TEST- Batman: Arkham Knight - Faut-il craquer pour le DLC Batgirl : Une Affaire de Famille ?

Avec Batgirl : Une Affaire de Famille, la première extension de l'encore tout chaud Batman: Arkham Knight, la promesse était belle. Rocksteady et Warner Bros. Games Montréal nous proposent en effet d'incarner Batgirl, alias Barbara Gordon, alors qu'elle tente de sauver son père des griffes du Joker, soutenue par Robin dans un tout nouveau décor, le Seagate Amusement Park. Nouvelle héroïne, environnement original, scénario inédit sous forme de prequel à la série : ces arguments suffisent-ils à justifier l'achat de ce DLC ? Rien n'est moins sûr...

Le scénario opposant Robin et Batgirl au Joker et Harley Quinn suffit-il à relever le niveau ?

En effet, sans introduction aucune, l'aventure débute par une cinématique plutôt cool pour signifier l'arrivée de Batgirl et Robin dans le parc d'attractions, et qui va donner lieu sans transition à un premier combat en duo. En dehors d'animations propres à Batgirl, il n'y a rien de neuf à signaler dans le système de baston, identique à celui du jeu original, et donc sans surprise. Après quelques minutes en mode automatique sur un chemin tout tracé et cloisonné, sur lequel nous ne pourrons revenir, ce qui nous refamiliarise très rapidement avec les gadgets de base, nous atteignons une plateforme centrale. Celle-ci va être notre terrain de jeu pour le reste de l'histoire, alors que nous devons sauver trois groupes de policiers capturés par les sbires du Joker.

La surface du "niveau" est comparable à celle des zones spéciales du jeu principale, soit pas très grande, et vite traversée en deux ou trois coups de grappin. La progression se montre cependant très lourde dans ce petit environnement, à la verticalité assez complexe. Le level design est lui peu inspiré, avec très peu d'éléments qui ressortent du décor, voire un peu de redondance, et très peu de jeux de lumière pour mettre en avant les structures remarquables, ce qui est bien dommage pour un parc d'attractions.

Malgré les promesses, force est de constater que les quelques phases d'action liées à l'histoire sont très dirigées, et semblables à ce qui se fait dans Batman: Arkham Knight. Soit le combat se gère au poing, en combat simple ou en duo, soit le groupe d'adversaires est plus épars et nous pouvons les éliminer individuellement et discrètement, grâce à notre jugeote et à nos gadgets (seuls quelques-uns font d'ailleurs leur retour). Côté "quêtes annexes", en dehors de quelques ballons et dentiers à détruire, et des boîtes-surprises d'Harley Quinn à découvrir, seuls quelques petits mini-jeux, qui permettent de découvrir l'histoire du parc, apportent un peu de diversité à l'expérience, autrement uniquement faite de combat et d'exploration évidente à coup de gadgets. Le pire est que l'histoire principale se boucle en tout juste une heure, et l'ensemble de l'expérience en une petite heure et demie.

Mais alors, le scénario opposant Robin et Batgirl au Joker et Harley Quinn suffit-il à relever le niveau ? Loin de là. En dehors de quelques discussions phatiques, et d'un final désespérément sans surprise, la personnalité pourtant savoureuse des méchants ne ressort pas du tout, tout comme la relation pourtant connue entre Tim et Barbara. Même les sbires, pourtant adeptes de répliques savoureuses ou insolites, se montrent discret. Le plus satisfaisant reste donc de voir le Joker chapeauté et Harley dans sa tenue rouge et noire originale.

Gameplay peu, ou plutôt pas inspiré, level design sombre et pas très bien pensé qui donne lieu à l'une des zones les moins intéressantes du jeu dans son ensemble, manque de background avant l'introduction, absence de profondeur dans les dialogues et les personnalités, final sans originalité, durée de vie très légère... Batgirl : Une Affaire de Famille n'est pas mauvais, loin de là, mais il se repose exclusivement sur des codes de jeu déjà établis, et probablement déjà épuisés par les fans, sans y apporter une once de nouveauté, le tout au service d'une histoire inintéressante, courte et mal vendue. Dommage. Les mordus de la licence devraient tout de même y trouver leur compte, sans immense plaisir non plus.

#TEST - Batman: Arkham Knight - Batou sait comment nous dire adieu