Test Réalité Virtuelle (VR)
Cabin vig

TEST Drop Dead: The Cabin, digne successeur de Drop Dead ou énorme déception ?

par

Les zombies du Docteur Monday sont de retour, bien décidés à casser la croûte. Il va falloir courir vite et viser juste…

Le Docteur Monday, encore lui…

Si comme nous, vous faites partie des précurseurs qui ont goûté aux prémices de la VR autonome sur Samsung Gear VR, vous avez difficilement pu passer à côté de Drop Dead du studio Pixel Toys, sorti pour Halloween 2016. Ce rail shooter horrifique, dans la grande tradition des jeux The House of the Dead des salles d’arcade des années 90, apportait une immersion que seule la VR peut procurer, en nous faisant vivre le jeu plutôt que simplement y jouer. Pour un titre sorti sur smartphone, c’était une réussite à tous les niveaux : un scénario bien ficelé avec une bonne dose de narration et des graphismes de qualité. À cela venait s'ajouter une bande-son doublée dans son entièreté en français, ce qui est encore trop rarement le cas à l’heure actuelle, accompagnée par une musique rythmée et des bruitages collant bien à l’ambiance. Lors de son passage sur Oculus Quest (Meta Quest désormais), le titre a connu quelques améliorations, mais il a surtout permis l’utilisation des deux manettes Touch afin de pouvoir utiliser deux armes en même temps, ce qui lui valut d’être renommé Drop Dead: Dual Strike. Malgré tout, le jeu restait sensiblement le même et ne pouvait pas véritablement être considéré comme une suite...

Un hommage aux productions de genre des années 80.

Cabin9Quand l’équipe en charge du projet, répondant à présent au nom de Soul Assembly, a annoncé l’année dernière la sortie prochaine d’un nouvel opus, Drop Dead: The Cabin, il va sans dire que nous étions très enthousiastes. En effet, avec plus de 6 ans séparant les deux épisodes et au vu des évolutions offertes depuis, tant au niveau puissance que du rendu visuel, nous étions en droit d’attendre un jeu haut de gamme. De plus, les premières images nous montraient clairement un changement de cap dans le sens où nous passions d’un rail shooter dans lequel les déplacements étaient très limités et majoritairement prédéfinis à ce qui semblait être un wave shooter pur jus dans la lignée d’un Call of Duty: Black Ops Zombies permettant des déplacements libres.

Dans cette préquelle, nous incarnons un routard affamé, perdu en pleine nuit au milieu d’une forêt sinistre qui se retrouve à son insu cobaye d’une expérimentation dans une cabane isolée n’ayant rien à envier à celle du film Evil Dead. Cette masure lugubre, entourée de quelques cahutes, de brume et de runes, se révèle être le laboratoire jadis utilisé par notre antagoniste bien connu, le Docteur Monday, pour donner vie à ses créatures maléfiques. Par chance, nous captons le signal radio d’une équipe de soutien qui nous demande de maintenir une balise sous tension pour nous localiser et venir nous récupérer. Pour ce faire, nous devrons rechercher des réservoirs de combustibles radioactifs afin d’alimenter un générateur et le défendre des attaques incessantes de morts-vivants à l’aide d’armes disséminées çà et là jusqu’à l’arrivée de l’hélicoptère de secours.

Cabin10Ce scénario plutôt sommaire, comme l’était celui de bon nombre de productions cinématographiques des eighties, s’avère être un simple prétexte à une débauche d’adrénaline, de stress et de têtes explosées. Nous aurions préféré un fil narratif plus élaboré tel que celui du premier opus de la franchise, mais le type de jeu de tir par vagues ne s’y prête pas vraiment. Toutefois, cette courte introduction nous suffit pour incarner le protagoniste qui devra tout donner pour sauver sa peau en réalisant quelques tâches indispensables à l’aboutissement de sa mission et en dégommant du revenant. Le studio ne cache pas s’être inspiré de grandes licences de films d’horreur ainsi que de la série Stranger Things qui était elle-même un hommage aux productions de genre des années 80. 

Toujours cette ambiance très rétro

Au cinéma ou dans un jeu vidéo, la musique et les effets sonores sont indispensables pour plonger le spectateur/joueur au cœur de l’intrigue, à fortiori quand il est question de lui faire peur ou de faire monter la tension. Dans le cas présent, la bande-son y arrive parfaitement. Elle se compose d’une musique de fond lancinante et bien lugubre qui colle parfaitement à l’ambiance générale. Dès que l’action s’intensifie, elle devient plus cadencée et ce sont les synthétiseurs et les boîtes à rythmes qui prennent le dessus dans la grande tradition des bandes originales de John Carpenter telles que celles de New York 1997 ou Halloween

Il faut se contenter de sous-titres pas toujours évidents à lire.

ZombiesEn ce qui concerne les effets sonores, là encore pas de fausses notes, que ce soit l’ouverture des portes, nos bruits de pas dans la forêt, notre respiration qui s’accélère, les grognements qui permettent de localiser nos assaillants, le chargement des armes et les tirs qui font mouche, tout a été mis en œuvre pour parfaire notre expérience. Nous avons toutefois été déçu par l'absence de doublage français dans ce nouvel opus. Donc, à moins de maîtriser la langue de Shakespeare, il faut se contenter de sous-titres pas toujours évidents à lire et qui ont tendance à nous « sortir » quelque peu de notre immersion.

Attardons-nous à présent sur l’aspect visuel du jeu : comme pour le premier Drop Dead, le studio a misé sur des graphismes cartoonesques et, bien que nous aurions aimé plus de réalisme, ils n’en restent pas moins corrects. C’est bien évidemment le cas pour cette fameuse cabane, point névralgique de nos aventures où les éléments sont nombreux et assez bien réalisés. Que ce soit le papier peint du plus bel effet kitsch, le mobilier démodé, l’ordinateur à bandes magnétiques, les joysticks dans le plus pur style des consoles Atari, l’objectif de nous replonger quelques décennies en arrière est parfaitement atteint. Si par moment un léger flou se fait sentir, nous dirons avec bienveillance que c’est dans le but de nous rappeler les télévisions cathodiques de l’époque. Afin de limiter cet effet, nous vous conseillons d’utiliser le Quest Games Optimizer et son profil dédié en HD+.

Cabin8Le travail sur l’ambiance générale du jeu, que ce soit en extérieur ou en intérieur, est particulièrement réussi avec une atmosphère anxiogène pesante, en particulier grâce à un jeu efficace sur la luminosité. Dans cette forêt lugubre, le brouillard, plus ou moins dense au gré des coupures de courant, est un allié de choix pour nos assaillants en leur permettant de se faufiler vers nous et d'arriver en hordes, dont il est bien plus difficile de se débarrasser. C'est également le cas dans la maisonnette où les lumières tamisées font émaner un sentiment de crainte qui se renforce lorsque l'éclairage laisse place à une obscurité naissante et donne à ces créatures la possibilité de nous surprendre au passage d'une fenêtre ou d'une porte.

Si nous avons été convaincu par le travail artistique réalisé sur l'environnement, c’est loin d’être le cas en ce qui concerne nos adversaires du jour, les zombies, et c’est bien dommage étant donné leur rôle prépondérant dans le jeu. Si dans l'opus précèdent, ces personnages étaient déjà très caricaturaux, ils étaient malgré tout bien détaillés et facilement identifiables. Ici, par contre, nous faisons face à des individus aux traits vagues et pas vraiment réussis, hormis certains d’entre eux. Même si, aux dires du studio, ce ne sont que des proto-zombies, premières ébauches de ceux que l’agent Scyfer combat dans le premier opus, ce côté brouillon est pour nous une vraie déception, car nous étions en droit d’attendre mieux que ce qui avait été fait 6 ans auparavant: ce n’est pas le cas.

Une vraie tuerie !

Là où nous nous attendions à un wave shooter traditionnel, Soul Assembly a pris la décision de se diriger vers un mélange de genres original en y greffant des éléments propres au genre roguelike. Il y a donc une mort permanente, un mécanisme de loot aléatoire de l’équipement, des armes évolutives, mais aussi une progression dans les caractéristiques de notre personnage (augmentation des points de vie, récupération plus rapide ou encore temps de course plus long). À cela s’ajoute un système de points d’expérience correspondant aux éliminations, comptabilisés par notre montre. Ces derniers, qui sont utilisés pour l’ouverture des portes et autres conteneurs, sont doublés lors d’un tir en pleine tête, nous donnant ainsi une raison supplémentaire de bien viser. Vous l’aurez compris, les premières parties s’annoncent très difficiles et il faut trépasser à de nombreuses reprises avant de pouvoir profiter de toutes ces améliorations, mais aussi pour comprendre la dynamique du jeu qui va nous amener à explorer l’un ou l’autre des 4 secteurs composant la carte. Récupérer des armes, des munitions ainsi que les fameuses piles à combustible destinées à maintenir le générateur en marche le temps nécessaire à l'ouverture de la zone d'évacuation est un véritable challenge. 

Drop Dead: The Cabin est une tuerie au sens propre comme au figuré.

Cabin4Les armes sont variées, elles vont du couteau de cuisine à la batte de baseball ou du révolver à un semblant de kalachnikov. Leur maniement est vite assimilé et les tirs gagnent en précision après seulement quelques sessions. Il en va de même pour le rechargement, cela se fait par quelques mouvements simples qui deviennent automatiques avec un peu d’entraînement. Nous devons l’avouer, c’est un plaisir non dissimulé que de pouvoir coller des headshots à ces monstres et de voir leur tête exploser dans une gerbe de matière visqueuse ou encore de pouvoir les décapiter à coup de hache bien aiguisée. Petit bémol, il arrive d’éprouver des difficultés pour ramasser certains objets ou pour les ranger aux emplacements prévus à cet effet au niveau du dos et il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois avant d’y parvenir. Les déplacements sont rapides, attention donc si vous êtes victime de cinétose, un mode adaptatif qui provoque un effet tunnel est disponible dans les paramètres. 

En solo, ce titre est tout sauf aisé, car il est nécessaire d’être efficace dans ses recherches, précis dans ses tirs et de gérer correctement ses munitions, sans quoi c’est la mort assurée. Pour autant, nous y sommes retourné tant l’envie d'arriver au bout est grande. En mode coopératif, sans pour autant devenir une promenade de santé, le jeu devient plus fun vu qu’il permet aux deux protagonistes de mener à bien leurs différentes tâches de manière beaucoup plus efficace. Il faut s'entraider ou se séparer afin de gagner un temps précieux, car chaque vague se voit de plus en plus virulente et plus mortelle. Par ailleurs, il est possible de réanimer son partenaire tombé au combat en lui tapant dans la main ce qui lui donne la possibilité de poursuivre les hostilités. Le choix d’utiliser les avatars de Meta lorsque nous jouons à deux peut paraître étrange, car ils sont un peu lisses et dénotent de l’aspect général du jeu, mais au final, c’est une bonne idée : étant personnalisables à volonté, ils offrent plus de diversité et renforcent le sentiment d’avoir réellement un coéquipier à nos côtés.

La durée pour achever une partie frise les cinquante minutes en fonction du temps mis pour trouver les trois réservoirs de combustibles ainsi qu’à défendre les installations électriques des attaques incessantes de nos ennemis décharnés. Le choix aléatoire des zones à explorer et du loot évite trop de répétitions et de se décourager rapidement. De plus, ce sont des dizaines d’heures de jeu qui sont nécessaires pour parvenir à débloquer tous les bonus et améliorations disponibles. Un classement mondial des meilleurs temps de jeu ajoute ainsi un petit challenge supplémentaire.

Point non négligeable, il est possible de paramétrer son personnage au niveau de la taille, de la longueur des bras et de la disposition du ceinturon afin de dégainer et de saisir les munitions plus facilement. Nous vous conseillons également de suivre le tutoriel avant de commencer à jouer, car même s’il n’est pas des plus clairs, il vous familiarise avec les mécanismes de jeu : utilisation des différents objets, ouvertures des portes, réparation de la batterie, etc.

TheCabin banderole

Au final, Drop Dead: The Cabin est une tuerie au sens propre comme au figuré. C'est un vrai défouloir où il faut lutter pour sa survie. De plus, son atmosphère tendue, ainsi que son côté addictif l’emportent largement sur ses errances graphiques ou ses interactions parfois perfectibles. Et si les premières parties peuvent sembler laborieuses, il suffit d’un peu de persévérance pour progresser et pouvoir profiter pleinement de ce très bon jeu. Et surtout, n’oubliez pas le gimmick du premier opus : « Vise la tête ».

Drop Dead: The Cabin est disponible pour 24,99 € sur les casques VR de Meta et PICO. Vous pouvez vous procurer un Meta Quest 2 à la Fnac, chez Darty ou encore sur Amazon et si votre préférence va au PICO 4, vous le trouverez également à la Fnac ou sur Amazon.

Les plus
  • La bande-son très eighties
  • L'ambiance stressante
  • Un gameplay qui mélange les genres
  • La débauche d'action
  • Un mode coop mortel
Les moins
  • Pas de doublage en français
  • Des zombies peu réussis
  • Une difficulté qui risque d'en rebuter certains
Notation
Graphismes
14
20
Bande-son
15
20
Jouabilité
16
20
Durée de vie
16
20
Verdict
16
20

Commenter 0 commentaire

Soyez le premier à commenter ce contenu !