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the hobbit kingdoms of middle earth

INTERVIEW - Andrew Sheppard (Kabam Game Studio) nous parle de l'avenir des jeux free-to-play

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La sortie du jeu Le Hobbit : Royaumes de la Terre du Milieu est un des évènements les plus réjouissants pour les studios Kabam comme le confirme son président, Andrew Sheppard, qui n'hésite pas à montrer sa confiance en ce jeu ainsi qu'en l'avenir du studio.

Londres, le 3 décembre 2013.

Andrew Sheppard : Je suis Andrew Sheppard et j'ai développé Kabam. Kabam est le leader des jeux mobiles free-to-play. Nous sommes 700 personnes et nous avons conçu des jeux qui ont été téléchargés par 178 millions de joueurs dans le monde entier.

GamerGen : Pensez-vous développer des jeux qui ne seront pas des "free-to-play" ?

AS : C’est une bonne question. Très tôt, dans l’histoire de notre entreprise, nous avons discuté pour savoir si nous devions créer des jeux "free-to-play" ou des jeux Premium. Kevin Chou et moi-même croyons fermement que les jeux free-to-play sont un modèle pour l’avenir du jeu vidéo, parce qu’ils répondent aux nombreuses et importantes exigences des consommateurs telles que l’accès : passer plus de temps sur des appareils mobiles et moins sur des consoles ou sur PC.

Les développeurs de free-to-play comme Kabam ont amélioré la qualité et l’accès à leurs jeux. "free-to-play" est donc en cela puissant : découvrir un jeu est la chose la plus stimulante, parce que les joueurs veulent obtenir leurs jeux vidéo gratuitement. Et dans ce contexte, les jeux Premium n’ont pas vraiment de sens et c’est pourquoi vous voyez les voyez diminuer sur le pourcentage des installations totales parmi les applications (Android ou Apple). En définitive, les consommateurs veulent être capables de choisir et veulent pouvoir essayer. Ils s’attendent à ce que les jeux soient de nouvelle génération, parfaits et excellents. Donc nous avons investi très tôt et essayé de mettre en place la distribution ainsi que le développement des jeux "free-to-play et nous continuons de croire que c’est le bon modèle, aussi bien aujourd’hui que dans le futur.

GamerGen : Pensez-vous que le "free-to-play" a un avenir sur les consoles next-gen ?

AS : Vous savez, je suis très excité par ces consoles nouvelle génération : j’ai d’ailleurs acheté une Xbox One et une PS4. J’ai joué avec les deux.

Pour moi, les jeux sur consoles sont un peu comme un film : ce sont de grands lancements, de grands évènements culturels que vous attendez avec impatience. Call of Duty: Ghosts : j’ai attendu des mois pour jouer à ce jeu. En revanche, les jeux « free-to-play » sont plus comme la télé : ils représentent ce que vous faites et aimez faire tous les jours. Vous y jouez quand vous avez une heure ou deux de libres pour vous relaxer. Et le mobile vous permet d’y jouer n’importe quand, de façon épisodique, ce que les jeux sur consoles ne permettent pas.

GamerGen : Pensez-vous que les consoles portables ont encore un avenir face aux smartphones et aux tablettes ?

AS : Quand vous dites « consoles portables », vous voulez parler de PSVita ou 3DS ? Je pense qu'en se basant simplement sur les ventes de matériel comme les joysticks traditionnels, il y a un très fort changement des exigences des consommateurs de ces jeux traditionnels avec joysticks vers le mobile. Vous savez, le jeu est la catégorie d’applications pour mobile la plus importante. Mais on peut faire bien plus que jouer avec les téléphones mobiles et donc en tant que consommateur, j’utiliserais plutôt un téléphone mobile qu’une console avec laquelle on ne peut faire qu’une seule chose en même temps.

GamerGen : Quel est le point le plus important à maîtriser pour développer sur des mobiles ?

AS : La chose la plus importante pour les appareils mobiles est de loin de concevoir un jeu auquel les consommateurs auront envie de jouer et les rendre « accros ». C’est de plus en plus difficile parce que Kabam crée ses jeux pour un public large. Nous avons des équipes de développement à Pékin, Vancouver, San Francisco, nous avons des partenaires à Seattle, mais aussi des services dans des centaines de pays (douze langues clés) et de plus en plus en Europe : la France, l’Allemagne, l’Angleterre sont des marchés où nous essayons de recréer une atmosphère locale. Nous voulons que les gens jouent à ces jeux et se sentent français, allemands ou anglais d’origine.

GamerGen : Est-ce facile d'adapter vos jeux sur les nombreux terminaux différents disponibles sous Android ?

AS : Il y a des différences de plateformes conçues pour Android ou iOS. Cependant, en tant qu’entreprise, Kabam a eu la chance d’établir de bonnes relations avec Apple et Google et nous sommes une des premières entreprises à s’installer sur le segment des jeux « hardcore » en « free-to-play ». Le fait que nous ayons fait ce pas assez tôt et maintenions des relations proches avec les fournisseurs de ces deux plateformes, nous permet de jongler avec les différences entre Android et iOS.

Le plus grand challenge pour nous en ce moment est de trouver les appareils sur lesquels nous devons tester nos jeux. Il y a littéralement des centaines de téléphones et de tablettes dans le monde entier sur lesquels nous devons tester nos jeux. Nous avons pas mal d’anecdotes amusantes de personnes qui font des allers et retours dans les allées pour trouver cet unique appareil qui n’existe plus, mais qui est en fait utilisé par de nombreuses personnes, par exemple en Corée. Nous passons beaucoup de temps sur cela et c’est pourquoi nous avons réussi à établir notre position de leader.

GamerGen : Avez-vous des partenariats avec les constructeurs (Samsung, Sony, HTC...) ?

AS : Nous sommes partenaires avec pratiquement chaque constructeur, mais nous n’avons pas l’habitude de parler de nos partenariats commerciaux à part les jeux sous licence comme Le Hobbit : Royaumes de la Terre du Milieu ou Fast and Furious 6 : Le jeu.

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