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Steel Division

TEST de Steel Division 2 : la guerre, la vraie, la vôtre…

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La Normandie de 1944, c’était déjà excellent, mais Eugen Systems est parvenu à peaufiner sa formule qu’il a cette fois dédiée au front de l’Est.

Comme en 40’

Voici à peine plus de deux ans que Steel Division: Normandy 44 est paru et avec lui refonte d’un gameplay qui avait ses preuves dans la trilogie des jeux Wargame, eux aussi développés les Français d’Eugen Systems. Deux ans donc que le titre fait office de référence dans le catalogue des développeurs. Pas trop difficile de comprendre le pourquoi du comment : ce premier Steel Division a été une simplification générale des mécaniques de ses ainés et l’introduction de concepts fort charmants comme les divisions, les phases ou la ligne de front.

Nous pouvons dire que le contenu est à la hauteur.

Steel Division 2Avec un patrimoine pareil, Steel Division 2 n’a pas eu à chercher bien loin pour se structurer. Le titre fonctionne autour de longues escarmouches, d’un multijoueur compétitif et de la création de decks d’unités qui devraient combler les amateurs de theorycraft. La richesse est là, pas besoin d’aller chercher plus loin. Avec 18 divisions à votre disposition, plusieurs centaines d’unités différentes et une flopée de champs de bataille, nous pouvons dire que le contenu est à la hauteur, et qu’il augure de très nombreuses heures de jeu grâce à la rejouabilité en multi.

Et puisqu’il se repose sur ses acquis, il est bon d’évoquer le gameplay de Steel Division 2 pour ne pas surprendre les stratèges en herbe. Ce que le titre offre en contenu, il le perd en intuition. Ce n’est pas vraiment la faute d’une mauvaise interface, mais plutôt d’une jouabilité complexe qui demande une certaine gymnastique pour parvenir à la dompter. Le jeu essaye en effet de simuler les conditions d’une bataille réelle ce qui amène parfois des situations un peu cocasses pour des joueurs peu habitués. Un char peut par exemple se faire éventrer du premier coup ou encaisser des dizaines d’obus si jamais l’arme n’est pas adaptée ou si le véhicule est chanceux. Dans le même ordre d’idée, il n’y a pas de base adverse à détruire ou de création d’unités. Il faudra se contenter des troufions sélectionnés en amont de la partie, et répartis en sept catégories, pour capturer un maximum de terrain et les points stratégiques qui y figurent.

Steel Division 2Par ailleurs, il n’est pas uniquement question de réactivité comme dans tout bons RTS qui se respectent, mais aussi d’une gestion à grande et à petite échelle exacerbée par rapport à d’autres jeux. Une double micro gestion n’arrange pas le cas de Steel Division 2. Cette philosophie donne un rythme haché, mais qui a le mérite de rendre le titre plus subtil. Il est en effet capable de nous offrir des phases purement tactiques où chaque joueur a le temps de réfléchir au positionnement de son armée et à la coordination de son prochain coup, tout comme il peut montrer des combats intenses entre blindés où chaque clic compte. Histoire d’être encore plus rugueux, Steel Division 2 a revu la composition de ses cartes en ajoutant plus de relief que n’en comptait l’épisode normand. Un casse-tête pour la gestion de la reconnaissance qui donnera la banane aux vétérans, mais qui devrait perdre quelques novices en route.

Seul contre tous

Si cette foule de détails n’est qu’une mise en bouche (déjà-vu dans la plupart des cas), concernant les batailles, Steel Division 2 attire par la suite notre attention sur le renouvellement de sa formule solo. Pas trop copain avec les joueurs solitaires habituellement, Eugen Systems a pris sur lui pour nous sortir plusieurs campagnes réunies sous l’appellation Army General ainsi que des missions historiques. Les ajouts sont louables, cependant, les développeurs ont pris le terme « solo » très à cœur puisqu’il n’est pour l’instant possible de jouer en ligne qu’avec les scénarios historiques.

Les campagnes d’Army General sont un atout tout bonnement majeur.

Steel Division 2Le potentiel est pourtant énorme. Les campagnes d’Army General sont un atout tout bonnement majeur pour Steel Division 2 qui signe ici un mode pas très loin de la grande stratégie, mais toutefois plus accessible. Quel que soit le camp choisi, il s’agit de défendre ou de protéger un territoire spécifique en s’appuyant sur une multitude de bataillons spécialisés à gérer au tour par tour. La gestion économique tout comme l’interaction entre les unités est limitée à sa plus simple expression, ce qui n’empêche pas le mode d’être stratégique à souhait. À vrai dire, ce sont même ces coupures délibérées qui donnent à Army General sa facilité de prise en main. Il est sûr que le parfum de la nouveauté n’est pas étranger à notre enthousiasme, mais cela n’enlève rien à la qualité d’une formule qui fait mouche.

La présence des missions historiques est aussi appréciable, quoiqu’un peu moins folle. Celles-ci rappellent fortement les campagnes que nous pouvions jouer dans le premier Steel Division. Autrement dit, des scénarios un peu simplistes se déroulant comme des escarmouches classiques. Les unités sont certes prédéfinies et des objectifs précis leur sont attribués, mais nous restons tout de même dans quelque chose d’assez convenu.

Conflit sur mesure

La véritable révolution en revanche ne se trouve pas sur le champ d’honneur. C’est bien plus loin du côté du quartier général qu’il faut se rendre pour personnaliser votre armée et ainsi apprécier ce deuxième opus à sa juste valeur. Le mot d’ordre est désormais « personnalisation ». Un terme qui était déjà adapté auparavant avec les différents types de divisions parmi lesquels vous pouviez choisir, mais qui prend maintenant tout son sens.

Avec ces simples paramètres, c’est un monde de variété qui s’offre aux joueurs.

Steel Division 2Non seulement les divisions n’ont pas disparu de la circulation, mais en plus les troupes qui la composent ne sont plus figées dans le marbre. La quantité de soldats, leurs compétences martiales et la phase durant laquelle ils peuvent intervenir dépendent entièrement du joueur. Ainsi, un char puissant ne pas être recruté uniquement en fin de partie, et ne viendra qu’en un seul exemplaire s’il arrive dès le début du jeu. Autant dire qu’avec ces simples paramètres, c’est un monde de variété qui s’offre aux joueurs, garantissant au passage de ne pas avoir deux decks identiques pour une même division.

Même chose du côté de l’économie. Les revenus octroyés durant les batailles ne dépendent plus de la division choisie. Cette fois, ils peuvent être changés pour correspondre à l’un des quatre modèles existants. Déjà un peu plus limité dans le choix, cette option rend tout de même la personnalisation complète, enfin... il ne manque que les cosmétiques. Une idée à creuser ?

Plus vraie que nature

Impossible de conclure sur Steel Division 2 sans parler de l’application des développeurs à en faire un jeu véridique, historiquement parlant. C’est une marque de fabrique bien connue du studio français doublé d’un véritable aphrodisiaque pour les passionnés d’histoires (croyez-nous, il y en a pas mal). Il suffit de s’attarder sur la modélisation minutieuse des véhicules, avions et autres objets de carnage pour s’assurer de la précision des artistes du studio. À côté de ça, les modèles d’infanterie n’attirent pas la même tendresse. Au mieux, ils sont convenables, mais partons du principe qu’ils ne seront pas autant reluqués que les restes des troupes.

Steel Division 2 est un grand cru parmi les jeux de stratégie.

Ne nous faites pas dire que ce que nous n'avons pas dit. Steel Division 2 est joli à regarder, en particulier avec son zoom ultra détaillé nécessaire pour la gestion à petite échelle. De quoi être aux premières loges pour admirer des combats qui prennent une tournure épique dans un environnement où chaque arbre et chaque trou d'obus a de la gueule. Un effort technique que nous ne pouvons qu'applaudir et qui s'accompagne d'une bande-son bien ficelée, composée essentiellement de musiques de circonstance, de bruitages réalistes ainsi que de voix off enregistrées dans la langue de l'unité (beaucoup de russe, d'allemand et de hongrois donc).

L’Opération Bagration que Steel Division 2 dépeint vaut quant à elle tous les reportages Arte sur la question. Notons à ce sujet l’excellente adaptation historique à des fins ludiques, bien qu’Eugen Systems ait dû être un peu imaginatif dans certains domaines. Ce nouveau front est également l’occasion d’introduire de nouvelles armes, ainsi que d’autres, injustement oubliées. De quoi ajouter encore un peu de nouveauté dans un jeu qui ne perturbera pas les vieux de la vieille, mais qui parait être la consécration des productions du studio français.

Steel Division II image

Au final, Steel Division 2 est un grand cru parmi les jeux de stratégie. Ce deuxième épisode n'avait pas grand-chose à prouver vu la qualité de son ancêtre, mais parvenir à sublimer une formule qui a déjà fait des heureux, c'est un fait d'armes glorieux pour un jeu qui l'est tout autant. Eugen Systems peut remercier pour cela son solo renouvelé (et plus précisément le mode Army General) ainsi que l'excellente idée d'une personnalisation accrue parmi des divisions qui offraient déjà leur lot de choix stratégique. Les habitués des productions d'Eugen Systems peuvent foncer tête baissée pour se le procurer. Les autres aussi, mais ils pourraient être un peu décontenancés par rapport au rythme et à l'intuition bien particulière nécessaire. Pas de quoi s'inquiéter, c'est une petite adaptation qui vaut le temps investi.

Les plus
  • Personnalisation approfondie des divisions
  • Le mode Army General
  • Véracité historique, bonne pour les adeptes
  • Contenu bien dense
  • Stratégie à deux échelles
  • Nouvelles armes et unités
  • Gameplay qui a fait ses preuves
  • Missions historiques sympathiques
Les moins
  • Manque d'intuition
  • Modélisation de l'infanterie à la rue
  • Rythme qui peut déstabiliser les nouveaux
  • Army General en solo uniquement
Notation
Graphisme
15
20
Bande son
13
20
Jouabilité
16
20
Durée de vie
17
20
Verdict
16
20

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