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Ant Man and the Wasp Quantumania critique review vignette 16 02 2023

CRITIQUE Ant-Man et La Guêpe : Quantumania, de grands rêves de conquête prisonniers de la réalité

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Nous nous sommes rendu en salle pour découvrir ce 31e film du MCU en VOSTFR, nous a-t-il conquis ?

Jusqu'à l'été dernier, nous ne savions pas bien vers où se dirigeait le Marvel Cinematic Universe au-delà de sa Phase 4, qui malgré son introduction du Multivers ne proposait aucun fil rouge clair. Avec l'annonce de deux films Avengers venant boucler la Phase 6 et la Saga du Multivers, le cap est désormais clair, mais le chemin encore bien long et rempli d'interrogations. Pour lancer l'année 2023 et entamer la Phase 5 du MCU, Marvel Studios a eu la curieuse idée de confier cette tâche à Ant-Man et La Guêpe : Quantumania, troisième volet d'une série de longs-métrages appréciables et tous réalisés par Peyton Reed, mais qui n'ont jamais eu la prétention de rivaliser avec les plus gros projets de cet univers partagé. Néanmoins, pour attirer le spectateur en salle, un argument de taille a été ajouté à l'équation cette fois : Kang le conquérant. Est-ce suffisant et qu'apporte-t-il ? Prenons le temps d'en discuter.

La vedette du film, c'est Kang !

Ant Man and the Wasp Quantumania critique review 03 16 02 2023Comme son intitulé l'indique, la majeure partie des 2h04 du film se déroulent dans le Royaume Quantique, le monde réel n'étant là que pour poser la situation et apporter une conclusion, avec une légèreté qui correspond assez bien à l'esprit du personnage de Scott Lang campé par Paul Rudd. Ce ton emprunt d'humour, bien que plaisant, vient toutefois désamorcer une idée de mise en scène sur la toute fin qui aurait pu apporter une touche dramatique bienvenue, mais l'aspect comédie a finalement pris le dessus. C'est sans doute d'ailleurs la principale critique que nous pouvons émettre, à savoir un manque de gravité malgré des enjeux plus que sérieux pour l'avenir du Multivers. Bien que parfaitement mis en exergue par la relation entre Kang et Janet van Dyne, la grande menace qui pèse sur l'existence n'est pas spécialement le moteur de l'action. En effet, c'est surtout la relation père-fille de Scott et Cassie qui sert de dynamique globale tout au long du film, avec plusieurs scènes d'embrassades qui finissent par être gênantes compte tenu du contexte dans lequel elles ont lieu. Pour autant, les actions qui naissent de ces émotions valent en partie le détour et Kathryn Newton incarne une héroïne en devenir plutôt attachante.

Si vous avez suivi les bandes-annonces, vous savez sans doute déjà que Scott, Hope, Cassie, Janet et Hanky Pym vont se retrouver transportés contre leur gré dans le Royaume Quantique à l'issue d'un « accident ». La petite famille va évidemment être séparée une fois arrivée dans ce Microvers qui n'avait été introduit qu'en surface par le passé, l'occasion d'en découvrir plusieurs facettes. Et là, difficile de ne pas effectuer de comparaison avec Star Wars tant tout s'y prête. Même si quelques êtres humanoïdes semblables aux Terriens peuplent ce monde, nous retrouvons une diversité de créatures plus originales et étranges les unes que les autres, qui régalent le fan de science-fiction que nous sommes. Les scénaristes ont d'ailleurs intelligemment pris en compte la barrière du langage au sein du récit, avec une solution bien trouvée et crédible sur fond d'humour (et de trous…). Ce melting-pot des plus étranges a été l'occasion pour les artistes de proposer tout un tas de concepts encore plus déjantés que ceux mis en œuvre lors des aventures cosmiques des récents films Thor et Les Gardiens de la Galaxie.

Ant Man and the Wasp Quantumania critique review 01 16 02 2023Cela se ressent d'ailleurs au générique de fin, en voyant les nombreuses personnes chargées des VFX, tout ou presque ayant nécessité de la CGI dans ce monde en dehors du temps et de l'espace. Sans être pointilleux sur ce genre de détail, nous n'avons presque rien à redire concernant l'usage de fonds verts ou autres technologies d'imagerie numérique, avec quelques plans sur les décors vraiment contemplatifs et dépaysants, fourmillant de détails, une belle invitation au voyage dans l'imaginaire. Bon, la réalité finit toutefois par nous rattraper en voyant ce qui constitue LA blague du film, oui, nous parlons bien sûr de MODOK. Corey Stoll a ainsi repris son rôle de Darren Cross, qui faisait office de vilain dans le premier Ant-Man sous le nom de Yellowjacket. La production a d'ailleurs pensé à tout en plaçant un flashback très clair en guise de résumé, qui apparaît un poil forcé, mais a le mérite de recontextualiser le personnage. Il faut dire qu'avec sa grosse tête et son armure, il est presque méconnaissable et surtout bien risible, ses effets spéciaux n'étant pas au niveau. C'était le risque en portant un tel vilain en live-action, encore plus sans l'enlaidir à la manière des comics, lui conférant une aura de gros bébé. L'ajout d'un casque intégral venant justement apporter cette touche menaçante est pour le coup bien trouvé, mais trop peu utilisé. Son rôle est finalement assez anecdotique dans le sens où n'importe qui aurait pu prendre sa place sans que cela ne change rien à l'intrigue, surtout que son arc narratif se conclut dans l'indifférence générale et qu'il est loin de son « génie » d'antan. Quelle journée, comme dirait l'autre.

De toute manière, la vedette du film, c'est Kang ! Jonathan Majors incarne à la perfection cette version du personnage en lui insufflant un côté humain lors de certaines scènes, tout en parvenant à montrer sa dangerosité, sa puissance et sa rage quelques instants plus tard. Bloqué dans le Royaume Quantique, il va faire appel à Ant-Man pour réaliser un « casse » assez particulier en vue de récupérer un artéfact dont il a besoin. Bien que les plus pointilleux pesteront sans doute sur la résolution de l'intrigue un peu trop facile, cette dernière tient parfaitement la route et propose un beau spectacle sur fond de lutte classique entre un méchant empire et une résistance locale. Oui, comparer ce Kang à Dark Vador est une évidence vu le contexte, sans être particulièrement pertinent. Le potentiel de cet ennemi qui promet d'être récurrent à présent a bien été introduit et nous ne pouvons qu'être excité quant à ses futures apparitions, qui devront toutefois nous montrer plus frontalement qu'il n'a rien à envier à Thanos. Après tout, il aurait été étrange qu'Ant-Man l'oblige à tout donner.

Ant Man and the Wasp Quantumania critique review 02 16 02 2023Présent sur les affiches promotionnelles, le personnage de Krylar de Bill Murray a un temps d'écran assez restreint, servant avant tout à glisser des détails sur le passé de Janet. Michelle Pfeiffer fait d'ailleurs partie des bonnes surprises du long-métrage, éclipsant quelque peu Evangeline Lilly en sa qualité de connaisseuse du Royaume Quantique où elle a passé tant d'années, faisant office de levier narratif. Les scènes d'action avec la Guêpe ne sont elles pas bien nombreuses, même si elle débarque généralement pile quand il faut. Michael Douglas est lui un peu en retrait, occupant davantage un rôle de soutien qui ne lui va pas si mal. La ficelle scénaristique lui étant rattachée se voit de loin, mais avec un léger twist qui rend l'ensemble bien fun. Quant à Ant-Man / Scott Lang, c'est donc sous l'angle du père inquiet pour sa fille et du mentor qu'il est abordé, désireux de rattraper le temps perdu à la suite de l'Éclipse, en plus d'avoir droit sans surprise aux scènes d'action majeures. Nous n'avons d'ailleurs relevé aucun défaut de rythme et aurions même apprécié un peu de rabs pour notamment en voir plus de cet étrange univers microscopique.

Au final, nous sommes ressorti de notre séance en étant assez satisfait de ce que nous avions visionné, mais sans plus, avec surtout l'envie de revoir Kang. Il faut dire que les deux scènes post-génériques ont eu de quoi nous titiller (restez donc jusqu'au bout), nous y reviendrons dans un article avec spoilers pour en parler pleinement. Il n'est certes pas exempt de défauts et sa bande-son est oubliable (aucune morceau ne nous vient en tête, c'est dire), mais Ant-Man et La Guêpe : Quantumania reste un bon divertissement familial dans la lignée des deux précédents et il ne fallait sans doute pas en attendre beaucoup plus.

Note : 3 étoiles sur 5

Les deux premiers films Ant-Man sont disponibles sur Disney+ ainsi qu'en Blu-ray sur Amazon.

redacteur vignetteAlexandre SAMSON (Omega Law)
Rédacteur
Accro à Assassin's Creed et Destiny, grand amateur de RPG et passionné d'expériences vidéoludiques en général. Lecteur de comics (DC) et de divers mangas (One Piece !). Chimiste de formation et Whovian dans l'âme.
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