Test Films
Wonder Woman 1984 head

CRITIQUE de Wonder Woman 1984 : déjà l'épisode de trop

par

Diana Prince revient pour un tour de piste après le succès de Wonder Woman, mais difficile de croire qu'elle touchera autant son public.

Entre Man of SteelBatman v SupermanJustice League ou Suicide Squad, le DC Extended Universe nous a habitués au regardable et au moins bon. Dans tout cela, Wonder Woman sortait tout de même la tête de l'eau en proposant enfin un long-métrage avec une super-héroïne en tête d'affiche, globalement apprécié par la presse et les spectateurs. Son gros succès public lui a logiquement offert le droit à une suite, toujours réalisée par Patty Jenkins, baptisée Wonder Woman 1984, et disponible officiellement aujourd'hui en France en achat numérique. Mais se hisse-t-elle à la hauteur de son prédécesseur ?

Wonder Woman 1984 réussit tout de même à renouer avec l'ambiance et le feeling des films d'action des années 80.

Wonder Woman 1984 headLe film se déroule quatre décennies après la Première Guerre mondiale, alors que Diana Prince s'est mêlée aux humains et vit désormais une vie morose en tant que scientifique à Washington, toujours marquée par la mort de son amant Steve Trevor. Son train-train sans avenir va être bousculé par sa rencontre avec Barbara Ann Minerva, une nouvelle collègue mal-aimée qui va découvrir une pierre capable d'exaucer les vœux. Le magnat du pétrole sur le déclin Maxwell Lord, dit Max Lord (vous saisissez la finesse du nom de méchant ?) va en entendre parler et vouloir s'emparer de son pouvoir.

Vous trouvez ce scénario idiot et cliché, même pour un long-métrage inspiré par des comics ? Alors vous n'êtes pas prêts à ce qui vous attend. Wonder Woman 1984 ressemble à tous les films les plus oubliables du genre qui nous ont été servis par le passé, sans le charme d'une origin story ou les attraits d'une suite rebattant les codes installés par son épisode fondateur. Certes, la prestance de Diana Prince aura encore le mérite d'inspirer et passionner les plus jeunes : la perfection de sa plastique et de son charisme en devient même un ressort scénaristique. Mais à côté de ça, la super-héroïne n'a aucune profondeur et personnalité, ne vivant qu'à travers la bonté qui la caractérise et son amour pour son regretté conjoint, et le fait qu'elle ne pourra jamais concilier les deux. Le retour presque forcé de Steve Trevor, la jalouse Barbara et le mégalomaniaque Maxwell complètent d'ailleurs un casting maigre et sans réel intérêt qui ne fera pas date.

En un sens, Wonder Woman 1984 réussit tout de même à renouer avec l'ambiance et le feeling des films d'action des années 80, grâce à une Kristen Wiig très clichée dans le rôle de la loseuse jouissant de sa popularité fraîchement acquise et un Pedro Pascal dans le surjeu sans filet. Mais il n'a ni l'humour efficace ni la sympathie de ceux-ci... D'ailleurs, le choix de cette décennie comme cadre ne sert pas à grand-chose, si ce n'est à caser quelques vannes sur un Chris Pine en décalage avec sa nouvelle époque : ni la musique ni la direction artistique sans inspiration n'ancrent vraiment ce récit dans son ère, à part avec des clichés vestimentaires et esthétiques dénués d'intérêts. Où sont passés le rythme effréné des bandes-annonces et les couleurs pulp des posters ? Et ne comptez pas sur la bande-son pour sauver les meubles : Hans Zimmer livre sa partition habituelle sans coup d'éclat, et les producteurs ont même eu la mauvaise idée de réutiliser l'Adagio In D Minor de John Murphy, sacralisé par Sunshine, pour une séquence tire-larme qui sonne forcément faux. Nous en regretterions presque l'absence de morceaux pops attendus, juste pour le fun.

Wonder Woman 1984 vignette 22 08 2020

Le concept même du long-métrage autour de cette pierre réalisant les vœux tient enfin du fantasme infantile, aux incohérences évidentes qu'il faudra vite mettre de côté. Il aurait pu être intéressant ou même amusant s'il n'était pas couplé à des discours ultra-poussifs sur la recherche du bonheur individuel et des dialogues ampoulés qui sonnent faux, et surtout s'il n'était pas principalement utilisé par ce méchant méchant qui fait des choses de méchant. Poussif, Wonder Woman 1984 l'est jusqu'au bout de ses 2h30, alors que les évènements tragiques de son dénouement en deviennent presque gênants si vous n'êtes pas rentrés dans l'histoire. Reste tout de même quelques rares scènes d'action divertissantes et cette héroïne classe, mais sous-exploitée pour sauver les meubles de ce projet regardable et sans sursaut, quand les adaptations de comics se doivent désormais de proposer quelque chose d'original pour se démarquer des autres films de super-héros ou d'action qui nous resservent la même sauce depuis trop longtemps.

Note : 1,5 étoile sur 5

Retrouvez les DVD, Blu-ray et autres produits dérivés de Wonder Woman 1984 sur Amazon.

redacteur vignetteAuxance
Rédacteur
Rédacteur préféré de ton rédacteur préféré depuis 2009, passionné de musique qui fait boom boom, adepte de séries comiques en tout genre. J'ai un peu trop joué à Pokémon dans ma vie.
Me suivre : Twitter Gamergen

Commenter 4 commentaires

glaudioman
Effectivement, le film est consternant.Perso, je n'ai pas tenu plus de 45 minutes.

Par contre, petite coquille dans le texte :
Le film se déroule quatre décennies après la Première Guerre mondiale

c'est la 2eme guerre mondiale qui finit en 44, pas la première. Le film se passe entre 6 et 7 décénies après la première.
Signaler Citer
Avatar de l’utilisateur
spider_bart
Une catastrophe ce film, pourtant suis bon public mais la c'est un honte l'un des pire film de super héros le 2ème plus mauvais film DC le 1er étant pour moi Aquaman.

Totalement cliché l'histoire d'amour très mal foutu enfin bref dommage.
Signaler Citer