Nous avons essayé l'ATIV Q, hybride par excellence entre la tablette et l'ordinateur portable.
Jeudi dernier, le 20 juin 2013, Samsung a tenu une conférence à Londres pour présenter à la presse du monde entier ses nouveaux produits, pour la plupart déjà connus du grand public, que ce soit par des communiqués officiels ou par des fuites diverses. Nous étions sur place et nous avons eu l'occasion d'essayer les produits en question.
Outres les produits purement Android et ceux purement Windows 8, se trouvait un OVNI du high-tech, l'ATIV Q. À mi-chemin entre tablette et laptop (ordinateur portable), il propose un dual-boot Android et Windows 8. En théorie, la bête impressionne par ses possibilités, dans la pratique, qu'en est-il vraiment ?
Tout d'abord, en utilisation tablette, l'ATIV Q est une très belle bête. Écran de 13,3 pouces d'une résolution de 1800x3200 pixels, soit une densité de 276 pixels par pouce (prend ça iPad Retina !), processeur Intel Core i5 Haswell de dernière génération et 4 Go de mémoire vive... de quoi faire pâlir d'envie la plupart des ardoises concurrentes. Elle peut ensuite se déplier pour laisser apparaître le clavier qui se cache en dessous, à l'instar de la gamme Transformer d'ASUS, si ce n'est qu'il ne s'agit pas ici d'un accessoire, mais bien d'une partie de l'appareil. La partie centrale, reliant l'écran au dock est le centre névralgique de l'ensemble, contenant les composants principaux (et notamment son disque dur SSD jusqu'à 256 Go) ainsi que la connectique, à savoir USB, micro-HDMI et port SD.
En plus de cette polyvalence, cet ordinateur/tablette démarre à la fois sous Android et Windows 8. Ainsi, il est possible de passer de l'un à l'autre d'une simple touche. Autre bonne nouvelle, il s'agit bien de la version Pro de Windows et non de la fonction RT. Il est donc possible d'y installer n'importe quel logiciel compatible au format .exe et non uniquement les applications du Store, un point plus que positif qui donne tout son sens à la présence de Windows. De plus, tous les fichiers sont accessibles depuis chacun des systèmes, simplifiant d'autant plus leur utilisation.
Par ailleurs, il est possible d'utiliser l'objet à la fois par le biais de l'écran tactile, du clavier, mais également de la souris optique discrètement intégrée dans le clavier ou avec le S-Pen, stylet bien connu des utilisateurs de la gamme GALAXY Note.
La finition est également très bonne, l'ensemble est de qualité, agréable à utiliser, d'autant que l'écran est très fin... peut-être même un peu trop, donnant une impression de fragilité à ce niveau que nous avons préféré ne pas mettre à l'épreuve. Samsung a également réussi l'exploit de faire tenir le tout dans une épaisseur de 13,9 mm pour un poids de "seulement" 1,29 kg.
Là où le bât blesse, c'est qu'au final, l'ATIV Q a beau regorger de fonctionnalités alléchantes sur le papier, celles-ci ne forment pas un tout qui semble intéressant pour une utilisation quotidienne. Trop gros pour une tablette, trop peu fonctionnel pour un ordinateur portable en raison du manque de pavé tactile (le trackpad optique ne comble qu'à peine ce manque) et d'un pavé numérique pour les plus exigeants, il se place donc à mi-chemin sans vraiment récupérer les bons côtés de chacun. En outre, si un dual-boot Android peut être un choix judicieux pour compléter la logithèque d'un produit sous Windows RT, il est au final dénué d'intérêt en complément de Windows Pro, qui offre bien plus encore que le Play Store ne pourra jamais contenir.
De plus, d'autres laptops se placent sur le marché de la convertibilité en tablette, avec l'avantage de pouvoir totalement détacher le clavier pour simplifier le transport et réduire le poids et l'encombrement (bien qu'ici ce n'est pas réellement une grande gêne).
Au final, ce sera certainement le tarif qui viendra achever les plus intéressés. Avec un prix d'appel de 1 750 euros pour la version 128 Go, certains préfèreront certainement s'acheter un PC et une tablette, quitte à devoir stocker leurs fichiers sur un service de cloud pour en profiter sur tous leurs appareils.
