TEST - GTA V : un 19 pour les versions Xbox One et PS4 ?

Sur PlayStation 3 et Xbox 360, Rockstar Games était arrivé au bout du bout, et cela se ressentait dans le confort, plombé par des lacunes techniques évidentes, pour un rendu qui soufflait le (très) chaud et le (très) froid. Sur PlayStation 4 et Xbox One, force est de reconnaître que la copie frise le respect, tant GTA V rime désormais avec solidité. Oubliez la plupart des griefs reprochés (tearing, clipping, bugs), ils ne sont plus là où presque. Si de rares éléments s'affichent encore tardivement, monsieur aliasing s'invitant de temps à autre et un soupçon de chutes de framerate se faisant sentir en fonction de ce qui est affiché à l'écran, ce n'est rien face au plaisir de (re)découverte d'une ville et de ses environs ayant gagné en vie. La seconde jeunesse est bel et bien là, prête à sublimer ce qui était déjà sublime (les nombreuses ambiances visuelles) et, surtout, à rendre beau ce qui ne l'était pas quelques mois plus tôt (avec des détails supplémentaires).

Le studio a choyé son "remake" et personne ne s'en plaindra.

Il faut dire que les développeurs n'ont pas chômé, en retravaillant notamment la faune (meilleure modélisation) et la flore (plus de densité). En parallèle, Rockstar Games a accru davantage la profondeur de champ - bluffant - et offert un nouveau visage aux personnages qui, lors des cinématiques, affichent une expressivité renforçant l'acting et les émotions qui en découlent. La version ultime de GTA V est donc là, même si nous pourrions pester sur les rues toujours aussi vides, même si certaines textures ont clairement une génération de retard. Ce serait oublier que nous sommes bel et bien en face d'un portage, et pas d'un titre inédit spécialement développé pour la PlayStation 4 et la Xbox One. Le temps n'est plus à la claque.

Mais ce regain de forme technique n'est pas une surprise, tant c'était le minimum à attendre de ce GTA V "HD" point de vue de l'image. Sa vraie innovation se situe plutôt du côté de cette vue FPS annoncée sans crier gare, cette - presque - cerise sur le gâteau dont il n'avait pas franchement besoin pour se vendre - une nouvelle fois - par million. Alors, qu'apporte-t-elle cette option à la première personne ? Concrètement, sur le gameplay, pas grand-chose hormis des sensations que ne permet pas la troisième personne (gare aux hauts le cœur en moto, quad ou avion). C'est déjà pas mal, mais cela a un coût : GTA V peut devenir un FPS hyper lourd, avec visée assistée et lock de série (désactivable, mais c'est peu recommandé) et certaines séquences inadaptées (car réalisées pour un TPS) - pour ne pas dire un TPS à la première personne (avec recentrage permanent). Néanmoins, Rockstar Games a trouvé une habile parade avec cette possibilité d'en changer à la volée (d'un simple clic sur le touchpad sur PlayStation 4), voire, carrément, de mixer les deux en fonction de ses préférences (exemple : TPS pour les véhicules, FPS pour les phases à pied). C'est un excellent point pour se faire sa propre jouabilité, sachant qu'il existe plusieurs paramètres sur lesquels influer (quelle vue pour les roulades, lors d'une chute, lors des couvertures ?).

En termes de contenu, GTA V sur PlayStation 4 et Xbox One est quasiment le même qu'avant, à quelques détails près, dans le sillage de l'apparition d'un ballon dirigeable, de nouvelles armes (hachette et rail gun) chansons et missions ajoutés gentiment par Rockstar Games. Signalons également, sur PlayStation 4 uniquement, la sollicitation des fonctionnalités de la DualShock 4 : barre lumineuse (une couleur par héros, alternance entre rouge et bleu lors des poursuites) et haut-parleur (lors des appels téléphoniques). Le studio a choyé son "remake" et personne ne s'en plaindra.