Test Switch
Monster Hunter Rise

TEST de Monster Hunter Rise : la Switch part à la conquête du monde

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Monster Hunter Rise : Ce n’était pas évident de passer après l’incroyable Monster Hunter: World, mais ce nouvel opus a relevé le défi avec brio, assez pour devenir le nouveau trophée de la série ?

Un chasseur sachant chasser

Pour une expérience aussi unique que celle de Monster Hunter, il était évident dès le début que l’épisode World, mondialement acclamé, serait le principal point de comparaison avec Monster Hunter Rise. La question est là : ce volet consacré à la Switch (du moins pour l’instant) a-t-il réussi à s’élever au-dessus de son grand frère comme pourrait le suggérer son titre ? La chose est loin d’être évidente. Monster Hunter: World est tout de même l’épisode qui a réussi à rabibocher le grand public avec son gameplay de niche en plus de revoir toutes ses mécaniques de base à fond. Il a utilisé beaucoup d’astuces pour rendre le tout plus accessible et, à défaut de les départager tout de suite, disons simplement que Monster Hunter Rise suit les préceptes de son ainé pour délivrer un jeu tout aussi universel et profond. La chasse aux monstres géants s’adresse à tous, que vous soyez un nouveau venu ou que vous ayez déjà décoré votre intérieur avec des restes de Rathian, mais surtout à ceux qui aiment l’action. Si ce sont les combats avec la faune locale que vous aimez le plus dans Monster Hunter, sachez que Rise vous donne les moyens de vos ambitions avec une batterie de nouveautés bien pensées qui rendent la chasse beaucoup plus dynamique.

Tout va plus vite dans Monster Hunter Rise et ce n’est pas plus mal.

Monster Hunter Rise 3Ce sont les mignons filoptères qui incarnent le mieux ce nouveau rythme. Ces vers à soie badass ont la capacité très particulière de vous projeter vers l’avant ou en l’air. Cela nous rappelle évidemment le grappin de Monster Hunter: World sauf qu’ici il n’y a aucune limite à l’utilisation de ces petites bestioles sinon la jauge de filoptère en bas de l’écran. C’est assez basique en somme, mais pour ce qui est de l’exploration de carte, ce n’est plus du tout le même jeu. Se déplacer devient non seulement un jeu d’enfant, mais il est également possible d’exploiter le relief à son avantage, là où atteindre un sommet était littéralement le bout du monde auparavant. Pas besoin de lire dans les pensées des développeurs pour comprendre que tout ce qui concerne les laborieuses traques a été revu et corrigé.

Il faut bien reconnaître que le fait de voir tous les grands monstres affichés dès le début de la mission peut être considéré comme une hérésie, mais autrement il s’agit surtout d’améliorations de confort qui rendent la progression en terre sauvage plus souple, mais surtout plus directe. Comment ne pas adhérer à l’ajout du Chumsky par exemple qui rend lui aussi l’exploration beaucoup plus fluide. Non content d’être un nouveau compagnon au combat, ce loup devient vite incontournable pour son rôle de monture. Un canasson de substitution qui a en plus la faculté de grimper aux murs, tout comme votre avatar. Ajoutez à cela les grands filoptères que vous pouvez poser à certains endroits précis et qui vous permettent par la suite de vous projeter très haut dans le ciel. Tout va plus vite dans Monster Hunter Rise et ce n’est pas plus mal. Aller à l’essentiel c’est l’occasion de se concentrer sur les combats et leur préparation. Le plus intéressant en fait...

Au cœur de la chasse


Exploiter l’environnement à fond était un petit rêve que le précédent opus avait rendu réel. Monster Hunter Rise s’aligne sur cette proposition avec une formule encore plus dense. Les cartes regorgent de choses à découvrir et d’outils très utiles pour votre artisanat. Impossible de faire deux pas sans trouver quelque chose et la bonne nouvelle c’est que tout ce qui concerne la récolte peut se faire depuis le dos de votre fidèle compagnon canin, preuve que Capcom ne fait que s’améliorer en termes d’ergonomie. Pas de temps mort dans votre préparation, bien au contraire. C’est une course contre la montre qui s’engage avec la nature pour que vous puissiez amasser un maximum de statistiques bonus pour le combat à venir. Le but n’a pas vraiment changé depuis la dernière fois, mais l’enjeu a été exacerbé par la présence des spectroiseaux. Ces colibris obèses sont d’une importance capitale : selon leur couleur, vous obtiendrez un bonus de vie, d’endurance, de défense ou d’attaque. Le bonus lui-même dépend d’une nouvelle pièce d’équipement appelé Florelet qui oriente l’augmentation de vos caractéristiques, vous permettant par exemple de favoriser l’attaque et la santé au détriment du reste.

Monster Hunter Rise est devenu plus simple que ses ancêtres.

Monster Hunter Rise 1Monster Hunter Rise montre une nouvelle fois qu’il est capable d’ajouter une couche de stratégie sur un gameplay qui était déjà très dense. Et le plus beau dans cette affaire, c’est que cet opus ne sacrifie rien à la richesse de jeu en contrepartie. Le jeu n’est qu’une avalanche de contenu et a ajouté d’autres créatures très intéressantes comme la Cendrelette qui vous couvre de phéromone pour attirer les monstres ou le Tissinsecte qui vous accorde de grosses stats temporaires. Ah si, il y a bien une chose qui vient gâcher la fête : les cinq zones de chasse sont bien plus réduites que par le passé. Encore une fois, c’est un argument en faveur d’une action frénétique, mais il est vrai que nous avons pu nous y sentir à l’étroit par moment. Il faut croire que c’est le prix pour avoir une expérience digne de ce nom sur Switch.

Pas de concession en revanche du côté des combats à proprement parler. Les affrontements n’ont fait au contraire que gagner en intérêt, une nouvelle fois grâce aux filoptères. Figurez-vous que ces créatures sont si fortes qu’elles sont également utilisables avec des armes à la main via des compétences appelées Lien de soie. Plus fort encore, ces techniques ne sont pas les mêmes d’une arme à l’autre, soit 14 utilisations distinctes. Alors oui, Monster Hunter Rise n’apporte pas de nouvelles armes, mais compense avec un dynamisme qui est visiblement le moteur de cet opus. En plus de techniques de combat, vous pouvez vous rapprocher rapidement de vos cibles grâce aux filoptères. Vous l’avez compris, ces bestioles font le café et vous ne serez donc pas surpris d’apprendre qu’elles servent également à vous sortir d’un mauvais pas après avoir été renversé, vous permettant ainsi de vous éloigner tout en rengainant votre arme. Un must-have. Bref ça virevolte plus que de raison et ça nous ferait presque oublier les ajouts plus minimes. La spécialisation des Palycos apporte par exemple une nouvelle dose de stratégie bienvenue, mais pas vraiment déterminante par rapport au reste, même si un chat soigneur peut faire la différence avec sa plantation curative. Le fait de pouvoir contrôler des bêtes assommées nous a quant à lui laisser un sentiment d’inachevé. Bien sûr, diriger un monstre n’a rien d’anodin. La chose prend d’ailleurs des proportions dantesques quand notre pantin se bat contre une autre force de la nature. Dans ces moments, c’est le choc des titans. Mais en réalité, en dehors du visuel impressionnant, le contrôle de la créature est un peu creux. Il n’y a aucun intérêt à spammer les attaques lourdes et légères pour faire de gros dégâts et espérer au bout du compte lancer une attaque ultime dévastatrice.

Ce n’est pas parce que vous pouvez chevaucher un monstre que Monster Hunter Rise est devenu plus simple que ses ancêtres. Que les chasseurs de la première heure se rassurent, la série n’a rien perdu de son identité et de son exigence avec ce nouveau volet. Il y a bien quelques indications qui vous notifient quand les monstres sont sur le point de flancher. Autrement, la saga reste fidèle à elle-même en laissant les chasseurs interpréter le comportement de leur proie et leurs patterns meurtriers. De la même manière, les batailles durent toujours dix plombes, que vous soyez seul ou accompagné. Et ce n’est pas si mal dans le fond. Monster Hunter Rise est pour cette raison un jeu gratifiant qui valorise l’exploit de tomber un monstre et fait presque oublier la redondance de son concept grâce à cela. Il faut dire que le fait de varier le bestiaire aide beaucoup à ne pas tomber dans la routine. C’est pourquoi nous avons accueilli de nouveaux géants à bras ouverts. Leur design n’est pas toujours ultra-inspiré, mais au moins les créatures ont du répondant, en particulier l’Aknosom qui s’avère redoutable dans les premiers niveaux du jeu.

Ergonomie calamiteuse

                                               

Le fait est que si Monster Hunter Rise reste fidèle à ses origines, c’est aussi vrai pour ce qu’il y a de péjoratif dans la série. Malgré les efforts qui ont été faits pour rendre le jeu plus accessible, le titre reste ultra-rugueux à prendre en main. Cela se vérifie à tous les niveaux. L’artisanat reste l’élément le plus abordable, mais force est de constater que la gestion des ressources est un vrai casse-tête. La prise en main des armes reste quant à elle très complexe, surtout pour ce qui est des armes lourdes. Ce n’est clairement pas Monster Hunter Rise qui va se charger de démocratiser tout cela. Le mappage des touches sur les Joy-Con n’arrange rien pour tout vous dire tant celui-ci n’a pas été pensé avec ergonomie. En tant que néophyte, il faut s’accrocher pour saisir les tenants et les aboutissants de l’affaire. Et surtout ne pas croire que le didacticiel lacunaire du jeu suffira à faire de vous le plus grand des chasseurs.

Monster Hunter Rise 4.Pas besoin d’être sorti de Saint-Cyr en revanche pour comprendre le système de progression. Comme pour le reste, Monster Hunter Rise va à l’essentiel en proposant deux types de quêtes : celles du village de Kamura, plus centrées sur l’histoire, et celles du Grand-Camp dont le principal intérêt est de les accomplir avec d’autres chasseurs. Le système est simple comme bonjour : réalisez un certain nombre de quêtes pour atteindre le palier suivant et ainsi de suite, tout cela sur une cinquantaine d’heures, voire plus, selon votre envie. C’est juste avant d’embrasser la routine que nous avons été surpris par la petite nouveauté : les quêtes de Calamité. Un drôle de nom qui cache en fait une sorte de tower defense. C’est certainement dépaysant de défendre des fortifications à l’aide de canons, balistes et autres mitrailleuses, mais soyons honnête, ça ne va pas chercher bien loin. Nous apprécions l’idée de varier un peu le gameplay, mais ce n’est pas assez consistant pour être un point-clé du jeu.

Nous ne pouvions pas nous quitter avant quelques petites flatteries sur cette version Switch. Capcom a bien travaillé avec son RE Engine pour faire de Monster Hunter Rise une réussite technique sur la console de Nintendo. Que ce soit en mode TV ou Portable, la console affiche un framerate stable à 30 fps. Graphiquement, ce n’est pas le Monster Hunter le plus foisonnant que nous ayons pu voir, mais la proposition de l’éditeur est tout à fait recevable.

Monster Hunter Rise 2

Au final, il se pourrait bien que Capcom ait réalisé un fait d’arme avec ce Monster Hunter Rise. Le titre parvient sans problème à soutenir le regard de son grand frère et le surpasse sur certains points. Il faut avouer que la progression était facile, cet épisode repose sur l’ossature solide du précédent opus. De plus, la série souffre encore de nombreux problèmes qui mériteraient d’être corrigés pour améliorer considérablement l’expérience du jeu, nous pensons évidemment à tout ce qui est prise en main. Ce coup-ci, Capcom a choisi de s’attaquer à la dynamique des combats et nous devons avouer qu’il a fait mouche à de très nombreuses reprises. Plus direct et stratégique qu’auparavant, il y a de grandes chances pour que plus d’un chasseur trouve un nouveau terrain de jeu sur cet opus.

Monster Hunter Rise est disponible à 44,49 € sur Amazon.

Les plus
  • La progression plus souple sur la carte
  • La série n’a pas perdu en richesse
  • Accessible à tous…
  • Des combats encore plus dantesques
  • Plus d’enjeu dans la préparation de la chasse
  • Les quêtes de Calamité, originales à défaut d’autre chose
  • Réussite technique sur Switch
Les moins
  • Les monstres directement affichés sur la carte
  • Cartes plus petites
  • … mais toujours un peu rugueux à prendre en main
  • Concept répétitif
Notation
Graphisme
16
20
Bande son
15
20
Jouabilité
17
20
Durée de vie
17
20
Scénario
12
20
Verdict
17
20

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