Test PS5
Final Fantasy XVI test vignette 21 06 2023

TEST Final Fantasy XVI : l'ultime fantaisie de Square Enix s'écrit dans un brasier ardent !

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Final Fantasy XVI : Les flammes d'Ifrit et Phénix sont venues faire chauffer notre PS5, mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

Valisthéa, une contrée pourvoyeuse de malheurs

Septembre 2020, Square Enix révélait au monde le prochain épisode numéroté de sa prestigieuse saga, Final Fantasy XVI, dont la création a été confiée à la Creative Business Unit III de Naoki Yoshida, agissant ici en tant que producteur. L'équipe réunie autour du projet a sur le papier de quoi faire rêver, puisque nous retrouvons des noms familiers des joueurs de FFXIV, avec le directeur créatif Kazutoyo Maehiro, le directeur de la localisation Michael-Christopher Koji Fox, le directeur artistique Hiroshi Minagawa, le compositeur Masayoshi Soken et le manager des cinématiques Takeo Suzuki, œuvrant aux côtés du directeur des combats Ryota Suzuki (Dragon's Dogma, Devil May Cry 5) sous l'égide d'Hiroshi Takai. Après avoir pu poser nos mains à deux reprises sur la bête ces derniers mois (lire nos previews ici et ), nous avons eu la chance de jouer à sa version finale depuis quelques jours déjà et de voir défiler le générique de fin. C'est sous les traits d'un Action-RPG que s'incarne ce 16e volet au ton sombre, s'inspirant ouvertement de Game of Thrones. Possède-t-il l'étincelle du feu divin nécessaire pour inspirer une nouvelle génération de joueurs ? Asseyez-vous au coin de l'âtre, c'est parti pour une longue histoire.

Une narration maîtrisée, non dénuée de certaines longueurs.

Final Fantasy XVI test 01 21 06 2023Ce récit vidéoludique nous transporte à Valisthéa, une région d'un monde plus vaste aux limites sciemment nimbées de mystère sous l'appellation de « continents extérieurs », qui est composée de deux principaux territoires : le Vert-Ponant et le Gris-Levant. Ces terres sont frappées par un mal baptisé Fléau noir, rendant progressivement les sols stériles en les privant d'éther, réduisant ainsi l'espace vital. Cette ressource est nécessaire à l'utilisation de la magie à l'aide de cristaux, qui fait partie du quotidien des habitants des différents royaumes tentant d'y prospérer, de gigantesques Cristaux-Mères se dressant fièrement à travers ces contrées. Toutefois, une part de la population est capable d'user de la magie sans intermédiaire : les Pourvoyeurs. C'est à partir de là que la noirceur de Valisthéa se révèle au grand jour, car ces êtres sont tout bonnement considérés comme des esclaves, de simples outils subissant bon nombre de discriminations. Oui, FFXVI traite de l'esclavage et du racisme qui en découle, réussissant très justement à dépeindre les nombreux travers d'une telle société, avec ce que cela implique comme lot d'horreurs et dire qu'elles sont nombreuses est un euphémisme. Quelques rares élus sont eux pourvus des pouvoirs de Primordiaux, gigantesques entités élémentaires en lesquelles ils peuvent se transformer, rappelant sous certains aspects Shingeki no Kyojin (L'Attaque des Titans) en leur qualité d'armes vivantes. Ces Émissaires et tout ce que nous venons d'évoquer sont au cœur de l'intrigue, qui tourne autour de la fratrie des Rosfield.

Nous incarnons en effet l'aîné Clive, un protagoniste un peu taciturne que nous avons appris à aimer et dont nous suivons les péripéties au cours de trois périodes de sa vie. En sa qualité de Gardien de Joshua, son petit frère, Émissaire de Phénix et futur héritier du trône de l'Archiduché de Rosalia, son devoir était donc de le protéger. Si vous avez joué à la démo couvrant le prologue, vous savez donc que durant sa jeunesse, il a été témoin d'une tragédie lorsque le Fort Phénix fut attaqué en pleine nuit et qu'un deuxième Primordial de feu apparut, un phénomène censé être impossible. Doté de la bénédiction de son frangin, devenu malgré lui Pourvoyeur dans les rangs du Saint-Empire de Sangbrèque et désirant ardemment se venger, c'est donc un personnage ayant rongé son frein pendant 13 ans que nous suivons en l'An 873 du calendrier local. Il va rapidement faire la rencontre de Cid, un renégat qui accueille dans son Repaire les « marqués » et plus largement tous ceux souhaitant vivre libres sans discrimination. Cette lutte contre le système avec ses nobles idéaux est au cœur de la narration et va s'interconnecter avec le destin tout particulier de Clive, son héritage familial et des rencontres très musclées face à divers Primordiaux, entre autres. Toutefois, les évènements se déroulant au cours de sa vingtaine ne sont qu'un apéritif, puisque c'est réellement à la suite d'une ellipse qu'a lieu le plus gros du jeu durant sa trentaine. Les scénaristes sont parvenus à nous faire passer par toutes les émotions par son intermédiaire, rendant d'autant plus difficile la séparation une fois le périple touchant à sa fin.

Final Fantasy XVI test 02 21 06 2023Évidemment, nous sommes dans un Final Fantasy, alors attendez-vous à des menaces aux proportions démesurées, dans tous les sens du terme, dont découlent de grands thèmes universalistes sur la nature humaine, le libre arbitre et la spiritualité. Si le ton se veut sombre, avec un langage par moment cru, une violence visuelle exacerbée lorsqu'il le faut (ne laissez pas vos bambins près de l'écran, ce n'est pas PEGI 18 pour rien) et une poignée de scènes à caractère érotique qui sont avant tout là pour dépeindre la complexité de nos existences sans paraître forcées, la CBU3 a savamment dosé sa recette en plaçant aussi des moments bien plus légers, avec de l'humour et des bons sentiments comme attendu d'un tel jeu. Par exemple, certaines scènes nous ont bien fait rire avec Byron, de même que des dialogues du mog Nektar, tandis que la simple présence de Mid dans une scène est un véritable rayon de soleil. Le casting hétéroclite de nos alliés est un quasi sans faute nous concernant, aussi bien visuellement qu'en termes de personnalités, les personnages les plus importants ayant tous leur moment de gloire malgré le fait qu'il n'y ait que Clive de jouable. Entre la précieuse Jill, ce brave et fidèle Talgor (Torgal dans les autres langues), Gab le « grand-frère » du groupe ou encore Cid agissant comme un modèle inspirant, difficile de choisir notre préféré. Même ce grand benêt de Goetz a fini par devenir attachant. Mention spéciale à Dion Lesage (Bahamut), dont le développement devrait ravir les fans de chevaliers dragons, et plus généralement chaque Émissaire, car il y en a pour tous les goûts en termes de caractérisation. Le grand vilain, typique de la saga, nous a lui laissé une bonne impression, ce qui n'a pas toujours été le cas des plus récents épisodes numérotés. Pas de secret pour en arriver là, cela passe par une maîtrise de la narration, qui ne plaira cependant pas à tout le monde en raison de certaines longueurs.

L'évolution au rythme de l'Épopée

Déjà d'une, c'est un format quasi sériel qui a été adopté, avec sporadiquement des cinématiques prenant place bien loin du lieu où Clive se trouve, afin de faire avancer l'intrigue sur d'autres fronts. L'utilité de ces mises en contexte peut ne pas être flagrante de prime abord, mais s'avère payante sur la durée. Des flashbacks viennent parfois apporter des détails sur les personnages principaux ou nous rappeler des scènes importantes tels que des souvenirs. Quelques cliffhangers ont aussi été insérés çà et là pour ne pas trop en dire ou en montrer, laissant libre cours à notre imagination pour recoller les pièces du puzzle avant d'en avoir la résolution. L'équipe s'est d'ailleurs bien amusée, tantôt en nous mettant dans la confidence alors que Clive reste ignorant, tantôt en inversant totalement ce rapport, notamment après l'ellipse. Si le fil rouge constituant l'Épopée est très basique une fois les bases posées, ce sont les détours et la manière d'y parvenir qui nous tiennent en haleine, et ce jusqu'au dénouement, avec tout de même des surprises que nous ne voyons clairement pas venir. La toile longuement tricotée de nos relations finit par vraiment prendre tout son sens, rendant d'autant plus difficile la séparation entre nous et Valisthéa lorsque l'heure des au revoir a sonné.

Les donjons tous uniques, qui comportent les meilleurs moments jouables du jeu.

Final Fantasy XVI test 03 21 06 2023La nature même des phases de jeu impacte la narration. Une fois le prologue et les débuts de Clive auprès de Cid passés, le même schéma tend ainsi à se répéter. Depuis le Repaire, nous nous rendons tout d'abord dans une zone d'exploration de Valisthéa. Pas de monde ouvert ici, mais un ensemble de cartes connectées à la manière d'un FFXII ou FFXIV, dont des espaces assez vastes. Le léger twist apporté par FFXVI, c'est que toutes les zones d'une même région sont reliées, permettant à terme de simplement se balader sans avoir à utiliser la téléportation rapide auprès d'un Monument. Là où le bât blesse, c'est qu'il n'y a ainsi que quatre grands ensembles géographiques et donc un manque de diversité qui peut se faire ressentir, surtout que nous sommes amenés à revisiter de nombreuses fois les villages s'y trouvant. D'ailleurs, en raison de notre statut de rebelle envers l'ordre établi, il est nécessaire de gagner la confiance de certains personnages, qui finissent à chaque fois par nous remettre un badge ou autre signe distinctif faisant en sorte que les habitants deviennent plus amicaux envers nous, surtout au début avec la marque de Pourvoyeur bien visible sur notre visage. Oui, du bon gros délit de faciès qui accentue la condition déplorable dont sont traités les esclaves… Ce système d'emblème nous a pour le coup amusé et fait penser à Pokémon, tandis qu'un certain groupe d'alliés encapuchonnés a réveillé le fan d'Assassin's Creed en nous, l'un d'eux étant à deux doigts de citer le crédo !

Vient ensuite l'accès à un stage / donjon se débloquant une fois arrivé au bout de la zone d'exploration (ou directement depuis le Repaire selon les cas) et qui n'est accessible qu'une fois de cette manière. Pas de panique, la Stèle d'excellence donne l'opportunité d'y rejouer à l'infini, et ce de deux manières différentes. La Revisite de niveau permet tout simplement de les refaire, mais avec notre statut actuel (équipement, compétences, etc.), donnant l'opportunité de revoir les cinématiques incluses avec et donc une partie des moments marquants de l'aventure. Une super idée que nous accueillons à bras ouverts. Le mode Arcade propose de son côté un défi plus corsé puisque les accessoires d'aide ne peuvent être assignés (nous y reviendrons) et l'équipement ainsi que les compétences sont bloqués une fois le stage lancé. Les cutscenes ne peuvent pas y être passées, notre niveau y est fixe et le but est de réaliser le meilleur score pour se hisser en haut des leaderboards sur la Toile. Même si nous ne sommes pas spécialement le public visé, c'est tout de même un bon point en termes de rejouabilité, tout en donnant un intérêt supplémentaire à l'optimisation de nos techniques de combat.

Final Fantasy XVI test 04 21 06 2023Ces donjons sont tous uniques et apportent la diversité manquant en exploration, ainsi que les meilleurs moments jouables du jeu. Il n'aurait de toute manière pas été possible de proposer la même expérience avec des zones fixes, la destruction à grande échelle et autres tragédies n'étant jamais bien loin. La seule critique que nous émettrons à leur encontre est leur linéarité, puisque globalement nous naviguons simplement de salle en salle tout en éliminant les hordes d'ennemis et boss. En recontextualisant, ce n'est pas si différent de l'expérience des jeux d'antan, juste un peu moins tortueux et vraiment beaucoup plus spectaculaire. Vous l'aurez compris, c'est là que se tiennent les combats contre les Émissaires et Primordiaux tant mis en avant dans les bandes-annonces. Ces moments sont riches en adrénaline et c'est sans doute la raison pour laquelle ils sont généralement suivis par un chapitre plus calme développant le monde et ouvrant l'accès à d'autres zones, voire nous laissant simplement effectuer les quêtes annexes nouvellement disponibles. Bref, nous avons affaire à un rythme nous rappelant en gros celui de FFXIV, est-ce si surprenant venant de la CBU3 ? Nous avons évidemment accroché à cette proposition en effectuant tout le contenu annexe nous tombant sous la main (sauf à la toute fin par manque de temps), mais certains joueurs pourraient trouver ces accalmies un peu ennuyantes. Vous êtes prévenus.

Les quêtes annexes, rares au début, sont vraiment nombreuses en fin de compte et font office de classique du genre en termes d'objectifs, demandant d'éliminer une menace, de parler à des PNJ, de livrer ou récolter quelque chose… Bref, sur le papier, rien de bien fou. C'est tout ce qui tourne autour qui les rend intéressantes, car elles viennent creuser les thématiques et approfondir les personnages, voire débloquent de précieux atouts pour nous rendre plus fort (plans d'équipement) et améliorer notre survie (agrandissement du stock de potions, le surplus étant immédiatement consommé). C'est de cette manière qu'il est possible d'obtenir un Chocobo en guise de monture, plus là pour le récit et le fan service que réellement indispensable.

Final Fantasy XVI test 05 21 06 2023Les zones de Valisthéa évoluent aussi tout au long de l'aventure et à plusieurs reprises. Prenons un exemple concret. Un marché dans le désert aux étalages bien garnis, et super bien détaillés au passage, finit par se faire attaquer hors champ, les boutiques étant alors sens dessus dessous. Puis un peu plus tard, tout rentre dans l'ordre. Au même endroit, une quête secondaire va nous faire aider un boulanger, dont les pains vont ensuite changer en fonction d'un choix de dialogue effectué (c'est rare, mais il y en a) et son étal sera ainsi modifié par la suite. Notre attachement à ces lieux et populations s'en retrouve renforcé, d'où l'intérêt de profiter du contenu à son rythme. D'autres changements s'effectuent à plus grande échelle, dont la nature des créatures croisées et leur niveau. À ce sujet, le bestiaire incorpore des monstres classiques de la licence comme les morbols, gobelins, flans, bombos et cœurls, tout en apportant ses propres nouveautés thématiquement liées à Valisthéa, avec des déclinaisons de chaque espèce dans la plus pure tradition de la licence. La limite de niveau est assez basse puisque le plus fort monstre croisé était à 50 via un contrat de chasse (un certain Svarog, loin d'être une partie de plaisir), notre Clive ayant seulement atteint le niveau 48 en fin de partie.

Si tu peux le faire, moi aussi !

Cela s'explique par la présence d'une option Nouvelle partie + donnant accès à la difficulté Fantaisie Finale où le cap passe à 100, avec des adversaires plus puissants, des équipements et accessoires supplémentaires (les améliorations vont alors au-delà de +2) et un mode supplémentaire pour la Stèle d'excellence. Notez cependant qu'une fois sélectionné, il devient impossible de modifier ce paramètre. Un Trophée nécessite de terminer le jeu ainsi, il faudra donc passer par là pour obtenir le précieux Platine ! Vous pourrez sinon reprendre juste avant le dernier donjon et terminer tout ce qui est encore disponible à ce stade du jeu. Le New Game+ conserve sinon nos pouvoirs et donne toujours accès aux modes de difficulté Histoire et Action, ce dernier étant celui que nous avons choisi dès le départ, sans rencontrer de réel blocage. Avec l'autre, les accessoires facilitant les affrontements sont équipés dès le départ, mais nous sont dans les deux cas fournis, servant à faire agir Talgor automatiquement (pas conseillé avec la VF, la réplique de Clive s'activant alors sans cesse et tapant sur les nerfs), exécuter des compétences et combos en appuyant juste sur la touche d'attaque (elle est déjà assez sollicitée comme ça), nous soigner avec les potions sans avoir à y faire attention, échapper à toutes les offensives ennemies et ralentir très légèrement le temps afin d'avoir l'opportunité d'esquiver. Nous avons fait le choix d'utiliser ce dernier, qui est loin de mâcher le travail et n'empêche pas de réagir avant même que la fenêtre se déclenche, un excellent compromis.

Un gameplay d'Action-RPG accessible à tous.

Final Fantasy XVI test 06 21 06 2023Avec ces aides, même les joueurs n'étant pas à l'aise avec le gameplay d'Action-RPG devraient pouvoir s'amuser sans éprouver trop de gêne lors des combats basiques, qui nécessitent rarement des suites d'actions complexes, attaquer et esquiver suffisant. Pour ce qui est des boss, cela pourrait se corser. Parmi les réjouissances, ils ont en stock des rayons en tout genre, des boulettes façon shoot'em up, de multiples coups aériens successifs nécessitant de bouger en permanence, etc. Les séquences à la NieR: Automata ou à la manière des boss de FFXIV (encore et toujours oui) démontrent toute la passion et l'expertise placées dans ce pilier du jeu. Notez que les Game Over ne sont pas vraiment punitifs puisque nous ne reprenons pas forcément le combat du début, avec en plus un plein de potions. Nous ne sommes de plus presque jamais seul, Talgor nous accompagnant, de même que des alliés qui nous sont imposés, simples supports dont nous n'avons pas à nous soucier et qui se révèlent assez efficaces.

L'apprentissage des commandes se fait progressivement avec de base un très bon tutoriel pour utiliser les pouvoirs de Phénix, dont le dash ne nous a jamais quitté tant il est utile. Notez que nous évoquerons seulement le mapping de base ci-dessous, deux autres étant possibles en option. Nous avons donc à notre disposition un saut sur Croix, une magie avec Triangle, l'attaque via Carré et Rond pour utiliser le Talent du Primordial associé. Vient ensuite l'esquive habile en appuyant pile avant d'être frappé sur R1, une percée vers l'avant sur terre et dans les airs à l'aide de Croix et Carré, des coups puissants en chargeant la touche d'attaque ou de tir, ou encore la possibilité de se rétablir après un choc. Chaque Primordial offre également quatre compétences distinctes, seules deux pouvant de base être équipées à la fois et utilisées en combinant Carré ou Triangle avec R2, tandis que L2 nous fait changer de set parmi les trois possibles. Les compétences ont évidemment un cooldown en fonction de leur efficacité pour éviter de les spammer. En plus de ça, la Transcendance réveille le Kratos intérieur de Clive en combinant R3 et L3, renforçant tous nos coups consommant la jauge dédiée. Après quelques heures, nos doigts glissaient sur la manette sans nul besoin de regarder sans cesse les indications, le système étant ultra intuitif. Franchement, bravo ! La dynamique des combats se résume sinon à esquiver et attaquer au moment opportun pour faire diminuer la jauge de volonté ennemie, finissant par le déstabiliser et le rendant temporairement plus vulnérable à nos attaques, simple et efficace.

Final Fantasy XVI test 07 21 06 2023À la fin du jeu, le dilemme devient surtout de choisir quelles compétences équiper, et c'est là que la Maîtrise entre en jeu, permettant l'utilisation d'une compétence avec un autre Primordial que celui dont elle est issue et offrant donc un vaste choix de combinaisons. Il faut évidemment posséder suffisamment de points à dépenser, réinitialiser la répartition étant possible à tout moment. Nous concernant, notre dévolu s'est notamment jeté sur la Giga-Fission de Bahamut (façon Kame Hame-Ha), la Poussière de diamant de Shiva gelant tout autour de nous, le Feu résurrecteur de Phénix pour nous soigner tout en infligeant pas mal de dégâts ou encore le Talent Lame d'Odin avec sa jauge de Zantetsuken à faire monter. Oui, la CBU3 aime ce genre de compteur et a également introduit des techniques nécessitant de maintenir la touche et de la relâcher au bon moment pour maximiser les dégâts. Chaque Primordial a sa spécialité, les éléments n'ayant en revanche pas d'incidence. Quant à leur obtention, si les manières varient, tout est lié au scénario, nous n'en dirons donc pas plus. Les amateurs de défis pourront sinon prendre part à des Épreuves de Chronos en temps limité, chaque Monument étant associé à un seul Primordial, obligeant à se battre à l'aide de compétences prédéfinies, des bonus de temps étant octroyés selon nos performances. Nous sommes loin du parcours de santé, surtout que le temps est conservé entre chaque niveau, avec au bout un boss. De plus, un mode difficile accessible via la Stèle d'excellence se débloque une fois l'épreuve de base réussie, bridant Clive et avec là encore des leaderboards. Bon courage !

Notre havre de paix

Du côté des menus, la lisibilité de l'interface est dans l'ensemble très bonne. Il est ainsi possible de basculer de la carte d'une zone à la mappemonde rapidement, de consulter la Chronique réunissant toutes les quêtes avec des résumés, de gérer les consommables (sels et potions) et leurs raccourcis, de consulter l'état de Clive d'un simple coup d'œil, mais aussi celui de Talgor qui dispose d'un rang (ne nous demandez pas comment il gagne des niveaux, l'explication manque visiblement à l'appel et cela n'a pas d'importance), gérer nos compétences et nos équipements. Oui, même si le côté jeu de rôle est peu accentué, il est présent et les statistiques ne sont pas là que pour faire jolie.

Le Repaire, un hub où il fait bon vivre.

Final Fantasy XVI test 08 21 06 2023Trois emplacements sont donc dédiés aux accessoires et les aides proposées par les développeurs ne sont donc pas « gratuites », occupant ces espaces qui pourraient sinon servir à octroyer des bonus aux compétences, améliorer les dégâts ou notre santé. Du reste, l'équipement se résume à une épée, une ceinture et un bracelet. Les boutiques nous en vendent, dont celle de Kharonne, et notre forgeron Blackthorne est capable d'en forger si nous lui rapportons les matériaux nécessaires (nul besoin de farmer) et de les améliorer. Le système de rareté avec des couleurs repris des jeux du moment est plus décoratif qu'autre chose, les objets à bordures dorées étant donc au sommet de la chaîne.

Le Repaire propose bien des services utiles en sa qualité de hub et nous fait réellement sentir chez nous. Les mélomanes apprécieront l'Orchestrion, un jukebox changeant le thème sonore de la base, certains se débloquant au fil de l'aventure quand d'autres doivent être achetés contre de grosses sommes de Gils. Un présentoir sert à exposer des objets précieux obtenus à la suite de quêtes, les PNJ nous envoient parfois des lettres, certaines débouchant sur de nouvelles quêtes, un comptoir des récompenses lié à un niveau de réputation (une monnaie gagnée via les missions et chasses) nous gratifie d'objets utiles, un autre pour les quêtes répertorie toutes celles en cours pour y accéder rapidement et Nektar gère donc le Tableau des contrats d'élite, une réminiscence de FFXII demandant d'aller terrasser des ennemis coriaces à travers le monde. Un lieu de vie utile avec nombre de personnages dont les dialogues sont régulièrement actualisés, dont un barde aux poèmes toujours bien trouvés. Tout n'est cependant pas disponible dès le départ.

Final Fantasy XVI test 09 21 06 2023Viennent enfin les deux figures que les fans du lore vont consulter régulièrement. D'un côté, nous avons Viviane, l'experte en géopolitique auprès de laquelle nous suivons l'évolution des relations via un sociogramme complexe, tout en étant super bien pensé et donc facile à comprendre, et les différents conflits grâce à une carte interactive. Dans les deux cas, une frise chronologique sert à accéder à chaque évènement au fil des années, avec une liste des lieux découverts venant progressivement s'y ajouter, entre autres. C'est là qu'entre en jeu Harpocrate et son encyclopédie répertoriant tout le lore connu, des personnages aux monstres en passant par la géographie et les phénomènes rencontrés à travers Valisthéa. Même si nous avons encore quelques petites interrogations sur des éléments du monde qui n'y sont pas inclus, nous ne pouvons que vous conseiller d'aller lire les articles qui s'y trouvent. De plus, à tout moment, maintenir le pavé tactile de la DualSense enfoncé donne accès à la Chronographie, avec une poignée d'informations concernant les évènements et personnages utiles sur le moment. Vraiment utile lorsqu'un visage inconnu apparaît ou si vous jouez sporadiquement.

Pyrotechnie visuelle et intensité sonore

Nous avons globalement fait le tour du contenu et des principaux systèmes de jeu, mais il reste évidemment plusieurs points essentiels à soulever au sujet de Final Fantasy XVI, à commencer par le plus vendeur : ses graphismes ! Deux modes sont proposés au lancement, d'un côté Performance, si vous souhaitez du 60 fps au détriment de ses visuels qui passent alors en 1440p, et de l'autre Qualité, nous proposant du 2160p à 30 fps. Nous avons évidemment essayé les deux, mais c'est majoritairement avec ce dernier que nous avons vécu cette odyssée. La raison en est simple, le framerate n'est clairement pas problématique lors des combats et nous n'avons d'ailleurs pas constaté énormément de chutes, sauf dans l'une des dernières zones et cela n'a été que temporaire.

Une Titanomachie dantesque mêlant graphismes, bande-son et gameplay.

Final Fantasy XVI test 10 21 06 2023Nous avons donc décidé d'en prendre plein la vue en tirant parti de notre TV 4K et le spectacle a été ô combien au rendez-vous ! Petit aparté avant de continuer, le flou cinétique ou motion blur appliqué lors de nos mouvements ne nous a pas dérangé, mais cela pourrait être votre cas. L'équipe a déjà communiqué le fait qu'un futur patch permettrait de le désactiver et de le régler. Les cinématiques pré-enregistrées sont d'une beauté folle, perpétuant la tradition des jeux de la licence, mais les cutscenes ne sont pas en reste, sans parler des environnements et tenues des personnages qui fourmillent de détails. Nous distinguons ainsi clairement les matières et des gerbes de sang peuvent maculer ces beaux costumes à la suite d'affrontements intenses, voire les visages. L'utilisation des compétences déchaîne la beauté des éléments, la glace et le feu étant tout particulièrement un régal, avec de nombreux effets de particules, parfois même un peu trop pour le bien de la lisibilité de l'action.

Mais là où le rendu visuel est le mieux utilisé pour nous faire rêver, c'est au cours des affrontements entre Primordiaux ou à cette échelle, une véritable Titanomachie dantesque qui se renouvèle à chaque fois, privilégiant la qualité à la quantité de ce type de rencontres. Les graphismes, la bande-son et le gameplay ne font alors plus qu'un pour totalement nous happer. Même le plus simple des matraquages de Carré sur la forme lors de duels intenses est une réussite lorsque nous sommes totalement investis envers Clive et ses compagnons. Notons la présence de séquences de « tir » dont une poussant l'action épique à son paroxysme et tellement plus encore. Aperçue dans les trailers, la confrontation avec Titan nous a mis une sacrée claque, le terme gigantisme prenant alors un sens bien différent. La démesure se retrouve jusque dans les noms des attaques affichées à l'écran, certaines crevant le plafond de tout ce qui a été fait jusqu'à présent. À plusieurs reprises, nous étions tout simplement béat devant notre écran, profitant pleinement de l'instant présent. Peu de jeux peuvent se targuer de réussir ça !

Final Fantasy XVI test 11 21 06 2023Et là encore, comme dans FFXIV, le Primordial ici incarné par Hugo Kupka a droit à son morceau de rap ! Masayoshi Soken et son équipe n'hésitent pas à mélanger les styles musicaux pour nous faire vibrer de bien des manières, que ce soit avec de puissants chœurs comme dans Finding the Flame, des thèmes d'ambiance relaxants ou cette incroyable composition au piano pour Valœd qui en plus d'être parfaitement mélancolique se permet d'incorporer quelques notes du Prelude. La carte de la nostalgie est utilisée à des moments bien choisis avec une réappropriation du thème principal de Nobuo Uematsu, dont il est le digne héritier. L'arrangement de FFXII ayant bercé nos plus jeunes années, c'est le genre d'appel du pied qui nous ravit sans tomber dans l'excès. Plusieurs thèmes de combat sont également joués en fonction de la nature de l'ennemi affronté, percutant et ne lassant jamais, permettant immédiatement de reconnaître à l'oreille le niveau de menace de ce qui se trouve en face de nous et l'intensité de certaines musiques peut varier lorsqu'un affrontement se déclenche en les conservant et les faisant retentir plus puissamment. Ce ne sont là que quelques exemples d'une bande-son que nous écouterons volontiers en boucle en dehors du jeu et à nouveau au cours de nos futures parties. Quant à la chanson Tsuki Wo Miteita – Moongazing de Kenshi Yonezu jouée en guise d'ending, nous n'aurions pas pu rêver mieux, encapsulant très justement les émotions ressenties sur le moment.

Final Fantasy XVI test 12 21 06 2023Pour répondre à la question essentielle de quel doublage choisir, nous avons essayé le jeu en trois langues durant le prologue, à commencer par le japonais. Rien à redire sur les intonations de prime abord, qui sont aussi qualitatives qu'attendues. Là où cela dérange vite, c'est au niveau de la synchronisation labiale, qui n'est pas du tout calée avec la performance capture effectuée sur les acteurs anglais. La langue de Shakespeare est donc recommandée pour cela, mais là encore notre immersion en a vite pris un coup. Les textes français des sous-titres sont en effet bien différents de ce qui est alors dit et avec des PNJ parlant de tous côtés autour de nous, ce n'est pas l'idéal pour tout suivre. Nous nous sommes donc rabattus sur la VF que nous avions fortement appréciée lors de nos previews et c'était le meilleur choix possible ! Premièrement, elle est vraiment d'une grande qualité, les comédiens étant des professionnels et bien investis dans leur rôle. Ensuite, parce qu'ils ont réussi à coller au plus près à la synchro labiale. Nous ne remarquons donc que très rarement des différences. Si vous avez du mal à choisir, donnez donc une chance au français avant de pourquoi pas changer pour l'anglais lors du NG+.

L'hégémonie des cristaux n'est plus qu'un mythe

La DualSense de la PS5 est également mise à contribution de bien des manières, à commencer par les gâchettes adaptatives avec R2 qui se durcit lorsque nous devons ouvrir une porte bien lourde, un ajout qui n'est là que pour l'immersion sans affecter plus que ça le gameplay. Les retours haptiques sont eux bien plus marquants et utilisés de bien des manières. Nous ressentons par exemple les vibrations lorsqu'un mécanisme est utilisé, les battements de cœur d'un personnage et d'autres détails de l'environnement. C'est assez plaisant. Un mode Photo assez rudimentaire est sinon accessible depuis le menu si vous souhaitez immortaliser certaines scènes. Quant aux temps de chargement, ils sont assez rapides, un déplacement rapide prenant à peine 3s. En revanche, certaines transitions de cinématiques auraient mérité d'être plus brèves, sans écran noir.

FFXVI nous fait vibrer comme rarement un Final Fantasy a su y parvenir !

Enfin, parlons donc de la durée de vie. Les développeurs nous annonçaient 35 heures pour le scénario et pas moins de 70 heures en s'occupant du contenu annexe. Eh bien, de notre côté, en effectuant la majeure partie des quêtes secondaires et en allant revisiter les villages pour y découvrir les changements de dialogue, nous avons fini par voir le générique de fin défiler après environ 85 heures. Selon votre temps de jeu disponible et votre envie de creuser le lore, vous aurez donc une expérience pouvant longuement s'étirer, sans parler du fait que l'envie d'y retourner peut vite faire grimper le compteur.

Final Fantasy XVI test bannière 21 06 2023

Final Fantasy XVI réussit pleinement le virage vers l'Action-RPG avec un gameplay aux petits oignons qui reste plaisant sur la durée. Nous ne pouvons que remercier la CBU3 pour cette incroyable Épopée fidèle aux origines de la licence, tout en se réinventant, qui a tout d'un futur jeu indispensable. Malgré un certain classicisme et quelques longueurs, elle parvient à se transcender pour nous faire vibrer comme rarement un Final Fantasy a su y parvenir. L'équipe maîtrise clairement son sujet et utilise habilement les éléments iconiques connus des fans pour mener sa barque. Même si une scène post-crédits apporte un point final à l'expérience, notre unique vœu à Méthia en cet instant est qu'à l'instar d'autres épisodes numérotés, ce monde et ses personnages auront la chance de revenir briller sur nos écrans.

Final Fantasy XVI est vendu à partir de 71,99 € sur Amazon et dès 68,99 € à la Fnac.

Les plus
  • Une histoire simple, mais prenante, réussissant à nous impliquer émotionnellement
  • Une bande-son magistrale participant grandement au spectacle
  • Les affrontements titanesques, quintessence de cette fantaisie finale
  • De très nombreux personnages attachants, bien écrits et au character design soigné, à commencer par Clive
  • La variété des « niveaux » et leur rejouabilité pour revivre les temps forts de l'Épopée
  • Un gameplay d'action particulièrement efficace et accessible
  • Une durée de vie très bonne pour qui veut tout faire
  • Un doublage français d'excellente facture, réalisé par des professionnels du métier
Les moins
  • Quelques longueurs dans la narration
  • Un léger manque de diversité dans les biomes des zones d'exploration
  • La linéarité des donjons
  • La synchronisation labiale en japonais et les trop grandes différences de texte entre chaque langue
Notation
Graphismes
18
20
Bande-son
19
20
Jouabilité
18
20
Durée de vie
18
20
Scénario
18
20
Verdict
18
20
redacteur vignetteAlexandre SAMSON (Omega Law)
Rédacteur
Accro à Assassin's Creed et Destiny, grand amateur de RPG et passionné d'expériences vidéoludiques en général. Lecteur de comics (DC) et de divers mangas (One Piece !). Chimiste de formation et Whovian dans l'âme.
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