotesques des monstres, et les textures sales, suintantes, donnent l’impression que tout ce monde se désagrège lentement. Même les animations des protagonistes renforcent cette sensation de fragilité, avec ces petits gestes maladroits d’enfants perdus dans un monde qui veut les avaler.

Techniquement, le moteur du jeu impressionne par la finesse de ses effets visuels et la fluidité des transitions entre les zones, sans aucun écran de chargement pour casser l’immersion. Le travail sur la profondeur de champ accentue la claustrophobie, avec des décors qui semblent s’étirer à l’infini. Chaque niveau bénéficie d’une identité forte, soutenue par une mise en lumière cinématographique ; tantôt glauque, tantôt étrangement belle, toujours... inquiétante. Certes, Little Nightmares III ne cherche pas à révolutionner l’esthétique de la série, mais il la sublime à sa manière, en y ajoutant une touche plus vivante, presque organique. Il suffit d’un reflet sur un mur humide ou d’une silhouette dans la brume pour nous rappeler pourquoi cette série est unique. Elle parvient à être aussi belle que terrifiante.

La bande-son de Little Nightmares III reste l’une des grandes forces du titre. Peu de musique, beaucoup de silence, et des sons qui s’infiltrent sous la peau. Le craquement d’une planche, un rire d’enfant lointain, le souffle d’une créature invisible... tout contribue à cette ambiance anxiogène si caractéristique. Les rares morceaux musicaux, souvent lors des scènes de poursuite, résonnent comme des comptines tordues, entre boîte à musique démoniaque et cauchemar orchestré. Supermassive Games excelle à nous faire sursauter par le son plus que par l’image. C’est un jeu à écouter autant qu’à regarder, et c’est ce qui en fait toute la puissance sensorielle.

Martial DUCHEMIN
Rédacteur en chef - Spécialiste Japon
Résident au Japon qui a trois passions dans la vie : les jeux vidéo, les figurines, et la bouffe. Adore les balades à Akiba, le retrogaming, et les salles d'arcade. Ma vie est vouée à Dragon Ball.
Me suivre :

Commenter 0 commentaire

Soyez le premier à commenter ce contenu !