
PREVIEW Pragmata : nous avons testé le nouveau jeu de science-fiction de Capcom mêlant shooter, hacking et exploration lunaire
par Eric de BrocartEnfin jouable ! Après des années d’attente et de reports, nous avons pu mettre les mains sur Pragmata. Le projet existe bel et bien et il a su nous séduire.
Hâte !
Ce système transforme chaque rencontre en casse-tête mouvant. Pirater un robot pour le retourner contre ses alliés ? L’attirer dans une zone piégée ? Ou simplement le ralentir assez longtemps pour le finir au fusil ? Les boss exploitent à fond ce principe. Le fameux Sectorguard ne se contente pas d’encaisser les balles, il oblige à tester toutes les mécaniques apprises jusque-là. La victoire ne dépend pas de la force brute, mais de la capacité à combiner habilement les deux personnages.
Pragmata intrigue parce qu’il déjoue nos attentes.
Sur le plan visuel, Pragmata appuie son ambiance sur une esthétique simple mais efficace : décors lunaires épurés, textures froides, contrastes entre métal et vide spatial. Le RE Engine sert ici l’immersion avant tout, avec une mise en scène qui joue sur la profondeur et l’oppression. Ce choix graphique sobre entretient le mystère du jeu et renforce son identité. Côté sonore, la bande originale s’appuie sur des nappes électroniques et des résonances métalliques qui amplifient le sentiment d’étrangeté. Parfois, c’est le silence lui-même qui devient source de malaise, jusqu’à ce qu’un bruit sec ou une vibration rompe l’équilibre. Pragmata sait aussi lever le pied. La progression intègre des phases d’exploration, des énigmes légères et l’utilisation du Lunafilament par Diana pour débloquer des passages ou réactiver des systèmes comme un ascenceur. Ces moments plus calmes offrent une respiration bienvenue entre deux combats tendus. Ce rythme vise à éviter la lassitude et donne le temps d’observer un univers qui mérite d'être observé.
Sur le plan narratif, difficile de ne pas penser au trope du protecteur et de l’enfant. Déjà vu ailleurs, souvent avec succès dans des jeux comme The Last of Us (Joel & Ellie), Resident Evil 4 (Leon & Ashley) ou encore God of War (Kratos & Atreus)... Ici, ce schéma prend une dimension différente grâce au gameplay. Hugh et Diana ne sont pas seulement liés par l’histoire, ils dépendent l’un de l’autre pour progresser. Reste à voir si Capcom saura donner assez de profondeur à leur relation pour dépasser le cliché et en faire un vrai moteur narratif.
Premières impressions : Vivement !
Dans le contexte de Capcom, Pragmata fait figure de pari. Ces dernières années, l’éditeur s’est concentré sur ses piliers : Resident Evil, Monster Hunter, Street Fighter. Lancer une nouvelle licence ambitieuse dans un registre où il n’est pas attendu représente autant un risque qu’une opportunité. Les nombreux reports traduisent une prudence évidente, mais aussi l’envie de livrer un jeu fini et marquant. Au final, Pragmata intrigue parce qu’il déjoue nos attentes. Ni tout à fait shooter, ni tout à fait jeu narratif, il tente un mélange qui repose sur l’alchimie de son duo et un univers lunaire atypique. Si l’écriture évite les écueils habituels et si le gameplay garde ce mélange de tension et de stratégie, le titre pourrait devenir la nouvelle grande franchise de Capcom. Reste à savoir si cette longue gestation aboutira comme prévu en 2026.
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