TEST Little Nightmares III : une étreinte cauchemardesque, à deux

L’union fait la frayeur

Et le gameplay dans tout cela ? Parlons de la grosse nouveauté. Et pour cause, Little Nightmares III marque une vraie évolution dans la formule grâce à l’arrivée du mode coopératif. Pour la première fois, deux personnages (Low et Alone) doivent unir leurs forces pour s’échapper du cauchemar. Low manie un arc capable de couper des cordes ou d’activer des mécanismes à distance, tandis qu’Alone se sert d’une clé à molette pour briser des murs, enclencher des leviers ou fracasser certaines créatures trop collantes.

Little Nightmares III joue avec nos nerfs, mais avec un savoir-faire indéniable.

Ce duo fonctionne plutôt bien, même si leur relation manque d’un peu de chaleur ; pas d’échanges, peu de moments d’émotion. En revanche, dans le gameplay pur, l’alchimie est immédiate. Les puzzles s’appuient sur leurs compétences respectives, et la coordination devient la clé du progrès, surtout lors des séquences de fuite où la panique collective prend tout son sens. Pour le coup, cette coopération nous a rappelé un vieux jeu des années 90, The Lost Vikings, où le joueur devait user des compétences des personnages pour progresser.

Si l’idée du jeu à deux semblait taillée pour un canapé partagé, la coopération se limite malheureusement au jeu en ligne. Pas de mode local, et c’est bien dommage tant le concept semblait idéal pour des soirées frissons à deux. Heureusement, le système de « Friend’s Pass » compense un peu, permettant de jouer avec un ami qui ne possède pas le jeu. Et si nous préférons affronter seul ces ténèbres, l’IA s’en sort étonnamment bien, anticipant même certaines actions ou soutenant les initiatives du joueur humain. Cela rend l’expérience fluide, sans lourdeur ni frustration, même si quelques séquences demandent parfois une précision un peu excessive. Nous ressentons alors toute la tension d’un cauchemar où chaque seconde compte.

En outre, Supermassive Games reste fidèle à l’essence de la série. Nous ne sommes pas des héros, mais des enfants vulnérables qui fuient des monstres démesurés. La prise en main repose sur cette fragilité, entre plateformes, énigmes environnementales et courses effrénées pour sauver sa peau. Les puzzles, bien que parfois trop simples, tirent leur force de la mise en scène et du rythme ; un levier mal enclenché, et c’est la mort assurée. Le titre exige souvent une exécution parfaite, ce qui peut provoquer quelques frustrations, mais renforce aussi l’adrénaline des poursuites. Quand les pas lourds d’une poupée géante résonnent derrière nous et que la caméra tremble, impossible de rester calme. Little Nightmares III joue avec nos nerfs, mais avec un savoir-faire indéniable.