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DOSSIER - Les jeux vidéo et le cinéma

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Deux médias intimement liés depuis des années, avec leurs échecs, leurs succès, mais surtout leurs héritages. Un long dossier pour comprendre les nombreux liens entre les jeux vidéo et le cinéma.

Bien que le film Super Mario Bros. soit un échec tout aussi critique que commercial, l’expérience d'adapter un jeu vidéo en film est retentée en 1994 avec la sortie de Double Dragon de James Yukich, adaptation d'une série de jeux beat'em all créée sur arcade en 1987. Ici encore, la trame narrative du jeu est simple : la petite amie de Billy Lee est kidnappée par un gang, les Black Shadow. Aidé de son frère Jimmy, ils vont devoir parcourir les différents niveaux qui composent le titre en affrontant les membres du gang, pour arriver au boss final, Willy, le chef du gang.

Double-Dragon-Classe-ou-pasD'une simplicité rappelant celle de Super Mario Bros., l'histoire du film n'en gardera que la relation entre les deux frères, les amenant à affronter Shuko (joué par Robert Patrick, le T-1000 de Terminator 2), riche homme d'affaires aspirant au pouvoir absolu grâce à un médaillon antique. Avec un jeu d'acteurs ridicule, des costumes peu crédibles et un scénario alambiqué ainsi que des scènes de combats ratées, le film s'avère être un énième échec. Les joueurs pensèrent alors que cette mode d'adapter un jeu vidéo au cinéma était mort-née, mais c'était sans compter sur la détermination de Steven E. de Souza (à qui l'on doit déjà le kitchissime Judge Dredd) de réaliser la même année Street Fighter, adaptation de la série de jeux de combats éponyme développée par Capcom depuis 1987.

En général, les jeux de combats ne proposent pas d'histoire à proprement parler, si ce n'est l'organisation d'un tournoi mondial. Dans ce film, le scénario, écrit par le réalisateur, est plus recherché, bien que tout de même très léger. Le street-fighter-2-bison-excellent acteurdictateur M. Bison prend en otage un groupe d'humanitaires et exige une rançon de 20 millions de dollars à l'O.N.U. Le Colonel Guile organise donc une opération pour sauver les otages, mais aussi pour prendre sa revanche envers son rival, Sagat, bras droit de M. Bison. Il sera rejoint par deux jeunes judokas, Ken et Ryu, ainsi que par une journaliste et son cameraman, Chun-Li et Honda.

La critique envers le film est sévère, notamment à cause de l'adaptation beaucoup trop libre des personnages, comme celui de Dhalsim, bonze indien pratiquant le yoga dans le jeu, qui devient un simple scientifique en blouse blanche dans le film. Malgré ses nombreuses incohérences avec le jeu vidéo, cette adaptation n'en reste pas moins un film d'arts martiaux divertissant. Grâce à la présence de Jean-Claude Van Damme et Kylie Minogue, le film attire les spectateurs et devient rentable, ouvrant ainsi les portes à toutes sortes d'adaptations de jeux vidéo au cinéma. La majorité des adaptations de jeux vidéo en films qui vont en découler peuvent être classées en trois grandes catégories :

  • Les films d'arts martiaux, avec Mortal Kombat de Paul W. S. Anderson en 1995, Dead Or Alive de Corey Yuen en 2006, Tekken de Dwight H. Little en 2009, etc.
  • Les films d'action/aventure, notamment Tomb Raider de Simon West en 2001 et Prince of Persia: Les Sables du Temps de Mike Newell en 2010.
  • Les films d'horreur, avec la saga Resident Evil de Paul W. S. Anderson et débutée en 2002, Alone In The Dark d'Uwe Boll en 2005, Silent Hill du Français Christophe Gans en 2006, etc.

Ainsi, l'adaptation de ces jeux vidéo s'inspire des codes et des conventions de ces genres cinématographiques très axés vers le divertissement. Plutôt que de tout réinventer, les scénaristes se basent sur les films déjà existants. Les scènes de combats des films d'arts martiaux sont inspirées des œuvres de Bruce Lee, les décors des films d'aventure rappelleront ceux des premiers Indiana Jones, et les films d'horreur prendront comme exemples la mise en scène des réalisations des maîtres en la matière tels que George A. Romero ou John Carpenter.

Street-Fighter-1994-JCVD-Guile
Difficile de reconnaître le personnage de Guile au premier coup d'œil.

Commenter 18 commentaires

Molto
Très beau dossier en effet, je tiens juste a interrompre ma lecture, pour signaler que l'inventeur du "mocap" en jeux vidéos, était, il me semble, Prince of Persia, en 1989, et pas FIFA ou je ne sais quelle abomination ;)
Très bon jeu par ailleurs, et merveilleuse image du die&retry, massacré au cinéma, bien plus tard ;)
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Near
Une penséé pour le ou les correcteur(s) qui ont corrigés ce dossier. :mrgreen:

Je me ferai une pause lecture cette après-midi pour lire tout cela Clint008. J'ai parcouru les pages et j'ai repéré des films qui ont traumatisé mon enfance. :lol:
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Mykkoo
Très bon dossier, qui me rappelle un peu un autre ex-chroniqueur d'un site concurrent, agréable à lire et qui retranscrit bien ce qu'on peut ressentir devant Super Mario Bros et Street Fighter (les autres, je ne les ai pas regardé).

Merci :D
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