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Pokémon Écarlate Violet Le Masque Turquoise test vignette 30 09 2023

TEST Pokémon Écarlate et Violet : Le Masque Turquoise, un DLC monstrueux...

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Pokémon Écarlate : C'est un voyage scolaire bien fade que nous a livré Game Freak, faisons le point.

Intrusion à Septentria

En fin d'année dernière, la 9G débarquait dans l'univers de The Pokémon Company avec les derniers jeux en date de Game Freak, Pokémon Écarlate et Violet, qui sont très loin d'avoir fait l'unanimité, notamment en raison de nombreux soucis et d'une technique dépassée. Pour autant, ses différentes intrigues étaient plaisantes à suivre, avec en point d'orgue la mystérieuse Zone Zéro au fond du cratère de Paldea. Quelques mystères ont même été sciemment placés et c'est sans aucune surprise que des DLC ont donc été annoncés en guise de contenu annuel pour y faire suite. Contrairement à ceux de Pokémon Épée et Bouclier, les deux aventures promises sont cette fois connectées avec comme finalité Le trésor enfoui de la Zone Zéro. Le Volume 1 : Le Masque Turquoise est sorti et nous avons donc pris le temps de le décortiquer pour vous en donner un avis. Tout n'est pas à jeter, mais nous avons clairement été déçus...

Ogerpon est tellement adorable qu'elle nous a totalement subjugué.

Pokémon Écarlate Violet Le Masque Turquoise test 01 30 09 2023Une fois l'achat effectué et la partie relancée, le Professeur Jacq nous contacte et propose un voyage scolaire à l'étranger, donnant rendez-vous dans le hall de l'Académie. C'est là que nous faisons la rencontre de Bria, une enseignante de l'Institut Myrtille en charge du projet et qui de surcroit s'intéresse fortement à la Téracristallisation et à la Zone Zéro. Ces premiers instants posent là des bases qui ne seront utilisées que dans Le Disque Indigo pour la majorité, avec des éléments de lore dans l'ensemble très prévisibles. Pour nous accompagner à Septentria (Kitakami), seuls trois autres élèves totalement random et ne servant à rien sont de la partie. Nous aurions évidemment adoré que Menzie, Pepper et Pania soient du voyage, mais Game Freak a hélas récidivé en permettant d'accéder au DLC en parallèle de l'aventure principale, comme pour L'île solitaire de l'Armure... Notre personnage est donc traité normalement et non pas comme étant Maître de la Ligue, ce qui devient vite ridicule lorsqu'une certaine Roseille nous provoque en duel. Elle et son frère Kassis sont les deux protagonistes principaux que nous côtoyons tout au long de ce récit, des personnages réussis, tantôt attachants, mais pouvant aussi taper sur les nerfs en raison de leur caractère. Ces deux élèves de l'Institut Myrtille sont de plus originaires de Jaderaude, l'unique village de cette petite région dont tout porte à croire qu'elle est située au sud de Sinnoh (donc dans l'équivalent du Japon). Pour le coup, Roseille fait preuve de ce que certains qualifieront de facto de racisme envers notre groupe qualifié d'intrus sur sa terre natale, alors qu'elle est surtout la personnification d'un type de cliché japonais. C'est un jeu avant tout fait pour des enfants tout de même, il ne faudrait pas l'oublier...

Pokémon Écarlate Violet Le Masque Turquoise test 02 30 09 2023Notre petit périple académique à Septentria tourne donc dans un premier temps autour d'une « course d'orientation » nécessitant d'atteindre trois pancartes racontant l'histoire locale du Monstre et des Adoramis, le tout saupoudré de développement de personnage passant notamment par la Fêtes des Visages au Septemplion. Là où cela devient intéressant, c'est lorsque nous découvrons ce qui se cache vraiment derrière cette fable traitant de l'histoire d'Ogerpon et des masques, dont celui donnant son nom au DLC. Game Freak adapte ici à sa sauce la légende de Momotarō, avec Félicanis, Fortusimia et Favianos en références directes aux chien, singe et faisan de ce récit. Entre leur apparence et la manière dont ils apparaissent, nous n'avons d'ailleurs pas pu nous empêcher de penser à Yokai Watch, ce qui est assez rafraîchissant. Ogerpon est tellement adorable qu'elle nous a totalement subjugué et a tout pour faire l'unanimité, clairement LE point positif de ce contenu s'il ne fallait en retenir qu'un (en même temps, ça ne se bouscule pas au portillon...). Dommage que la quête l'entourant soit finalement assez générique. Nous retenons aussi les combats de boss, décidément l'un des meilleurs ajouts dans l'évolution récente de la licence. Enfin, et c'est une première, Le Masque Turquoise se conclut par un cliffhanger pas franchement subtil, mais assez prometteur, nous donnant rendez-vous dans Le Disque Indigo, qui devrait donc être bien plus rempli, en espérant un dénouement satisfaisant.

Il n'y a presque rien à faire, c'est incroyable-han !

En effet, si nous avons joué environ 20 heures à ce DLC, la trame principale peut clairement se boucler très, très rapidement. Outre les autres nouveautés sur lesquelles nous allons revenir ci-dessous, notre temps de jeu a donc surtout consisté à compléter le Pokédex local de 200 créatures, dont une bonne partie déjà présente à Paldea, à effectuer quelques Raids et explorer Septentria. Concernant les Pokémon inédits, ne vous attendez pas à grand-chose de plus que ce qui avait été officialisé. Nous avons droit à Ogerpon, aux trois Adoramis, Pomdramour, Poltchageist et son évolution, ainsi qu'une nouvelle forme en lien avec Légendes Pokémon : Arceus, tous très réussis. Pour une extension, ce n'est pas si mal, mais l'envie d'arpenter le monde ouvert pour capturer des espèces que nous connaissons pour certaines depuis des décennies en a évidemment pris un coup.

Ce Volume 1 : Le Masque Turquoise est donc monstrueusement... décevant.

Pokémon Écarlate Violet Le Masque Turquoise test 03 30 09 2023Cette carte de Septentria n'est de plus pas spécialement attirante pour plusieurs raisons. Premièrement, comme nous l'avons déjà souligné, Jaderaude est le seul village local et le temple est l'unique autre point d'intérêt non naturel. Comme dans le jeu de base, il est impossible de rentrer dans les maisons, mais cela se ressent finalement moins du coup. La seule exception à ce manque d'intérieurs est le Centre culturel où notre groupe est censé loger, qui possède un hall d'entrée inintéressant... Le reste de la carte comporte des rizières aux abords de ce bled, un verger où sont cultivées des pommes et diverses zones aucunement originales avec des environnements (landes, plaines, grottes, etc.) et assets repris de Paldea ou n'ayant rien d'uniques tout autour du Mont Strueux, qui occupe une grande partie du monde ouvert. Son sommet vaut le détour en termes de lore, avec son petit Lac Cristallin dont le thème vient nous régaler. « L'intérieur » de la montagne est sinon bien trouvé en termes de level design, mais ça ne va pas bien loin. Nous regrettons d'ailleurs ce sentiment de mini-Paldea avec une zone centrale à contourner de part et d'autre, mais la superficie est bien plus réduite ici. Le monde ouvert n'a de plus aucune réelle utilité, l'intrigue étant linéaire, ce qu'a de plus souligné un passage scripté assez exaspérant. Nous devions revenir au village et avons utilisé notre Koraidon pour planer et atterrir d'un côté. Eh bien, s'en sont suivi un léger chargement puis une cutscene où nous et nos compagnons arrivions de l'autre... Autant limiter nos possibilités dans ce cas. Et si la géographique de Paldea permettait aux développeurs de placer des barrières en pleine mer ou via tout un pan de falaise sans que cela se ressente trop, ce n'est pas du tout le cas à Septentria, qui est comme encastrée au sein d'un décor montagneux sans que cela semble crédible, avec de surcroit des murs invisibles pas du tout subtils sur l'unique route d'accès et les rivières.

Pour ne rien arranger, les soucis du jeu de base sont évidemment toujours présents, parfois en pire alors que la zone est moins vaste, à n'y rien comprendre. Les ralentissements que nous avons subis étaient à la limite plus nombreux que lors de notre test en novembre dernier, aussi bien en mode TV que Portable, sans parler des Pokémon et PNJ aux animations saccadées en arrière-plan, qui reviennent à la normale en s'approchant. Heureusement que la direction artistique des personnages et créatures continue de sauver les meubles.

Pokémon Écarlate Violet Le Masque Turquoise test 04 30 09 2023En plus de la trame principale, quelques Dresseurs peuvent être trouvés et combattus, mais ne font pas long feu avec leurs équipes de faibles Pokémon, malgré un niveau augmenté pour prendre en compte le fait que nous avons terminé le jeu de base. Au contraire d'eux, un groupe appelé Clan des Visages du Monstre fournit un bon défi, surtout en n'étant pas préparé, tous les membres de leurs équipes étant à minima au niveau 75. Le boss de la quête de Lithia est aussi pensé pour le post-game et constitue ce qui se fait de plus difficile hors Raids, que nous retrouvons à travers la région puisque la Téracristallisation est présente à Septentria. Pour en revenir à la photographe qui a tout pour être la descendante d'Adamantin, elle nous fixe en premier lieu l'objectif de capturer 150 Pokémon du Pokédex local avant que nous puissions l'aider. C'est un bon moyen pour pousser à l'exploration bien que frustrant sur le moment puisque nous la croisons dès le début. Sa quête est une ode à Légendes Pokémon : Arceus, même si la prise de photos dans la Forêt Ternelle n'a rien de palpitant. Les fans de cet épisode reconnaîtront sinon plusieurs thèmes qui ont tout simplement été repris. L'équipe de musiciens continue de nous régaler, même avec les nouvelles musiques ajoutées, et nous la remercions. Et en parlant de photographie, l'Intendant nous offre une Perche à Motismart pour prendre des clichés avec un plus grand angle. Si la fonction en elle-même est appréciable, la justification est totalement stupide, puisque la créature vivant dans notre smartphone est capable de voler toute seule, comme lorsqu'elle nous sauve d'une chute ou immortalise la réalisation d'un objectif important au cours du scénario... Nous apprenons également quelques emotes et poses pour nos selfies à travers le contenu de Septentria.

Pokémon Écarlate Violet Le Masque Turquoise test 05 30 09 2023La troisième quête « importante » nous fait croiser la route d'un duo totalement déjanté, Milio et Naire, qui comme leurs prénoms l'indiquent sont pétés de thunes et d'une arrogance folle, un bon gros cliché de riches. D'ailleurs, Naire est qualifié d'Influenceuse lorsqu'elle nous affronte. Outre la touche d'humour dans les dialogues et une conclusion en accord avec le sous-texte global des jeux de la 9G, nous devons simplement retrouver plusieurs fois de suite le couple à travers Septentria et Paldea. Le problème, c'est que la quête traîne trop en longueur pour son propre bien, surtout que les dernières étapes sont comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Tout ça pour quoi ? Des objets qui se revendent assez cher, rien de plus. Cela peut toutefois se révéler utile, car à la suite de l'intrigue du DLC, nous avons besoin de pas moins d'un million de Pokédollars pour une demande en particulier, avec en récompense un beau Jinbei de luxe.

Pokémon Écarlate Violet Le Masque Turquoise test 06 30 09 2023La seule autre activité inédite est un mini-jeu appelé Chasse aux Monstres, qui n'a rien de mémorable et risque d'en faire rager plus d'un. À dos de notre Koraidon ou Miraidon, nous devons éclater des ballons colorés à l'effigie des masques d'Ogerpon pour y récupérer des baies de quatre types différents et revenir les déposer sur des autels avant la fin du temps imparti, avec un objectif à atteindre à chaque niveau. De prime abord, c'est super simple, surtout en difficulté Facile. Mais nous ne pouvons pas en porter à volonté et des Pokémon gloutons (Goinfrex, Rongrigou...) viennent les grignoter sur les autels lorsque nous en déposons, nécessitant de les faire fuir avec le cri de notre monture. En Normal, nous finissons par voir les limites du jeu en solo. Eh oui, Game Freak a inclus un mode multijoueur, avec l'option de créer notre équipe ou d'en rejoindre une... en disposant du mot de passe de la session d'autrui, un système archaïque. De plus, il faut être abonné au Nintendo Switch Online pour en profiter à plusieurs ou alors disposer de suffisamment d'amis proches ayant le DLC, et n'espérez pas réussir à venir au bout du mode Difficile seul, c'est tout simplement impossible, qui nous fait miroiter un Goinfrex chromatique en récompense. Et que vous aimiez ou non ce mini-jeu, il s'agit du seul moyen d'obtenir des Mochi, capables de donner 10 EV à un Pokémon selon le type que nous lui faisons manger. Et c'est malheureusement tout ce qui est proposé, autant dire qu'une fois bouclé, il n'y a que très peu d'intérêt de revenir à Septentria.

Pokémon Écarlate Violet Le Masque Turquoise test bannière 30 09 2023

Entre un mini-jeu dont nous avons vite fait le tour, des quêtes sauvées uniquement par les personnages qu'elles mettent en scène, un monde ouvert assez ennuyeux et un manque de toute autre nouveauté, ce n'est pas très glorieux, sans parler des problèmes techniques inhérents au jeu. Bien qu'il forme un tout à l'achat au sein de l'extension Le trésor enfoui de la Zone Zéro, ce Volume 1 : Le Masque Turquoise est donc monstrueusement... décevant, difficile de le recommander malgré son récit et ses protagonistes accrocheurs, que nous retrouverons donc dans Le Disque Indigo, dont les détails connus suggèrent qu'il remontera la barre. Bref, la suite au prochain épisode.

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Lire aussi : TEST Pokémon Écarlate et Violet : une ode à l'exploration non dénuée de défauts

Les plus
  • Ogerpon, un coup de cœur immédiat !
  • Roseille et Kassis, une fratrie attachante
  • Un scénario sympathique, sans plus
  • Les musiques, Game Freak ne se rate jamais
Les moins
  • Le monde ouvert de Septentria, pas bien intéressant ni nécessaire
  • Un contenu famélique, bien que diversifié
Notation
Verdict
11
20
redacteur vignetteAlexandre SAMSON (Omega Law)
Rédacteur
Accro à Assassin's Creed et Destiny, grand amateur de RPG et passionné d'expériences vidéoludiques en général. Lecteur de comics (DC) et de divers mangas (One Piece !). Chimiste de formation et Whovian dans l'âme.
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