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TEST - The Bunker : un jeu en FMV à l'ancienne et horrifiant

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The Bunker : Si vous aimez les films stressants et appuyer de temps en temps sur une touche pour faire avancer l'action, The Bunker est l'expérience qu'il vous faut.

Dans les années 90 et avec l'arrivée du support CD, un nouveau genre de jeux vidéo a fait irruption sur les consoles de salon, les jeux en FMV, ou Full Motion Video. Le principe de ces titres est de mettre de côté les graphismes faits de polygones pour laisser place à de véritables prises de vue réelles. Plusieurs jeux ont su rencontrer un certain succès à l'époque, mais le genre est rapidement tombé en désuétude.

Cependant, depuis quelques années, les jeux en FMV font doucement leur retour, avec l'excellent Her Story l'année dernière et le mystérieux The Bunker tout récemment. Le titre met en scène un certain John, dernier survivant d'un abri antiatomique qui voit son passé ressurgir à la suite d'un incident. Réalisé par Splendy Interactive et Whales Interactive, The Bunker est donc un jeu en FMV à l'ancienne, mais cela suffit-il à séduire les amateurs d'expériences vidéoludiques interactives ? Éléments de réponse dans ce test.

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Note : test réalisé sur une version PC sous Windows 10 en 64 bits.

The Bunker débute en 1982, alors que Margaret (Sarah Greene) accouche du petit John tandis que des bombes nucléaires explosent à la surface. L'abri est alors bien rempli, avec de très nombreuses pièces envahies de techniciens et autres militaires. Pourtant, 30 ans plus tard, John (Adam Brown) se retrouve seul dans le bunker et doit accomplir une routine quotidienne pour continuer de survivre. Les raisons ? C'est le principal axe narratif du jeu.

The Bunker se transforme sur la fin en véritable film d'horreur.

The Bunker Live Action (2)Alors que le héros, un peu perdu et tout aussi simplet, doit explorer seul l'abri pour résoudre une panne technique, il va faire ressurgir son passé et découvrir des souvenirs enfouis au travers de flashbacks. Le scénario de The Bunker est ce qui fait sa force, avec un suspense permanent, une tension montant crescendo, et le jeu d'acteur d'Adam Brown (Ori dans la trilogie Le Hobbit de Peter Jackson) y est pour beaucoup. Grâce à des gros plans et quelques séquences particulièrement fortes, le personnage arrive à transmettre toutes ses angoisses au joueur, qui se retrouve lui aussi à se poser des questions devant son écran. Car John n'est pas un militaire et est en fait un homme esseulé qui doit faire face, pour la première fois de son étrange vie sous un abri, à la peur de la solitude, du vide, du noir et de la mort. Plus l'aventure avance, plus la tension grimpe, et The Bunker se transforme même sur la fin en véritable film d'horreur avec des moments vraiment efficaces, surtout si le joueur est seul le soir derrière son ordinateur ou sa console. Pour autant, il est possible de faire quelques reproches à l'histoire, notamment un rythme parfois en dent de scie avec des longueurs, mais c'est surtout la fin qui laisse un peu sur la faim. Deux alternatives sont possibles à la fin de l'aventure, mais aucune n'arrive réellement à scotcher le joueur, qui préfèrera se souvenir alors du twist final, même s'il peut être prévisible pour les amateurs de huit clos post-apocalyptiques.

Évidemment, techniquement parlant, il n'y a pas grand-chose à redire, car The Bunker utilise des prises de vue réelles tout au long du jeu, mais esthétiquement parlant, il s'en sort plutôt bien. Pourtant, occuper le regard du joueur dans un abri antiatomique des années 80 n'est pas chose aisée, mais les détails sont suffisants pour se faire une image mentale de l'ensemble du bunker avec des environnements variés étalés sur plusieurs étages. Les couleurs ont également une importance particulière pendant l'aventure, avec presque toujours une dominante, que ce soit du rouge, du vert ou du bleu. Enfin, années 80 obligent, les ordinateurs (Amstrad et Commodore) font des bips, les diodes clignotent et la moindre alarme donne l'impression que le monde arrive à sa fin (ce qui est un peu le cas dans The Bunker). Le son a également une grande importance, avec des effets de spatialisation qui accentuent la tension, mais la partie audio vaut surtout pour l'accent anglais d'Adam Brown et du Commissaire de l'abri joué par Grahame Fox. Notez cependant que le jeu est uniquement dans la langue de Shakespears, que ce soit pour les dialogues ou les sous-titres. Un petit niveau d'anglais est donc requis pour éviter de passer à côté d'un pan de l'histoire.

Alors, The Bunker est-il une vraie réussite ? En tant que film, il faut avouer qu'il s'agit d'une très bonne séance avec un scénario bien ficelé et des acteurs convaincants, mais ce n'est pas un long-métrage et bien un jeu vidéo. Et là, c'est un peu plus compliqué. Les interactions sont très peu nombreuses, avec la possibilité de cliquer sur certains éléments du décor pour enquêter (comme sur des dossiers dans des bureaux ou sur des ordinateurs), ou alors d'effectuer des actions contextuelles pour faire avancer l'intrigue (clic simple, longue pression, glissement du curseur ou martèlement du bouton). Même pour un jeu en FMV, tout cela reste très passif et l'exploration n'est pas vraiment importante. Le joueur peut bien récupérer des statuettes en bois, souvenirs de l'enfance de John, mais cela n'apporte rien de plus à l'histoire et n'occupe pas très longtemps. The Bunker est assez linéaire et se concentre davantage sur l'immersion du joueur que sur le gameplay. Pour autant, le jeu dure tout de même entre deux et trois heures selon le niveau du joueur et sa propension à rater les actions à l'écran et ainsi accélérer la fin de la partie. Un point pas forcément positif, car cette durée de vie est expliquée par l'impossibilité de passer des séquences vidéo, un choix des développeurs pas forcément judicieux, car il faut ainsi revisionner parfois plusieurs minutes du jeu avant de recommencer son action contextuelle. 

The Bunker Live Action (4)Il faut donc être bien conscient de ce qu'est réellement The Bunker, à savoir un film interactif en FMV et non un véritable jeu d'aventure comme pouvaient l'être Phantasmagoria, Harvester ou Gabriel Knight: The Beast Within à leur époque. Au moins, Splendy Interactive et Whales Interactive ne se sont jamais fourvoyés concernant la véritable nature de leur jeu, qui remplit parfaitement son contrat : celui de proposer une expérience intense avec un jeu d'acteurs efficace et un scénario qui sait maintenir le suspense. Une sorte de film d'horreur qui prend le joueur aux tripes, à la manière d'un bon DVD, mais il faut bien savoir à quoi s'attendre.


redacteur vignette Clint008 Amaury M. (Clint008)
Rédacteur PC - Testeur
Explorateur de musique plus ou moins bruyante, collectionneur de casquettes et vénérateur de Blade Runner. J'aime les zombies et Cthulhu.
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Les plus
  • Un scénario prenant
  • De très bons acteurs
  • Une réalisation travaillée
  • Un véritable jeu en FMV en 2016
  • Deux fins possibles...
Les moins
  • ... mais qui n'apportent rien de plus
  • Le joueur reste très passif.
  • L'impossibilité de passer les séquences
  • Durée de vie un peu faible
Notation
Graphisme
18
20
Bande son
17
20
Jouabilité
9
20
Durée de vie
12
20
Scénario
16
20
Verdict
14
20

Commenter 4 commentaires

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Tom Vivares
j'allais m’intéresser au jeu quand j'ai lu "intégralement en anglais"
je n'ai rien contre l'anglais bien au contraire, mais sans sous-titres......
De nos jours, c'est juste un manque de respect de ne pas traduire des jeux.
question de principe plus que niveau d'anglais (bien que je doute d'avoir le niveau suffisant pour "tout" comprendre des subtilités).

PS: à préciser, j'ai un niveau suffisant pour lire des livres en anglais, c'est juste que là, ça me parait quand même un jeu réserver à un public ciblé dont je ne fais pas partie.
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